Soulmate - Tome 1

Chapitre 78

  Lorsque mon réveille sonne aux alentours de dix heures trente ce matin, je me lève d'un bond et tire le bras de mon petit-ami dans le but de le réveiller. Ce dernier lâche un grognement tout en enfouissant sa tête dans son oreiller. Bien trop excitée à la simple idée de cette journée, je saute sur le lit et me laisse retomber sur son corps quasiment nu.

Le 24 Décembre a toujours été une de mes dates favorites, tout d'abord parce-que je raffole des téléfilms cucul passant à cette période de l'année mais également parce qu'ouvrir mes cadeaux de Noël a toujours été mon moment préféré de l'année ! Et bien qu'à Miami le temps ne soit pas propice à skier ou bien faire des batailles de boules de neiges, ça ne retire en rien le charme des nombreuses décorations ornant les rues des quartiers.

– Allez, Kerian. Debout ! Il y a des tonnes de choses à faire avant ce soir !

Même étant enfants, ma mère et madame Duchemin passaient leurs Noëls ensemble et ces deux-là font désormais tout pour perpétuer la tradition. La maison des Duchemin accueillera ce soir près d'une trentaine d'invités tout droit venus des quatre coins des Etats-Unis, d'Australie ou encore de France pour la famille de Kerian.

– Hors de question que je cuisine un de ces putains de repas pour ce soir, Holly.

Je bondis du lit tout en fouillant dans mon armoire dans le but d'y trouver un de ces fameux pulls de Noël tout ce qu'il y a de plus horribles ! Et bien que je le possède depuis des années, j'ai toujours eu un petit faible pour le reine visiblement obèse présent dessus ainsi que pour son protubérant nez rouge ressortant du pull en laine de couleur chair. J'enfile l'horrible tissu par-dessus mon soutien-gorge puis reprend ma place sur Kerian.

– Ne me dis pas que tu comptes porter ça ce soir ! Se moque-t-il tout en agrippant le vêtement du bout du doigt.

– Tu n'aimes pas ?

– Premièrement, je te rappelle qu'on n'est pas à New-York et qu'il fait plus de vingt-cinq degrés dehors ! Ensuite, ce... truc est affreux.

Nous explosons de rire tandis qu'il tire sur mon horrible pull pour tenter de me l'enlever. Ce qui me rend le plus heureuse est de voir que l'an dernier mes quelques bourrelets emplissaient le vêtement tandis que je semble désormais nager dedans.

– Et puis, cet horrible pull n'ira pas du tout avec les cadeaux que j'ai pour toi.

Sa voix mielleuse arrête mon rire net. Je n'avais pour ainsi dire aucune idée de cadeau pour mon petit-ami et ai dû me débrouiller avec les moyens du bord. J'ose espérer que son cadeau sera aussi peu recherché que le mien !

Je finis par retirer le pull sous le regard plus que ravi de Kerian et opte pour un simple leggings noir ainsi que son tee-shirt de même couleur.

Lorsque ce dernier se décide enfin à se lever, je m'apprête à sortir de la chambre quand son grand bras musclé me tire violemment vers lui.

– Attend, il y a un cadeau que je ne pourrais pas t'offrir devant tout le monde.

Je sautille sur place tout en me demandant bien quel cadeau si spécial il pourrait vouloir m'offrir si tôt et surtout, pour quelle raison les invités ne pourraient pas le voir. Ce dernier pouffe de rire en voyant ma réaction de toute évidence exagérée. Il tourne les talons et attrape un petit paquet cadeau dans son sac à dos. Lorsque j'attrape le paquet je devine à la mollesse de l'objet que ce dernier doit recouvrir un vêtement. Je relève les yeux vers mon petit-ami affichant un sourire sournois avant de littéralement déchiqueter le paquet cadeau plus ou moins bien réalisé. Je crois m'étouffer de rire en découvrant la surprise.

– Kerian...

Il explose de rire lorsque je déplie le tissu en dentelle et tend mes bras dans le but d'admirer le présent. Deux sublimes ensembles de sous-vêtements en dentelle ; noire pour le premier et d'un sublime rouge sang pour le second. Je me remémore la discussion que nous avons eu quelques mois plus tôt au sujet de l'achat de telles pièces de tissus, il est vrai qu'il m'avait soumis l'idée de faire un peu de shopping dans le but de changer mes banales culottes ainsi que mes soutien-gorge de petites fille mais je dois avouer ne pas l'avoir pris au pied de la lettre. Je le voyais mal m'accompagner dans une boutique Journelle ou bien Victoria's Secret ! Il aurait sûrement eu l'air d'un enfant dans un magasin de jouets !

– Si tu n'aimes pas tu peux... les changer. La taille devrait être bonne, j'ai retrouvé un soutif à toi dans mes affaires et j'ai pris la même taille.

– Non... j'adore en fait !

C'est vrai, j'adore ce cadeau, bien que plutôt coquin ! En fait, je dois avouer que ça fait un moment que je pense à m'acheter de tels ensembles. Non seulement pour plaire à mon petit-ami mais également histoire de me sentir plus... femme !

– Ça tombe bien parce-que je meurs d'envie de te voir dedans ce soir.

Il embrasse le bout de mon nez avant que la porte ne s'ouvre violemment sur un Owen décoiffé et aux yeux injectés de sang. Il semble totalement saoul. Kerian me jette un regard grave avant de s'approcher de son meilleur-ami pour attraper ses épaules.

– Putain Owen, t'es complètement bourré.

– Et alors ? Grogne mon frère en se libérant de l'étreinte du grand blond.

– C'est le réveillon, Owen. T'as intérêt à te rependre avant ce soir sinon...

– Avec qui est-ce que tu étais ? Je renchéris, coupant Kerian tout en m'approchant de mon aîné.

– C'n'est pas ton putain de problème, grommelle-t-il.

Mon frère ne m'a jamais parlé de la sorte et je dois avouer que son état ne me rassure pas. Je n'ai aucune envie de me disputer avec lui. Pas aujourd'hui, Je n'ai d'ailleurs aucun souvenir de notre dernière réelle dispute !

– Tu devrais aller dormir, mec.

Kerian me fait signe qu'il gère la situation avant de finalement aider mon frère à tituber jusqu'à sa chambre.

Sa réaction me met dans une colère folle. Il ne peut pas reprocher à Sandy d'avoir réagi de la sorte en apprenant pour ce moment d'égarement, il est le seul et unique responsable de sa connerie, et je trouve incroyablement gentil de la part de Rachel d'avoir voulu couvrir cette tentative de baiser durant tout ce temps !