Les années de la terreur (fanfiction Harry Potter)

Chapitre 73 - L'anniversaire

TW : ce chapitre contient une scène explicite d'auto-mutilation

- J'ai entendu dire que McGonagall t'avait passé un savon, fit Evans avec un petit rire froid.

Sirius qui fixait Dorcas en train de parler sur un banc un peu plus loin avec Alice, lui jeta un regard en coin. Il eut un sourire quelque peu forcé et haussa les épaules, comme s'il était fier du petit spectacle qu'il avait donné aux yeux des élèves de Poudlard.

- Arrête de faire le paon, railla Lily tandis qu'il semblait fortement intéressé par les "O" de fumée qu'il faisait sortir de sa bouche. Ca se voit que t'as pas la forme.

- Mouais enfin c'est moi qui ait refait la jolie petite gueule de Reg', contre-attaqua le garçon en fumant de plus belle.

Elle ne répondit pas. Tout Poudlard se demandait pourquoi les deux Black s'étaient jetés dessus. Il n'y avait qu'une réponse, qu'un point commun: Marlene. Prise d'une curiosité (purement féminine dont Lily avait grandement eu honte) maladive, elle s'était jetée sur Remus durant un cours de Potions pour lui poser la question. Que se passait-il exactement entre Regulus/Marlene/Sirius? Les rumeurs d'un trio allait bon train mais le garçon lui avait simplement répondu qu'il n'en n'avait aucune idée et que visiblement, ce n'était les affaires de personnes (ce qui arrivait à mettre James d'une humeur massacrante car lui aussi se demandait ce qu'il se tramait).

Regulus n'avait pas été si amoché que ça. Il avait quelques hématomes au niveau des maxillaires mais il continuait à déambuler dans les couloirs comme le petit Serpentard arrogant qu'il était. De son côté, Marlene s'était brusquement renfermée. Elle ne faisait plus de blagues hilarantes, ne criait pas à qui mieux-mieux. Elle ignorait toutes les questions qu'on lui posait et ne s'amusait guère des rumeurs. Sirius répétait à qui voulait l'entendre que l'affaire était réglée, il restait néanmoins le fait qu'il semblait incroyablement tendu. Et Remus, qui prenait un soin tout particulier à discuter avec lui et à peser ses mots n'en menait pas large.

- Et toi, comment tu vas? demanda-t-il de but en blanc.

- Comment ça ? questionna la Préfète-en-Chef en jouant avec sa chevelure rousse.

- Depuis... ce qu'il s'est passé, avec ce gros naze de Poufsouffle, précisa Sirius sans chercher à dire le nom de l'intéressé.

- Oh.

Elle contempla la cour où tout un tas d'élèves bavardaient en petit groupes puis reporta son attention. C'était ça alors "la gentillesse à la Sirius Black"? Des questions lapidaires posés de but en blanc, sans de fioritures ou de compassion et qui pourtant, témoignaient qu'il cherchait à prendre de vos nouvelles. Lily comprit pourquoi des filles comme Marlene pouvait s'enorgueillir d'être son amie: visiblement, il se comportait bien rarement ainsi avec les gens de son entourage. Et la jeune fille sentit une incroyable boule de frustration en réalisant que depuis qu'il avait osé l'approcher ce jour de Noël pour l'épauler, elle lui avait donné un peu de lui-même tant ses appels au secours semblaient résonner dans le vide depuis bien trop longtemps.

- On fait aller, répondit-elle du bout des lèvres.

Ne plus être faible, ne plus s'attacher aux gens, ne plus continuer à les adorer au point de tout faire pour eux et n'avoir rien en échange. Elle se l'était promis et jamais elle n'arriverait à tenir cette promesse tant elle ne concordait pas avec son caractère mais tant pis. Lily choisissait la fuite, l'aveuglement, le déni. C'était trop dur de faire face, d'expliquer réellement ce qui clochait. Beaucoup trop.

- Sûre? insista Sirius.

Et pendant un instant, elle cru qu'il savait mais elle secoua la tête.