CHAPITRE 63 - LUNA

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CHAPITRE 63 : LUNA

Le métal froid. Le goût cuivré. J'ouvre doucement les paupières et fixe le plafond. Du vieux métal rouillé. Un bout de peinture bleu tombe sur ma joue. Des faisceaux de lumière passant par des trous, éclairent faiblement le mieux. Je m'attends à avoir une migraine, mais je ne ressens que le froid du sol. Des bruits d'agitation me sortent de mes réflexions et je remarque mes amis allonger à mes côtés. Je note aussi le fait que nous sommes enfermés dans un vieux conteneur. Je redresse mon buste et me place en position assise. Mon esprit est toujours endormi, mais je le sens s'éveiller petit à petit. Je déglutis et je remarque ma gorge sèche. Depuis combien de temps sommes-nous ici ?

- Où est-ce qu'on est ?, demande Bellamy avec une voix grave.

Je me place en position assise et déglutis le plus possible.

- Mon épée a disparu, panique Octavia en se mettant debout.

- Les fusils et l'arc aussi.

Clarke se relève à son tour et sort de sa poche le boitier de la clé. Elle ferme les yeux de soulagement, signe que la flamme est toujours entre nos mains. Octavia se met face à un mur et tape brutalement dessus. Ses frappes vibrent sur les parois en fer. Je me redresse sur mes deux jambes, lentement. Au même moment, les deux portes blindées s'ouvrent et je plisse les yeux, m'habituant à la lumière aveuglante. J'aperçois des silhouettes et par reflexe, passe mon bras derrière ma tête. Je cherche dans le vide une flèche avant de soupirer. Octavia s'avance la première vers une silhouette aux courbes féminines.

- Luna, l'appelle Octavia.

J'échange un regard hésitant avec Bellamy lorsque Clarke s'avance à son tour. J'observe crucialement Luna. C'est une native aux cheveux bouclés et à la beauté angélique. Sa peau est bronzée mais pourtant, elle porte plusieurs couches de tissus signe de la température basse. Je croise ses yeux noisettes. Elle m'inspecte comme je viens de le faire avec elle avant de se tourner vers Clarke. Pas d'illumination dans son regard ; soit elle ne m'a pas reconnue, soit elle s'en fiche complètement de qui je peux être.

- Où est Lincoln ?

- Mort, répond Octavia.

Luna ferme les yeux et baisse la tête. Elle paraît faire une prière silencieuse.

- Il a dit que tu nous aiderais, relance Clarke.

- C'est vrai ?

- Luna, tu es la dernière de ta race. La dernière sang noir.

Je m'attends à ce qu'elle soit surprise, terrifiée, triste ou colérique, mais rien. Son masque ne tombe pas, elle reste sans émotion. Je me demande presque si elle n'est pas vide de l'intérieur.

- Alors Lexa est morte elle aussi, dit-elle d'une voix calme.

- Son esprit t'a choisie, tu es la nouvelle commandante. Titus m'a confié la flamme pour que je te la remette, finit Clarke me faisant grimacer.

- Alors Titus aurait dû te dire que j'ai quitté mon conclave et que j'ai juré de ne plus jamais tuer.

Mes paupières se plissent, sceptique. Comment a-t-elle pu survivre sans tuer ? Sa tête a sûrement été mise à prix. Et la paix n'est qu'une illusion, une utopie créée par l'Homme. Elle n'existe pas.

- Tu n'es pas obligée de tuer. Tu n'as pas choisi de commander, mais tu peux choisir comment commander. Tiens.

Clarke s'avance vers elle et lui tend la flamme. Mes poings se crispent et mes doigts réclament avidement un arc.

𝐀𝐫𝐭𝐞́𝐦𝐢𝐬¹Où les histoires vivent. Découvrez maintenant