Chapitre 25 - Le loup et les quatre chevreaux

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Il était une fois une vielle chèvre qui avait quatre chevreaux et les aimait comme chaque mère aime ses enfants. Un jour, elle voulut aller dans la forêt pour rapporter quelque chose à manger, elle les rassembla tous les quatre et leur dit : « je dois aller dans la forêt mes chers enfants, faites attention au loup ! S'il arrivait à rentrer dans la maison, il vous mangerait tout crus. Ce bandit aime jouer la comédie, mais il a des pattes noires, c'est ainsi que vous le reconnaîtrez. »
« Ne t'inquiète pas maman », répondirent les chevreaux, « nous ferons attention, tu peux t'en aller sans crainte. »
La vielle chèvre bêla de satisfaction et s'en alla.

Peu de temps après quelqu'un frappa à la porte en criant : « ouvrez la porte, mes chers enfants votre mère est de retour de la forêt et vous a rapporté quelque chose. »
Étonnés d'entendre la voix de leur mère après si peu de temps, les chevreaux qui n'étaient pas dupe s'écrièrent en cœur : « montre nous ta patte d'abord. Que nous sachions si tu es vraiment notre maman. »
Le loup posa sa patte sur le rebord de la fenêtre et lorsqu'ils virent quelle était blanche, ils crurent tout ce qu'il avait dit et ouvrirent la porte. Mais quelle fut leur stupeur quand ils découvrirent que ce n'était pas leur mère, mais son cadavre que le loup avait utilisé pour les tromper.

Les yeux de la vielle chèvre étaient vitreux et son pelage d'habitude blanc neige était taché d'une couleur rouge poisseuse. Plic ploc... Plic ploc... Le rire sinistre du loup fut alors rythmé par le bruit des gouttes de sang s'écoulant sur le sol.
Les chevreaux prirent peur et voulurent se cacher. L'un sauta sous la table, l'autre s'enferma dans l'armoire, le troisième se cacha sous le lavabo et le quatrième dans la pendule. Mais le loup les trouva tous sans exception. Et trancha la gorge des quatre chevreaux, l'un après l'autre. Il n'oublia pas de récolter leur cœur en souvenirs de ce bon festin.

Ne vous fiez à personne et... Ne leur ouvrez pas votre porte.


                                                                                                     Fin



Nous observons tous Samaël lire le conte sanglant réécrit par Seth. Ce type est vraiment malade. Je m'adosse contre le plan de travail de la cuisine et souffle un bon coup. Je ne pensais pas le dire un jour, mais j'ai hâte que mon garde du corps arrive. Si ce vampire est aussi touché, je dois rester sur mes gardes. Jusqu'où iront ses délires malsains ? Jusqu'où ira son obsession en vers moi ? Cela me donne des hauts le cœur de m'imaginer ce malade en train de fantasmer sur les photos qu'il a prises de moi.

— Dans mes souvenirs, la fin était un peu plus joyeuse, note Nate l'air pensif.

— Non, sans blague, tu crois vraiment que c'est l'histoire qu'on lit aux enfants ? Raille Ben. Seth a changé quelque passage ainsi que la fin. Mais à quoi tout cela rime ?

— Vous sentez ? Demandé-je tandis que mon dos se raidît.

J'inhale l'air en me concentrant. Je ne sais pas si c'est mon appétit qui me joue des tours, pourtant, je suis sûr que cette odeur n'était pas là avant. Un frisson me parcourt tout le corps en hérissant mes poils par la même occasion. Quelque chose a changé...

— Je ne sens rien, qu'est-ce qu'on devrait sentir ? S'étonne Nate en nous regardant tour à tour.

— Ça sent, commence Ben l'air hésitant.

— Le sang, lance Samaël les sourcils froncés. Ne me dites pas que...

— Si je crois bien, réponds-je tandis que mon cœur s'emballe.

TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant