Chapitre 57 - Chasse à l'homme

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Cela fait une bonne semaine que j'ai fait taire mes émotions. Et depuis ce soir béni, plusieurs choses ont changé. Ma mère n'est plus sur mon dos, par précaution Nate ne vit plus à la maison et Samaël a prit le rôle de la Lucy angoissée. Tel un père de substitution, il surveille chacun de mes mouvements ou sorties nocturnes.
Heureusement, j'arrive souvent à passer entre ses filets et pars faire la fête dans la ville d'à côté. Je dois avouer que de ne plus apporter la moindre importance aux choses qui m'entourent fait un bien fou. Comme être parti dans le monde de la joie et de l'amusement, je profite à fond de chaque journée que je passe. Ni Seth, ni Phébus ne peuvent m'empêcher de vivre mon immortalité comme je l'entends !

A cette pensée, je monte le son de la musique dans mes écouteurs et improvise un pas de danse. Tout en me trémoussant, je fouille dans mon placard à la recherche d'une robe à paillettes. J'ai envie de briller autant qu'une boule à facettes ce soir ! Après avoir trouvé la tenue parfaite, je la pose sur le lit et prends le temps d'observer ma nouvelle lingerie dans le miroir. Cette dernière épouse si bien mon entre-jambe que j'en viens à me demander si elle n'a pas été inventée pour que je la porte. L'ancienne Lucy n'avait que des petites culottes démodées et des vêtements aussi fades les uns que les autres. Un changement de look était vital ! Mais alors que je détaille le tissu blanc qui ne couvre pas grand-chose, la porte de ma chambre s'ouvre.

— Lucy, je...

Ben pose le regard sur mon corps dénudé et commence à bafouiller. Tandis qu'il recule, il se prend les pieds contre la porte et manque de tomber. Le jeune homme finit par se cacher les yeux en plus de me tourner le dos. J'arque un sourcil, me demandant ce qu'il voulait me dire.

— Tu voulais ? L'interrogé-je.

— Lucy, c'est pas vrai ! Tu pourrais t'habiller au moins, râle-t-il.

— Tu m'as déjà vu dans ce genre de tenue légère, remarqué-je. Et puis c'est toi qui es entré sans toquer.

Surpris par ma réaction ou par mes propos, Ben en perd sa langue.

— La Lucy que je connais n'aurait pas réagi de cette façon, soupire-t-il l'air presque mélancolique. Enfin bref, je voulais juste te prévenir que Samaël t'attend dans le salon. Je ne sais pas ce que tu as fait, mais il a l'air furax...

J'ignore sa réflexion et lui adresse un large sourire à la place. La Lucy qu'il connaissait a disparu, il faut qu'il l'accepte.

— C'est une seconde nature pour lui d'être sur les nerfs, alors je ne m'en fait pas, raillé-je en enfilant la robe à paillettes.

Une fois vêtue d'une tenue un peu plus correcte pour rejoindre mon demi-frère, je descends les escaliers. Ce dernier est au téléphone et au son de sa voix, je devine que la conversation ne doit pas être très joyeuse. L'odeur du bois brûlé, m'indique que Samaël a allumé la cheminée il n'y pas longtemps. Sachant qu'il fait plutôt bon ce soir et que ce genre d'effluves a pour but de calmer les nerfs de mon demi-frère, j'en déduis qu'il est vraiment en pétard cette fois.

— Il faut que je te laisse, mais on en reparle plus tard, s'empresse de dire Samaël avant de raccrocher. Lucy, tu es enfin là.

Le vampire détaille ma robe et les talons hauts que je tiens dans la main, puis il se masse le front l'air dépassé.

— Tu vas où comme ça ? Demande-t-il un poil agacé.

— Eh bien, je vais en soirée. Un problème Samaël ?

— Oui, il y a un problème. Je t'ai fait la promesse de veiller sur toi, le temps... Le temps que tu retrouves ta part d'humanité.

— Et je t'en remercie, lancé-je sans le penser. Mais j'ai un programme chargé et il faut que j'y aille.

TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant