Chapitre 65 - Désillusion

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Lorsque Lily se réveilla, elle eut d'abord du mal à se rappeler pourquoi elle se sentait si exténuée et en état de choc. Puis, les évènements de la nuit lui revinrent à l'esprit et elle du mordre son coussin pour ne pas se mettre à pleurer de nouveau. C'était idiot à dire mais à cet instant précis elle voulait juste...

Que Mary soit à ses côtés, qu'elle la tienne entre ses bras, la console, lui dise que tout irait bien, que Benjy irait crever dans un Enfer bardé de Détraqueurs et pourtant...

- Debout, Lil'... murmura Dorcas en baissant la couverture qui masquait son visage.

- Je n'ai pas envie d'y aller... supplia Evans en se roulant en boule. S'il vous plaît...

Lily se sentait mal, elle avait la nausée. Les souvenirs de la veille étaient à la fois flous et ancrés dans sa mémoire. Comme si tout s'était si rapidement passé qu'elle en avait le tournix et qu'elle avait des difficultés à les assimiler, à les analyser (et elle n'en n'avait guère envie). Cela avait été une rude épreuve, elle était passée par des émotions multiples et Lily n'avait pas envie de se les remémorer.

Mary...? Pourquoi Mary n'était pas là? C'était dans ces moments-là, de profonde détresse et de tristesse que la jeune fille avait le plus besoin d'elle. Dès qu'elle commençait à la laisser partir, qu'elle faisait doucement son deuil, le besoin d'avoir sa meilleure amie reprenait le dessus. Avec violence. Sans explication. La meurtrissant encore plus.

- Allez, on n'a aucun cours aujourd'hui avec les Poufsouffle. Tu ne verras ni Benjy, ni Greta. On ne les a qu'en Métamorphoses avec nous et... philosopha Alice en s'asseyant avec précaution sur le rebord du lit.

- Je vais les croiser, et vous le savez ! protesta Lily d'un ton enroué.

- Tu ne peux pas montrer à Benjy qu'il a gagné.

Cette dernière phrase venait d'une voix qui leur était familière et elles se retournèrent toutes. Lily avait daigné sortir légèrement son visage de sa couette et elle contempla Emmeline Vance qui était juste au seuil de la porte du dortoir, le visage toujours aussi fermé que d'habitude et le regard dur.

La rouquine se souvint de ce qu'elle lui avait dit hier, de ces mots qui n'avaient eu ni que ni tête pour elle. Comment Emmeline pouvait la comprendre? Personne ne le pouvait. Est-ce que Vance avait été...? Lily secoua la tête. Elle n'avait pas envie de le savoir, c'était déjà assez difficile de gérer ce qu'il lui était arrivé pour porter de l'intérêt à quelqu'un d'autre.

A la simple émission de cette idée dans son esprit, la jeune fille se sentit terriblement égoïste et elle se remit en boule, prostrée sur elle-même. Peut-être que Greta avait raison, peut-être qu'elle était tout bonnement une pathétique égocentrique qui... Non. Elle devait se faire violence. Il était hors de question qu'elle emmagasine ce que ces deux Poufsouffle de malheur lui avaient balancé à la figure. Elle n'était pas fautive, merde. Tout le monde le lui avait répété en boucle.

- C'est Black qui m'a fait entrer, je me doutais qu'elle serait dans cet état-là, expliqua brièvement l'américaine en croisant l'expression étonnée d'Alice. Ne le laisse pas te détruire, Evans, poursuivit-elle en reportant son attention sur cette dernière. Il n'a pas le droit de réussir ce qu'il voulait faire. Et il n'en n'aura jamais le droit.

Pendant un instant, l'intéressée ouvrit la bouche.

Elle devait dire merci à Emmeline. Elles ne se supportaient pas, ne s'entendaient pas... mais Em' l'avait aidée. Parce que c'était visiblement une fille assez intelligente pour comprendre quand il était temps de laisser les gamineries de côté. Au fond, Lily aurait fait pareil. Et elle aurait aimé qu'on la remercie. Et Emmeline n'était-elle pas justement juste devant elle pour prendre de ses nouvelles, s'assurer qu'elle allait bien? C'était gentil.

Les années de la terreur (fanfiction Harry Potter)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant