Chapitre 59 - L'art de la torture

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— C'est quoi ça encore ? Demande Samaël en s'accroupissant aux côtés du scientifique. Tu n'étais pas censé aller à une fête ?

— Quoi ?! S'étrangle Nate en me jetant un mauvais regard. T'es allé à une fête sans moi ! C'est bon, achevez-moi, j'en ai assez entendu...

— Nous ne sommes pas allés en soirée, répond Alec afin d'apaiser Nate qui frôle la crise de nerf.

J'ignore la conversation qui se joue devant moi et installe une chaise pour notre invité. Dans un des tiroirs du salon, je trouve des paires de menottes. Sûrement celles de ma mère... Je me focalise sur ma mission pour ne pas penser aux choses répugnantes que ma génitrice faisait avec ces dernières. Après avoir réuni mon équipement dans le but de m'occuper du scientifique, je me retourne vers les garçons qui m'observent avec attention.

— Lucy, tu pourrais peut-être nous expliquer ce que tu comptes faire ? M'interromps Samaël en me regardant installer l'homme inconscient sur la chaise.

— Je vous présente Pierre, réponds-je simplement. Tu sais où sont rangés les scalpels et autres couteaux de tortures ?

— Dans la cuisine derrière le faux tableau mural, lance mon demi-frère avant de se rendre compte de ce que je lui demande. Attends ! Ne me dis pas que tu t'apprêtes à torturer cet homme dans notre salon ?!

— Ah ! Enfin, quelqu'un qui réagit, s'écrie Nate.

— Si c'est le cas, prends une bâche pour protéger mon tapis des éclaboussures, m'ordonne Samaël en allant chercher la fameuse protection contre les projections de sangs.

— Mais quoi ?! S'indigne Nate comprenant que personne ne m'arrêtera. On n'est pas censé la protéger de toute idée étrange qu'elle pourrait avoir ? Et l'aider à retrouver sa part d'humanité ?

De retour de la cuisine avec la fameuse boîte de torture, je me stoppe net et me tourne vers mon ami.

— Pierre est l'un des scientifiques de Phébus, l'informé-je les lèvres pincées. Toi aussi, tu t'es fait attaqué par ces personnes. Et si ma mémoire est bonne, tu devrais être reconnaissant d'être encore en vie... Grâce à moi. Alors au lieu de vouloir m'empêcher de récolter les informations dont j'ai besoin, tu devrais venir me donner un coup de main.

— Et comment je suis censé t'aider pour torturer un vieil homme ? Tu veux peut-être que je te tienne les pinces à viscères et les couteaux pour la saignée ? Propose-t-il sur un ton emplit de sarcasme.

— Très bonne idée !

Je lui tends la boîte rempli de lames en tous genres que j'ai récupéré un peu plus tôt, puis je lui adresse un large sourire.

— On va s'amuser, tu vas voir, lui annoncé-je d'une voix malicieuse.

— Je ne pense pas que nous avons la même définition du mot « s'amuser », dégluti Nate en détaillant du regard les couteaux luisant sous la lumière du chandelier avant de se tourner vers Alec. Et toi, tu la laisses faire ?

Le beau brun hausse les épaules. Face à son air nonchalant, j'en viens à me demander s'il n'est pas dénué d'émotions lui aussi. Ses parents sont morts, sa cousine également, peut-être a-t-il développé une sorte de résistance après tout ce qu'il a vécu ?

— Je ne suis pas d'accord avec sa façon de faire, avoue Alec en lançant un regard vers le scientifique attaché à la chaise. Mais si on regarde bien, c'est Phébus qui a commencé à s'attaquer à elle, donc riposter est dans son droit.

— Merci ! M'écrié-je en levant les mains au ciel. Enfin une personne de logique dans cette maison.

Nate qui prend la mouche, me rend la boîte et croise les bras, l'air blessé.

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