Chapitre 46 - Le péché de chair

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— Lucy, réveille-toi ! Bordel Lucy !

Secouée dans tous les sens, je n'arrive pas tout de suite à émerger de mon sommeil. Dans un état presque second, j'observe les silhouettes floues au-dessus de ma tête. J'ai l'impression d'avoir le cerveau enrobé dans du coton, tout paraît si irréel...

— On n'a pas le temps, il faut qu'on la sorte de là avant qu'il ne revienne ! S'écrit une voix qui me semble familière.

— Tu es bien pressé pour quelqu'un qui voulait se faire du vampire, et je ne cite que tes propres mots, raille une deuxième voix.

— Nate, ferme-là un peu, tu veux ! Soupire son interlocuteur.

L'une des silhouettes se penche vers moi et me porte dans ses bras. Transportée à l'extérieur de la chambre, je me demande si je ne suis pas en plein rêve. Moi qui n'attendait que de pouvoir enfin franchir cette porte, j'ai du mal à croire que tout ça soit réel. Mais alors que la lumière du soleil m'éblouit de son éclat chaleureux et réconfortant, mes yeux se referment. J'aimerais pourtant observer ce qui m'entoure, mais la fatigue reprend le dessus et je me rendors.

Quand je rouvre les yeux, cette fois, ma vue est complètement claire. Je me redresse et grimace sous la douleur qui presse mon crâne comme une orange. Il me faut quelques minutes avant de me ressentir bien et de pouvoir détailler du regard où je me trouve. La fenêtre n'est plus cachée par des journaux vieux d'un siècle. Les tableaux de chevaux ont été remplacés par des posters de chanteur et d'animé. N'en croyant pas mes yeux, je les frotte plusieurs fois. Je suis de retour chez moi... Des larmes de soulagement coulent le long de mes joues. S'il vous plaît, faites que je ne sois pas en plein rêve. Mon cœur ne supportera pas de faux espoirs. Un peu déçue, je remarque qu'il fait nuit, moi qui pensais voir le ciel bleu et le soleil... Je plisse les yeux dans la pénombre de ma chambre. Seule ma lampe de chevet illumine faiblement la pièce. Ce qui m'indique d'ailleurs que Nate est passé par-là, il déteste dormir dans le noir complet.

— Lucy, est-ce que tu vas bien ?

Je sursaute, n'ayant pas remarqué Alec assis sur une chaise en face de mon lit. Ce dernier à des cernes si sombres qu'elles obscurcissent son visage. Tandis que je l'observe longuement, il se lève pour venir s'asseoir à mes côtés.

— Alec ? Soufflé-je me demandant toujours si je ne rêve pas.

Le garçon m'adresse un tendre sourire avant de me prendre dans ses bras. Surprise, je me laisse fondre dans cette étreinte et hume l'odeur sucrée de son parfum. Si c'est un rêve, alors je ne souhaite plus jamais me réveiller !

— Nate c'est endormi, mais il a essayé de veiller le plus longtemps possible pour être présent lors de ton réveil, m'explique Alec en me caressant le dos. Ton demi-frère et Ben sont au Conseil pour expliquer ce qu'il t'est arrivé. Ils reviendront bientôt pour te voir.

Un soupir de soulagement s'échappe de mes lèvres entrouvertes. Ça me confirme ce que j'avais déjà deviné : Nate va bien. A ce moment précis, je me fiche du fait qu'Alec ait embrassé Beka ou qu'il m'ait laissé tomber pour parler avec un type étrange. Le simple sentiment qui me réchauffe le cœur quand il me serre dans ses bras, me suffit amplement. J'oublie les barrières que je me mets depuis le début avec lui et me colle un peu plus contre son torse. Un peu surpris, Alec finit par enfouir son visage dans mes cheveux.

— Mais que t'a-t-il fait ? Me demande-t-il la mâchoire contractée. Tu as si froid... Enfin plus que d'habitude.

— Si j'ai bien compris ce qu'il m'a dit, Phébus utilise une sorte de poison contre les vampires.

A ces paroles, Alec s'écarte de moi pour prendre mon visage entre ses mains. Il m'inspecte sous toutes les coutures. Mon cœur s'affole dans ma poitrine lorsque nos regards se croisent. Il a l'air vraiment inquiet... Pour moi. Cette pensée me fait apparaître un petit sourire aux coins des lèvres. Peut-être que je n'aurais finalement pas besoin de Ben pour faire en sorte que le beau brun s'intéresse à moi.

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