CHAPITRE 3 - JASPER

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CHAPITRE 3 : JASPER


- Avec la population actuelle, le système de survie en orbite ne sera assuré que pour trois mois. Peut-être un mois de plus avec notre départ, explique Clarke.

Finn, Octavia, Monty et Jasper se sont arrêtés et nous observent, incrédules. Leurs expressions sont fermées, à croire que quelques regrets viennent troubler leurs pensées. Lorsque je l'ai entendu de Ténor, quelques mois avant, je n'avais pas réagis. Je m'étais glissée silencieusement dans ma couchette et j'avais fixé le plafond pendant des heures. Je me souviens avoir essayer de résoudre ce casse-tête ; mais à peine avais je résolu un problème que douze autres survenaient. Finn paru soudainement avoir une illumination et se tourna vers Clarke. 

- Alors c'est pour ça qu'on t'a enfermée, qu'on t'a mise en isolement et qu'on a tué ton père ?

J'observe les bras de Clarke serrer sa poitrine un peu plus fort et son visage devenir stoïque. Tout son corps se crispe comme si elle se refermait soudainement sur elle-même. Je félicite d'un regard noir Finn pour sa maladresse. Il sait qu'il a touché un sujet délicat, et pour une fois, il n'en est pas fier. Clarke prend quelques secondes pour répondre.

- Mon père était un ingénieur et c'est lui qui a découvert la faille. Il voulait que tout le monde soit averti. Le Conseil a refusé, ma mère a refusé, continue-t-elle en tournant la tête vers moi, toujours aussi mal à l'aise. Ils avaient peur que les gens paniquent. On allait le rendre public quand...quand Wells a...

- Quoi ? Balancé ton père ?

Elle hoche gauchement la tête. Je me tourne vers Finn et lui fais discrètement signe de ne pas approfondir le sujet. 

- On a aussitôt été enfermé par la Garde, finit Clarke en fixant le brun. Là voilà, la raison.

Finn soutient son regard avec compassion. Clarke le remercie d'un léger hochement de tête et d'un sourire crispé. J'alterne mon regard sur les deux amis puis sur Octavia. Si elle avait prévu de chopper Finn, j'ai bien peur que Clarke devienne un important imprévue dans ces plans. Monty se tortille nerveusement les doigts.

- Ils vont tuer d'autres gens, tu crois ?, demande-t-il.

En posant sa question, il tourne son regard vers moi. J'ouvre ma bouche pour lui répondre mais Octavia me devance en prenant la tête du groupe.

- Génial ! Après ce qu'ils m'ont fait, ils peuvent tous crever.

Je l'observe silencieusement. Je ne veux pas et je ne peux pas imaginer ce que l'on ressent après avoir été blâmé toute sa vie pour être né. C'est l'un des premiers droits fondamentaux de l'humanité, et en être privé aurait dû la briser plus que cela. Mais elle est toujours là devant moi, ses cheveux bruns filants entre les courants d'air et un sourire enjôleur collé aux lèvres. Elle est plus forte qu'elle ne le laisse voir. Nous avançons sur quelques mètres jusqu'à ce que Jasper s'arrête brusquement devant moi. Ma tête frappe son dos et rebondit sur ses omoplates décharnés.

- J'adore la Terre !, s'exclame-t-il soudainement.

Voyant qu'il ne bougerait pas, je me décale sur le côté et m'arrête à mon tour. Mes yeux s'écarquillent. Nous venons d'arriver sur une petite crique idyllique. La foret est séparée en deux par un lac à gauche et une rivière sauvage à droite, tous deux diviser par un passage de pierre sinueux. Les rayons du soleil traversent l'eau et viennent se refléter à sa surface. On dirait que des milliers d'étoiles se sont mises à flotter dessus. Aucun mot ne me vient à l'esprit. Cependant, je retiens un rire nerveux en observant Octavia retirer sa veste et son jean avant de s'approcher dangereusement de la petite falaise donnant sur le lac. Mes yeux se baladent le long de son corps, non pas par envie, mais par curiosité. Je n'ai jamais vu un corps nu à part le mien lors des douches matinales. La voir ainsi me procure un sentiment de sécurité. Avoir des cuisses, des seins et de la cellulite fait partie du corps d'une femme. C'est normal.

𝐀𝐫𝐭𝐞́𝐦𝐢𝐬¹Where stories live. Discover now