Chapitre 77 - Ma vie pour la tienne

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La première fois que je l'ai vu, il portait un short de bain vert kaki, un de ceux qui change de couleur une fois dans l'eau. C'était la journée la plus chaude des vacances d'été et les vagues scintillaient sous les rayons du soleil. Je m'en rappelle bien, car tandis que les mères incitaient leurs enfants à s'hydrater, la mienne me forçait à boire du sang humain qu'elle avait préparé dans de petites bouteilles d'eau. A cette époque, cela ne me déchirait pas autant le cœur de me nourrir. Au contraire, je profitais de chacune de mes soirées à faire la fête et étancher ma soif accompagnée de Samaël.

J'avais tout de même cette part de moi emplit d'une curiosité maladive en vers les humains. Cette espèce qui ignorait notre existence et se battait pour avoir une vie paisible tandis que nous les vampires, vivions le grand paradis grâce à nos pouvoirs surnaturels. J'ai toujours été intéressé du plus loin que je me souvienne à leur mode de vie, ainsi qu'à leurs sentiments. Comme par exemple la peur. On pourrait croire que la peur est une émotion toute à fait banale, sauf pour un vampire. Nous ne ressentons pas la peur ou du moins pas celle des humains. Nous ne sommes pas sujets aux mêmes difficultés qu'eux. Ils sont confrontés aux maladies et à la mort... Alors que nous nous avons l'immortalité devant nous et sommes protégé de tout problème de santé. Ce sont ces mêmes réflexions qui m'ont menée à côtoyer des humains. Grâce à cela, j'ai pu faire de belles rencontres comme Nate, Ben, Alec et Erys...

Erys... Je ne pourrais jamais oublier notre rencontre. Comme gravé dans mon cœur, je ne m'en déférerais plus. Les souvenirs de cette belle journée, me reviennent aussi naturellement que si je l'avais vécu la veille. J'arpentais la plage à la recherche de jolis coquillages, coutume que je perpétue depuis mes premières vacances à la mer, quand de fil en aiguille, je me suis rapprochée des côtes. Les vagues créées par les bourrasques de vent, venaient s'écraser contre les rochers. Je me souviens que le bruit en était presque effrayant, à cause de la violence de ces dernières. Quand j'y repense, c'est carrément miraculeux que je l'ai entendu ce jour-là...

A travers le bruit assourdissant de la mer agitée, la voix d'un jeune homme criait à l'aide. Au début, je ne vis qu'une planche de surf errer à la surface de l'eau. Puis je le vis. Son corps luttait pour garder la tête hors de l'eau malgré le courant qui l'entraînait dangereusement vers les rochers. Sans réfléchir, j'ai lâché mon sceau rempli de coquillages et j'ai plongé dans l'eau glacée. Mes pouvoirs m'aidèrent à ramener le jeune homme sur la plage malgré le puissant courant. Allongé sur le sable, inconscient, ce jeune homme paraissait si... Paisible. Je l'ai longtemps observé avant qu'il ne se réveille. J'ai détaillé les courbes de ses lèvres, sa peau mate, dû au bronzage, ainsi que sa mâchoire carrée comme ceux des mannequins. J'en avais vu des beaux garçons, mais aucun ne possédait une beauté se rapprochant autant de celle des vampires. Et quand il a ouvert les yeux, sortis du royaume des songes, je fus troublée par la pureté de son regard.

— Tu ne serais pas une sorte d'ange gardien ? M'avait-il dit en plantant son regard azur dans le mien.

Quand il reprit tous ses esprits quelques minutes après, on apprit à faire connaissance. Je le trouvais drôle et un tantinet taquin, chose qui ne me déplaisait pas. Nos conversations étaient si fluide que je me suis demandée si je ne l'avais pas déjà connu dans une autre vie. J'étais à l'aise à ses côtés, comme si j'avais enfin trouvé ma vraie place.

— Comment tu t'appelles ? Me demanda-t-il en m'adressant un petit sourire.

— Je m'appelle Lucy, avais-je soufflé perturbé par l'intensité de son regard.

— Alors à partir de maintenant, Lucy, tu seras mon porte-bonheur !



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