Soulmate - Tome 1

Chapitre 6

  Je dois bien ouvrir deux ou trois portes avant de finalement trouver celle de la salle de bain. En entrant dans la somptueuse pièce carrelée ou y réside une immense baignoire d'angle ainsi qu'une somptueuse douche à l'italienne, je ferme la porte de la salle de bain avant de m'asseoir sur le rebord de la baignoire. J'écrase ma tête dans mes mains tentant de calmer ma respiration, ça semble marcher. Les minutes passent, le volume de la musique augmente et mon pouls reprend peu à peu un rythme normal. Qu'est-ce que je viens de faire ? Si Rachel l'apprend, elle me tuera sans hésiter. Je me suis mise dans un beau pétrin !
Je m'apprête à sortir de la salle de bain quand le beau blond pénètre soudainement dans la pièce. Une lueur étrange brille dans son regard, une lueur que je n'avais jamais vue au part avant. Surprise, je bondis du rebord de la baignoire pour m'approcher de lui, ma démarche est peu assurée, je dirais même craintive. Mais avant que je n'ai le temps de dire un mot, ce dernier verrouille la porte derrière lui tout et s'approche de moi à pas de loups, sa taille surplombe largement la mienne, me faisant rire intérieurement. Et avant même que je n'aie le temps de me demander ce que Kerian peut bien faire ici, ce dernier se rue sur moi pour m'embrasser, enivrée par une folle envie de ressentir ses lèvres de nouveau contre les miennes je capitule et me laisse faire. L'adolescent dépose ses mains sur mon dos avant de glisser sur l'arrière de mes cuisses pour parvenir à me porter. J'enroule mes jambes autour de son torse toujours nu et passe ma main dans ses cheveux pendant que sa langue continue de caresser la mienne. Il me porte contre lui l'espace d'une seconde puis me dépose sur le meuble en pierre près du lavabo. Je ne décroise pas pour autant mes jambes l'obligeant à rester collé contre moi. Résiste Holly, pitié résiste, ne te laisse pas avoir par son charme. Mais c'est trop tard, les songes qui persistaient dans ma tête depuis ces dernières minutes semblent s'évanouir pour laisser place à un irrépressible et indéniable désir me brûlant de l'intérieur. Lorsque Kerian décolle ses lèvres des miennes, il repousse les cheveux sur ma nuque avant d'embrasser mon cou tout en agrippant à pleine main mes frêles côtes.

– C'est mal...

Ma voix haletante sonne faux, c'est vrai, je n'ai pas la moindre envie que le beau blond s'arrête. Mais je pense à mon frère, à Rachel et à toutes les filles qu'il a déjà mis dans son lit.

– Ça, je peux t'assurer que ça l'est.

Il réussit à articuler ces mots avant d'enlever ma robe par le haut et de recommencer à m'embrasser. Mes ongles se plantant dans son dos musclé lui provoquent un petit grognement mais ça ne l'arrête pas pour autant. Ce dernier s'apprête à enlever mon soutien-gorge quand, contre toute attende, on tambourine à la porte.

– Il y a quelqu'un ? J'ai besoin des chiottes, beugle une voix totalement inconnue.

Pris au dépourvu, Kerian recule de deux grande pas, j'enfile tant bien que mal ma robe et tente de me recoiffer un minimum avant que Kerian n'ouvre la porte sur une adolescente plus qu'avinée. Mon teint rougit par l'envie ainsi que la vue de la bosse sous le jean du frère de Rachel ne laissent aucun doute sur ce qu'il se passait dans la salle de bain quelques secondes plus tôt.

– Je vais... rejoindre les autres en bas.

Kerian semble cette fois très gêné de la situation, compréhensible vous allez me dire ! Il quitte ensuite la salle de bain sans un mot avant que je ne fasse de même. Je dévale les escaliers en veillant de ne pas tomber avec ces talons puis je me dirige vers le jardin. Par chance, la balançoire au fond du jardin est vide. Je m'assieds sur le jeu d'enfant avant de me laisser balancer doucement d'avant en arrière. Je ne cesse de penser à ce qu'il vient de se passer, à ce que je pourrai bien raconter à Rachel demain, à ce que mon frère me dira lorsque je le croiserai, aux conséquences de mes actes stupides, puériles, enfantins. La légère brise extérieure ne semble en rien calmer mes angoisses. Si j'avais bu cette fichue boisson je serais sertes en train de vomir mes tripes dans les toilettes, mais je ne serais pas là, en train de réfléchir à tout ça. Et pourtant voilà des années que j'en rêve, poser mes lèvres contre les siennes, sentir ses mains se poser charnellement sur mon corps presque nu, sentir ses lèvres pleines couvrir mon cou d'excitants baisers ; mais la trouille de la réaction de ma meilleure amie semble m'empêcher de ressentir le moindre plaisir, la moindre satisfaction vis-à-vis de ce qu'il vient de se passer. Brusquement tirée de mes pensées par un raclement de gorge masculin, j'arrête de me balancer et lève les yeux pour finalement tomber nez à nez avec l'une des personnes dont je n'ai strictement aucune envie de croiser la route à cet instant précis : mon frère.