CHAPITRE 39 - MAYA

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CHAPITRE 39 : MAYA

Je pose ma main sur un tronc et me plie en deux. Je tente de retrouver une respiration régulière après mes deux heures de course. Je soulève mon haut et observe les bandages remplis de sang noir. Allez, encore un petit effort, les autres m'attendent, me dis-je. J'accélère une dernière fois. Je vois enfin la fin de la montée et ralentit le rythme. Mon souffle se coupe lorsque je vois un champ de fleur jaune donnant une vue époustouflante sur la forêt et les montagnes lointaines. Je m'avance le sourire aux lèvres en passant doucement mes mains dans les pétales. Le monde arrête soudainement de tourner. Un bruit électrique me ramène à la réalité et je sors de ma poche le sachet de craie. Je mets ma main dedans et en applique un peu partout dans mes cheveux et sur mon corps. Je finis par prendre de la terre et faire de même. Que serait une espionne, sans déguisement ? J'attrape une flèche de mon carquois et souffle en fermant les yeux. Je l'enfonce d'un coup sec dans mon épaule et retiens un grognement. Je reprends mes esprits et retire mon carquois et mon arc que je planque au pied d'un grand chêne. Pour vu que ça marche, prié-je en soupirant. Je cours essoufflée et tambourine à la porte blindé.

- S'il-vous-plaît !, commencé-je d'une voix désespérée avant de sangloter. Je demande juste l'asile. S'il-vous-plaît, la guerre a détruit toute ma vie... J'ai perdu ma famille à cause d'elle ! Je veux juste...je veux la paix. S'il-vous-plaît, je demande l'asile...

Le silence de la forêt me tape sur le système. Ne voyant aucune réaction j'éclate en sanglot en tombant à terre. Je remarque une caméra bougée en face de moi et en profite pour soulever mon débardeur, montrant mon sang noir. Si Lincoln dit vrai, la porte ne devrait pas tarder à s'ouvrir. Réflexion faîte, la porte blindée s'ouvre dans un bruit de rouille me projetant à terre. Je ferme les yeux et m'étale de tout mon long au sol. Je sens des bras me porter et j'en profite pour donner un coup d'œil rapidement avant de les refermer. Il y a deux hommes et ils sont en combinaisons anti-radiations.

- Qu'est-ce qu'on en fait ?

- Elle a le sang, on la garde. Je l'emmène à l'infirmerie.

J'entends la porte blindée se fermer et je retiens un sourire victorieux. Pourvu que Bellamy soit rentré aussi facilement. J'ouvre les yeux en sachant que l'homme ne peut pas voir mon visage vu la façon dont il me porte. Nous sommes dans un couloir, un couloir en béton me rappelant mon ancienne cellule sur l'Arche. J'ai l'impression que cela remonte à des années, voir des millénaires. L'homme tourne dans un autre couloir et entre dans une grande salle avec deux rangées de lits. Je ferme les yeux lorsqu'une jeune femme brune avec un pull rose vient vers nous.

- Installez-la au fond.

L'homme m'installe sur un lit et je peux sentir une couverture être glissée sur mon corps. J'eus un sursaut lorsqu'une aiguille se plante dans mon épaule. Je ravale mon angoisse et m'oblige à garder les yeux fermés. Mon corps commence à devenir lourd. Ma respiration se fait plus lente et je m'endors lorsque je sens de nouvelles aiguilles piquer corps.

🌙

Je tourne la tête de chaque côté de mon lit, que je dois dire, vraiment confortable et remarque la même jeune femme que tout à l'heure être au chevet d'un homme. Je relève le buste en m'appuyant sur mes avant-bras et observe mon corps propre et seulement vêtue d'une robe d'hôpital. Je passe une main dans mes cheveux et j'ai l'heureuse surprise de les sentir propres et doux. Ma coiffure native n'est qu'un souvenir et mes cheveux sont de nouveaux lisses. La jeune femme s'avance vers moi avec une bouteille d'eau. Je recule par reflexe.

- Je ne te veux aucun mal. Je suis Maya.

Mes yeux s'écarquillent en fixant la jeune femme que je recherche. Ca aurait été plus simple que ce que je pensais, me dis-je. Maya est une petite jeune femme brune avec de grands yeux curieux. Ils reflètent toute la gentillesse et l'intelligence qu'elle possède.

𝐀𝐫𝐭𝐞́𝐦𝐢𝐬¹Where stories live. Discover now