Ténèbres

Interlude - PDV Seth

Face aux écrits d'Alec qui ressemblent plus à un roman qu'autre chose vu le nombre de dossiers qu'il y a, je me masse le front. Mise à part le fait que cet humain ai fait alliance avec Phébus, il ne représente pas vraiment une menace. Est-ce que ma jalousie m'aurait induit en erreur ?
J'étais pourtant sûre qu'il cachait quelque chose, qu'il voulait Lucy pour une raison qui la mettrait en danger... Mais je dois me rendre à l'évidence, Alec n'est une menace que pour moi. Moi qui ne rêve que d'une chose : sa place. Je veux l'amour que lui porte Lucy et je l'obtiendrais quoi qu'il arrive.

— Erys, enfin, je veux dire... Seth, hésite Samaël en me détaillant du regard. Je ne pense pas qu'Alec soit dangereux pour Lucy. Pas après tout ce qu'on vient de lire. Il veut sincèrement son bonheur et dans un passage du troisième dossier, il raconte même avoir tué pour protéger ma demi-sœur.

— J'étais là, lui rappelé-je en ravalant ma colère. J'ai saisi, Alec est le bon samaritain qu'on aimerait tous avoir pour beau-frère, c'est ça ?

— J'ai cru comprendre que tu avais des sentiments pour Lucy, souffle-t-il comme s'il marchait sur des œufs. Peut-être que tu devrais la laisser avec Alec, il la rendrait heureuse... Si tu l'aimes vraiment, c'est ce que tu devrais faire.

— Parce que tu penses que je ne pourrais pas la rendre heureuse ? Pesté-je en me dirigeant vers le frigo du cafard.

J'inspecte ce qu'il a à boire et ne trouve aucune boisson à mon goût. Je me rabats donc sur une bière que j'ouvre avec les dents sous le regard pesant de Samaël.

— Je sais qui tu es, Lucy m'a tout raconté. Tu es son ex, mais tu es bien différent de ce jeune surfer. Tu es devenu quelqu'un de dangereux, Seth. De trop dangereux pour ma demi-sœur.

— Quoi ? Parce que ta mère m'a envoyé dans cet asile de fous qu'est Phébus ? Parce que je m'en suis échappé et que j'ai eu quelques soucis de justice avec le Conseil ? C'est pour ça que je suis dangereux, Samaël ? C'est si bête de penser ça, même venant de toi. En réalité, je passe pour un ange à côté de ce qu'a fait ta mère à ta pauvre demi-sœur.

Le ton que j'emploie n'a pas l'air de lui plaire. Ce dernier renifle sèchement avant de se lever de sa chaise pour me confronter. Peu impressionné, je hausse un sourcil en le défiant silencieusement.

— Je ne t'aime pas et juste pour cette raison, tu ne sortiras pas avec ma demi-sœur, siffle-t-il les dents serrées. Il y a aussi Nate à qui tu as déchiqueté le bras ou encore les quatre cœurs d'innocents que l'on a retrouvé éparpillé dans notre maison. Ah et il y a cette fois aussi où tu as hypnotisé un humain afin qu'il drogue Lucy et qu'il l'a force à boire son propre sang. Ainsi que tous les appels et messages inquiétants que tu lui laissais. Tu veux que je continue ou tu comprends à quel point t'es un malade mental ?

— Lucy s'ennuyait dans sa vie, je l'ai longtemps observé et cela se voyait qu'elle était passive et non active de sa propre existence. J'ai simplement pimenté ses journées... Et puis j'ai été le seul à lui ouvrir les yeux sur les gens qui l'entourent. Ta mère lui a caché beaucoup de choses, Lucy devait connaître la vérité. Et pour les humains que j'ai tués, j'avoue que ce n'était qu'une façon de me distraire un peu. Où est le mal sérieux ? Si tu veux savoir le fond de ma pensée, je pense être le seul à vraiment aimer Lucy !

Essoufflé par mon monologue, je reprends ma respiration et jette un mauvais regard en direction du vampire. Certes, je n'ai pas agi comme le parfait gentleman, mais j'aime cette belle brune. J'aime son bon et son mauvais côté. Mieux encore, je la comprends. D'accord, je dois admettre que depuis que j'espionne Lucy, j'ai pu remarquer qu'Alec la traite bien. Mais je suis persuadé que je peux la rendre heureuse.

Et, cela même si je ne me souviens pas de mon ancienne vie ainsi que de ma relation avec Lucy. De toute façon, je ne prends pas mon amnésie pour quelque chose de mauvais. Au contraire, on m'a donné une nouvelle occasion d'apprendre à aimer l'élue de mon cœur. J'ai la chance de pouvoir tout recommencer et je ne la gâcherai pas.