Les années de la terreur (fanfiction Harry Potter)

Chapitre 98 - Autour du feu

Doucement, le mois de mai arriva. Le ciel devint bleu, les arbres se couvrirent de feuilles vertes et le sol se fit moins humide. Au déjeuner, les élèves s'empressaient de s'installer au bord du lac avant de reprendre les cours. A la fin de la journée, la nuit n'était toujours pas tombée et ils pouvaient encore se balader dans le parc. Jamais Lily n'avait été aussi heureuse de voir le beau temps revenir, ce qui influençait grandement sur sa bonne humeur malgré les ASPIC qui n'étaient à présent plus aussi loin qu'elle ne pouvait l'espérer. Les septièmes années semblaient à deux doigts de la crise de nerfs et certaines filles commençaient à dépasser des records de malaise.

Mais le plus surprenant était que même Sirius et James avaient été surpris à travailler. Quelques jours auparavant, la jeune fille était tombée sur Black, installé à une table au fond de la bibliothèque et s'évertuant à déchiffrer une consigne de Slughorn.

- Merlin, ce n'est pas quelque chose que l'on voit tous les jours, s'était contentée de lancer Lily avec une petite voix moqueuse alors qu'Emmeline et le jeune homme travaillaient l'un à côté de l'autre avec le plus grand sérieux.

- La ferme, Evans, avait grondé Sirius en lui jetant une boule de papier.

Et elle s'était enfuie en laissant un petit rire s'échapper de sa gorge.

Malgré l'ambiance tendue, Lily allait bien. Du moins, elle faisait tout pour l'être. Certes, elle n'avait pas réellement parlé avec James et c'était tant mieux. A chaque fois qu'elle laissait son esprit se reposer, la scène du baiser revenait à son esprit. La jeune fille avait honte de le dire mais absolument jamais –et qui plus est, elle avait une piètre expérience de la chose- quelqu'un ne l'avait embrassé de cette manière. James Potter savait s'y prendre et vous le faire vous en rappeler. Parfois, alors qu'elle allait se coucher, il lui suffisait de fermer les yeux pour qu'un frisson la parcoure tandis que son esprit se baladait... jusqu'à cette fameuse soirée. Alors Lily se frappait avec son oreiller et cherchait par-dessus tout à s'endormir. Mais le pire, c'est qu'il la poursuivait dans ses rêves.

La situation commençait à sincèrement l'irriter. Tout laissait à croire qu'elle avait envie de recommencer avec le jeune homme (et en réalité, il avait tant maîtrisé la chose que ce n'était pas elle qui dirait non). Mais un tel acte, une telle intensité était beaucoup trop... trop. Voilà, c'était « trop ». Lily ne pouvait pas continuer, la situation allait déraper et dépasser une limite qu'elle ne pouvait pas engager. Et surtout pas avec James Potter qui plus est. Et pourtant, à chaque fois, une petite voix désagréable trottait dans son esprit « c'était quand même spécial, trop spécial pour que cela ne soit pas unique » comme si elle cherchait à lui confirmer ce qu'elle savait déjà : elle ne trouverait pas quelqu'un capable de la faire réagir ainsi avant longtemps...

Alors Evans flippait. Et elle évitait James. Le plus étrange (enfin, elle n'était pas forcément très discrète dans son genre) était qu'il semblait avoir remarqué ou plutôt deviné pourquoi elle agissait ainsi. Lily cherchait délibérément à s'éloigner de lui, à arrêter... alors qu'elle ne le voulait pas. Et le garçon avait visiblement compris quel revirement leur jeu prenait depuis qu'elle avait décrété le soir même de leur baiser que rien ne s'était passé. Lily se sentait mal à l'aise... savoir que James Potter voulait bel et bien passer aux choses sérieuses avec elle sans la moindre impunité la blessait presque. C'était dur à dire, mais la petite voix désagréable lui murmurait à l'oreille qu'elle aurait voulu qu'il la considère comme plus. Et pas comme un jeu. Alors quand James la contemplait d'un regard flamboyant, qu'il s'attardait sur sa bouche avec malice et faisait quelques sous-entendus, elle l'ignorait.

Il avait gagné leur jeu, et il valait mieux qu'il le comprenne.

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