Chapitre 101 - Bam

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- De vrais idiots ! s'exclama Frank en regardant à la droite de la table des Gryffondor de la Salle Commune où Sirius et James mangeaient au bout.

- Complètement d'accord, approuva sa petite amie en contemplant Lily et Dorcas qui étaient toutes les deux à gauche.

Evans n'avait jamais paru aussi atterrée de toute sa vie. Cela faisait près d'une petite semaine qu'elle évitait le groupe, prétextant des révisions intenses et seule Dorcas restait à ses côtés, l'accompagnant dans son silence, ne posant aucune question. Ils avaient tous essayé de lui parler, de lui faire entendre raison, de lui expliquer que James avait fait un choix auquel il ne tenait guère, qu'il devait se sentir obligé mais que tout pouvait (peut-être) encore s'arranger. Mais Evans faisait la sourde-oreille et il lui arrivait de jeter un Assurdiato aux alentours quand elle réalisait qu'un de ses amis venait vers elle, la mine grave, pour lui parler de ce sujet fâcheux.

James lui, paraissait étrangement plus grave, plus sérieux. Les blagues des Maraudeurs ne l'intéressaient pas. Oh ça faisait un petit moment qu'il avait arrêté les plus grosses débilités mais dorénavant il souriait rarement et avait même annulé la sortie à la pleine lune que lui avait proposée Lupin. Il n'avait pas envie de s'amuser, de se changer les idées. Car James avait soi-disant choisi de tourner la page mais il n'y arrivait pas, il n'y arriverait jamais. Jamais James Potter ne pourrait être l'ami de Lily Evans. Alors il hésitait, il n'arrivait pas à dormir, il passait son temps à réfléchir : devait-il l'expliquer à Evans ? Lui révéler qu'il aurait des sentiments pour elle jusqu'à la fin de ses jours ? Une partie de lui-même le désirait ardemment mais une autre préférait faire croire à la jeune fille qu'il était capable d'agir comme un homme et de mettre ses gamineries de côté. Parce qu'il l'aimait, il l'aimait tellement qu'il était capable de vouloir être ami avec elle rien que pour qu'elle lui appartienne encore un peu...

- Il te regarde, chuchota Dorcas à Lily après avoir vu que Potter les surveillait du coin de l'œil avant de finir son petit déjeuner.

- Que suis-je sensée faire, hein ? murmura Evans en repoussant son bol de lait, peu désireuse de manger. Lui dire bonjour comme si de rien n'était, me moquer gentiment de lui, lui demander de ses nouvelles ? Je ne peux pas, Dorcas, c'est impossible. Ca ne sera plus jamais comme avant, il y aura toujours une gêne entre nous, tu saisis ?

- Attendez que ça passe, proposa la jeune fille avec un sourire encourageant. C'est difficile pour vous deux, il faut que vous soyez sûrs que cela est bel et bien terminé.

- Justement, j'ai l'impression que ça ne l'est pas, avoua Evans en essayant de paraître le plus digne possible.

Il était tout bonnement hors de question qu'elle se remette à pleurer, merde. Elle sanglotait déjà bien assez sous la douche et dans son lit pour en rajouter une couche en public. Les ASPIC approchaient, elle ne pouvait décemment pas échouer. Oui, Poudlard allait lui manquer mais désormais, elle était plus désireuse que jamais de s'échapper de ce château où les souvenirs commençaient à s'entasser et devenaient bien trop durs à porter.

- Ecoute, tu sais très bien que je considère James comme mon meilleur ami, et vice-versa, fit Meadowes. Je peux lui en toucher deux mots...

En réalité, elle avait toujours pris soin de ne pas trop étaler sa vie privée au garçon surtout lorsqu'il s'agissait de Sirius et plus le temps passait, plus elle avait culpabilisé à ce sujet. Ce n'était pas comme ça que l'on traitait un garçon qu'on considérait comme son confident et en qui on avait un minimum de confiance. Mais plus le temps passait, plus Dorcas s'était retrouvée prisonnière de son secret : à qui devait-elle commencer à en parler ? Comment pouvait-elle expliquer sans passer pour une folle dingue qu'elle estimait avoir d'excellentes raisons d'être tombée amoureuse d'un garçon trop bien pour elle ? Et surtout, que dirait ses amies en comprenant qu'elle avait osé tout cacher à ce point alors qu'il n'y avait pas de raisons apparentes hormis celle de savoir que c'était perdu d'avance (et donc, pourquoi en discuter ?).

Les années de la terreur (fanfiction Harry Potter)Where stories live. Discover now