Interlude - PDV Seth

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* La musique que je vous propose pour ce chapitre est à écouter à un moment précis. Pas de panique, je vous ai marqué l'endroit, bonne lecture les amis ! *


En rentrant de mon rendez-vous, je passe par mon chemin préféré à Rottenwood. Cette ruelle est souvent déserte, pourtant les portails décorés de fleurs fanées sont magnifiques. J'ai toujours préféré les fleurs sèches et décolorés. Elles sont si délicates et fragiles. Elles sont mortes comme mon âme. Est-ce bizarre de dire que je me reconnais en elles ?
Alors que je me questionne sur le sujet, je passe devant le parc public et aperçois une vielle femme tenir un appareil photo dans ses mains. Cette dernière porte une blouse blanche comme si elle sortait tout droit d'un laboratoire de savants-fous. Quelque chose m'intrigue chez elle...

Mon instinct étant plus affûté que celui des autres, je ne le remets pas en question et suis discrètement la femme. Je ne sais pas où va me mener cette séance d'espionnage, mais ayant les flics sur le dos à cause de Monsieur Gunter, je ne peux pas quitter la ville pour me changer les idées. N'ayant que ça à faire pour m'occuper l'esprit, je décide alors de porter mon attention sur cette étrange cinquantenaire. La femme lance un regard autour d'elle pour s'assurer qu'il n'y a personne puis compose un numéro sur son téléphone. Caché derrière une voiture, je tends l'oreille pour écouter son appel.

— Salut, c'est Béa, souffle-t-elle. J'ai fait comme tu m'as dit pour le vampire.

Je fronce les sourcils en l'entendant. Cette humaine connaît notre existence ? Cela devient de plus en plus bizarre... Hélas, mon ouïe surnaturelle ne me permet pas d'entendre son interlocuteur. Je prends mon mal en patience et reste attentif à la discussion de cette fameuse Béa.

— Oui, oui, poursuit-elle après une petite pause. Je lui ai donné rendez-vous ce soir à minuit... Au parc. C'est ça, comme convenu.

Mais de qui parle-t-elle ?

— J'ai fait semblant de pouvoir être hypnotisé pour qu'elle ne se doute de rien, s'esclaffe-t-elle. Donc si je récapitule, je la rejoins ce soir, je lui fais croire que j'ai appris des choses sur notre groupe de recherche et vous, vous l'immobilisez pour la ramener à Phébus, c'est bien ça ?

Quelle plaie, elle n'est pas hypnotisable... Je vais devoir changer mes plans pour en apprendre plus. Satané Phébus, je ne sais pas ce qu'il compte faire et à qui, mais ça ne sent pas bon cette histoire.
Cela fait longtemps que j'ai commencé cette guerre contre eux. Ces scientifiques avides de pouvoirs, cherchant à exploiter mon espèce. Il faut que j'intervienne pour empêcher qu'ils ne kidnappent un autre vampire ! Ils ne doivent pas poursuivre leur recherche, ce serait trop dangereux pour nous... Pour Lucy.
J'ai essayé de la prévenir, afin qu'elle se méfie de Phébus et qu'elle s'en éloigne le plus possible. C'est mon combat, pas le sien. Elle ne doit surtout pas être mêlée à ça. Je ne supporterai pas qu'il lui arrive quelque chose.

D'un air préoccupé, j'observe l'humaine raccrocher. Quelques secondes plus tard, une berline noire vient s'arrêter devant elle. La voyant s'engouffrer dans la voiture, je comprends que si je veux empêcher son plan, je vais devoir attendre minuit et me rendre à ce rendez-vous aussi... Ça n'a jamais été mon fort d'attendre patiemment. Je préfère la façon brutale, la torturer jusqu'à ce qu'elle me crache le morceau. Mais il faut que je sois prudent, on ne plaisante pas avec Phébus.
Je rentre alors chez moi pour élaborer un plan. Assis sur ma chaise, je réfléchis et réfléchis. Je ne dois pas me louper sur ce coup-là... L'idéal serait que j'arrive à attraper un des scientifiques, que je tue le reste et que je sauve le vampire en danger. De cette façon, je pourrais récolter des informations sur l'avancée de leur recherche. 

Cependant, il reste un problème. Je ne sais pas combien ils seront tapis caché dans l'ombre... Je ne sais pas également s'ils ont trouvé une solution pour nous neutraliser. Et à entendre cette Béa, ils peuvent nous immobiliser. Sachant que nous sommes surpuissants, je n'ose pas imaginer leur façon de procéder. Je ne dois pas me mettre en danger, Lucy a encore besoin de moi.
Je me lève d'un bond et pars en direction de la salle de bain. Je me souviens y avoir rangé une piqûre d'adrénaline. Si ces petits bâtards de scientifiques essayent de m'endormir ou de me droguer, l'adrénaline boostera mes pouvoirs pour lutter contre eux !
Je prends le stylo auto-injecteur et le fourre dans ma poche. Il me servira sûrement... Même si j'espère ne pas en avoir besoin.

TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant