𝐀𝐫𝐭𝐞́𝐦𝐢𝐬¹

CHAPITRE 49 - CHANCELIER

CHAPITRE 49 : CHANCELIER

- Non, on ne peut pas le laisser. Annule les élections.

- Robin, on ne peut plus, c'est finit. Pike est le nouveau chancelier que ça nous plaise ou non.

Je reste bouche-bée et suis mon père dans les couloirs encadrés par deux gardes armés. J'avance le visage fermé. Je ne peux pas y croire. Je ne veux pas y croire. Quand est-ce que la situation a dérapée ? Nous arrivons à la prison et mon père m'échange un regard désolé. Ses doigts se portent à un décodeur mais je le vois hésiter une demi-seconde. On n'a pas le choix, me répété-je. La grille s'ouvre dans un bruit de validation. Nous y entrons lentement, comme si nous pouvions retarder l'inévitable. Je m'arrête derrière mon père en remarquant les regards noirs sur ma personne. Mon père sort de sa poche la broche du chancelier avant de se tourner vers Pike. 

- Félicitations, chancelier.

Je remarque dans sa voix la haine qui le ronge intérieurement, mais le sourire sur son visage démontre le contraire. Je l'ai toujours admiré pour son professionnalisme et son contrôle de soi. Jamais il ne laisse apparaître la moindre émotion. Je glisse mon regard vers Pike qui se tourne vers le groupe, un sourire victorieux au visage. Il s'attarde sur Bellamy qui lui hoche la tête, satisfait. Je prends une inspiration. 

- Où est Abby ?, demande Pike en la cherchant du regard. 

- Elle aimerait être présente, ment mon père en lui tendant la broche du chancelier. Tu l'as largement emporté. Le sort de notre peuple est entre tes mains. J'espère que tu prends ça au sérieux.

- Merci Marcus, je prends ça au sérieux. D'ailleurs, ma première mesure de chancelier est de nous gracier. Deuxième mesure, je rejette catégoriquement la marque qui fait de nous le treizième clan, je redresse la tête et Pike me fixe dans les yeux. Troisième mesure, finissons ce que nous avons commencé.

Il me jette un regard de défi mais je ne fais que hausser un sourcil. Mon père se redresse et ces mains glissent derrière son dos. J'observe ces phalanges devenir blanches à mesure qu'il resserre sa prise. 

- A vos ordres, déclare l'un des gardes. 

Pike me bouscule en passant à côté de moi et je me retiens de lui rendre la pareille. Nous nous retournons dans un même geste avec mon père pour l'observer passer la grille avec fierté. Son groupe le suit en hésitant pas à nous lancer des regards noirs. Bellamy part en premier et contrairement aux autres, il passe devant nous en nous ignorant. Mon père l'arrête par le bras. J'observe son regard inquiet et devine que durant mon absence, ils ont du considérablement se rapprocher, assez pour que mon père tente de le raisonner. 

- Il n'est pas trop tard pour choisir le bon camp.

- J'y suis déjà.

Bellamy nous ignore une nouvelle fois et passe silencieusement la grille. Mon père et moi nous remettons à respirer et fixons Bellamy partir dans un couloir sans se retourner.

- Il a changé, dis-je d'un ton amer.

- Ton départ l'avait déjà beaucoup changé et maintenant avec la mort de Gina, il s'en veut encore plus.

- Il était heureux ?

- Voir Gina lui remontait le moral.

- On fait quoi maintenant ?

- On attend et on prie pour que Lexa soit clémente.

Je soupire et nous sortons de la prison. Nos pas lourds résonnent dans le couloir.