Soulmate - Tome 1

Chapitre 17

  Lorsque je me réveille ce matin, un lourd bras musclé entoure mon frêle corps, le souffle chaud de la personne derrière moi semble couler le long de ma nuque, c'est une sensation très agréable à vrai dire. Lorsque je me tourne en direction de la personne endormie c'est sans surprise que je tombe nez à nez avec Kerian, un sentiment de satisfaction m'envahit ; il a dit lui-même hier qu'aucune fille n'avait jamais dormi avec lui et qu'il ne s'était jamais rien passé dans sa chambre, et pourtant je me retrouve là, dans ses bras pour la seconde fois. Ce qu'il m'a dit la veille resurgit alors dans ma tête « Tu n'es pas n'importe quelle fille » et un large sourire me monte aux lèvres. Le beau blond semble paisible comme si rien au monde ne pouvait l'atteindre, j'aime le voir si paisible et inoffensif, mais je ne dois pas m'y habituer, c'est mal et je le sais. Mon horrible mal de crâne me remet rapidement les idées en place alors que je ne parviens pas à décrocher mon regard du sien.

– Qu'est-ce que t'as à me fixer comme ça, Jensen ?

Ses yeux sont à moitiés fermés, et bien que sa voix ait été froide, un léger sourire adoucit cette agressivité.

– Je... euh...

Mes mots ne sortent pas, à vrai dire je n'ai aucune idée de ce que je pourrais inventer pour échapper à ce malaise. De plus, le marteau piqueur sévissant dans mon crâne rend toute réflexion presque impossible.

– C'est mignon, ajoute-t-il en déposant sa main sur ma joue.

Je sens le rouge me monter aux joues et Kerian aspire sa lèvre inférieure, oh ses petites manies me font craquer ! Ses sublimes yeux claires semblent ne pas pouvoir se détourner de moi et ça me plaît, c'est peut-être le raisonnement d'une psychopathe, mais j'aime voir cette lueur de désir dans les yeux du sublime adolescent, j'aime le voir me dévorer des yeux, voir son torse se relever puis se baisser entraîné par les pulsations saccadées de son cœur, voir ses pupilles se dilater chaque fois que je me mords la lèvre, entendre son souffle s'accélérer et sentir sa main empoignant ma hanche. J'aime tout simplement avoir ce contrôle sur lui car je sais que ça, aucune autre fille n'y parvient si bien que moi.

– C'est toi qui me fixe maintenant !

Je suis consciente que je viens juste de briser ce moment si sensuel qu'envoûtant mais c'est plus fort que moi, encore quelques secondes de silence et je sais que je sautais sur Kerian sans aucune retenue, or, ma meilleure amie se trouve dans la chambre d'à côté et nous ne sommes plus au milieu de la nuit ! Allez ressaisis toi Holly, tu avais promis. Ce rappel de ma conscience ne freine en rien la poussée d'hormones que je tente tant bien que mal de canaliser.

– Si tu savais ce que je pourrais te faire si tu n'étais pas...

Il ne finit pas sa phrase mais je comprends très vite ou il veut en venir, si je n'étais pas la meilleure amie de sa sœur, bien-sûr ! Allez, Holly un peu d'amour propre, pense à Rachel, pense aux règles. Mais aucun mot ne parvient à sortir de ma bouche de peur de ne déblatérer un nombre impensable de conneries. Et pourtant cette douche froide ne parvient pas à canaliser ces foutus hormones bourdonnant à l'intérieur de mon corps de jeune adolescente. Que pourrait-il me faire ? J'ai un très bon souvenir de la dernière fois et je sais qu'il peut me faire aimer d'avantage, lorsque je repense à cette nuit-là, la machine de mon corps se remet brutalement en route provoquant de petits électrochocs dans mon entre jambe.

– Et, qu'est-ce que tu me ferais ?

Ma voix est étonnement grave ce qui semble faire doucement rire le beau blond, je fais cependant mine ne de pas savoir ce qu'il tentait de me dire et aspire ma lèvre inférieur, je sais qu'il aime quand je fais ça. Ni une ni deux, l'adolescent se lève avant de s'asseoir sur moi, il saisit mes bras de chacune de ses mains pour les bloquer au-dessus de ma tête. Son corps musclé assis sur mon bassin se penche vers mon oreille avant de saisir, du bout de ses lèvres, mon lobe. Sa somptueuse bouche glisse sur ma nuque pour la couvrir de baisers, je me mords d'autant plus la lèvre pour retenir un petit cri s'apprêtant à en sortir et ferme les yeux. Son souffle chaud glissant le long de ma nuque fait s'hérisser le moindre poil résidant sur mon corps désormais bouillonnant.