Chapitre 79

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  Il est un peu moins de vingt heures et j'applique enfin une dernière couche de mascara sur mes longs cils parfaitement recourbés. Je dois avouer être plutôt fière de mon maquillage ! Le fard à paupière formant un dégradé de couleurs sombres parvient à étendre divinement mon regard et le rouge à lèvre mate d'un rose très foncé dessine parfaitement la forme de mes lèvres. J'enfile une paire de talons avant de passer ma main dans mes longs cheveux bouclés pour l'occasion. En me regardant dans le miroir, je crois avoir devant les yeux une autre personne. J'ai presque l'impression ne pas me reconnaître en analysant le sublime tissu couvrant ma chair. La longue robe sirène de couleur bleu nuit semble épouser parfaitement les courbes de mon corps tandis que le bustier dévoile divinement mon long cou ainsi que mes épaules nues.

– Holly, chérie, on y va, prévient mon père du bas des escaliers.

Je me parfume légèrement puis descends les marches en faisant attention à ne pas tomber. Les visages ébahis de mes parents ainsi que de mon frère, visiblement dessaoulé, me font rougir. Un large sourire apparaît sur le visage d'Owen tandis que je descends la dernière marche.

– Est-ce que j'ai réellement enfanté une telle beauté ? Murmure mon père à l'oreille de ma mère qui lâche un petit ricanement.

– En fait, tu n'as fait que planter la petite graine mon chéri ! Réplique-t-elle en tapotant l'épaule de mon père.

Puis, sous l'avalanche d'excuses d'Owen quant à son comportement de ce matin, nous quittons la maison puis traversons la rue pour rejoindre la famille Duchemin ainsi que la nôtre, déjà présente sur les lieux.

Tous les regards se tournent dans notre direction à la seconde même où nous faisons irruption dans la sublime salle à manger divinement décorée. C'est alors qu'un important bruit de verre se fracassant contre le sol fait faire volte-face à la foule devant nous.

– Merde, bougonne la voix de Kerian tandis que je le cherche du regard.

– Et bien ! La petite voisine te fait de l'effet mon grand ! Plaisante un homme brun au fort accent français.

Je comprends à l'accent de l'homme que ce dernier doit être son oncle. Je crois n'avoir jamais rencontré la famille française de Kerian. Ces derniers ont toujours déclinés les invitations de monsieur et madame Duchemin. L'imposant homme aux cheveux bruns s'approche de moi accompagné d'une très grande femme aux longs cheveux blonds. C'est drôle, les frères Duchemin doivent avoir un faible pour les grandes et sublimes blondes !

– Tu es Holly, la sœur d'Owen ! Tu as de la chance que mon fils ne soit pas là, il ne t'aurait sûrement pas lâché de la soirée ! Glousse la femme.

– Sauf qu'elle est déjà prise, crache Kerian en finissant de ramasser les débris de verres jonchant le sol.

– Ah, tu as un petit copain ? Et bien il est bien chanceux ! Renchéri l'homme en me tapotant l'épaule.

– C'est clair, murmure Kerian tout en s'approchant de moi.

Mon petit-ami attrape ma hanche avant d'embrasser ma nuque. Je vois au regard dubitatif de l'oncle de Kerian que ce dernier ne s'attendait pas du tout à cette révélation. Je remercie cependant le ciel que son fils ne soit pas venu. Les disputes entre cousins le soir du réveillon ne sont pas vraiment ma tasse de thé !

– Elle a surtout le cœur bien accroché ! Plaisante Rachel tout en me prenant à son tour dans ses bras.

Je ne peux m'empêcher de rire, il est vrai que sortir avec le blondinet à ma droite nécessite une certaine force mentale ! J'en ai d'ailleurs fais les frais plusieurs fois depuis le début de l'année !

Mon amie est sublime, comme toujours. Sa courte robe noire à manche mi longues dévoile ses magnifiques formes, de toute évidence bien plus évoluées que les miennes ! Je crois même l'avoir jalousé plusieurs fois. Mais croyez-moi sur parole, cette forme de jalousie est tout bonnement naturelle lorsque vous vous trouvez face à la sublime Rachel Duchemin !

Les heures passent et nous nous retrouvons à table aux alentours de vingt-deux heures. Assise entre ma tante et Kerian, Rachel face à moi et Owen à côté de cette dernière, les discussions vont bon train. Ma tante âgée de la trentaine et venant tout droit de New-York nous raconte son étrange rencontre avec son nouveau petit-ami et je crois mourir de rire lorsqu'elle évoque sa chute sur le verglas et la manière dont ce mystérieux inconnu lui est venu en aide. Ce scénario semble tout droit sorti des meilleurs films hollywoodiennes !

– Si tu mettais aussi peu de temps à trouver un job qu'à trouver un nouveau petit-ami, je peux te jurer que tu serais milliardaire, Marry ! Ironise ma mère en se servant un verre de vin.

– Et dire qu'il y a quelques années en arrière tu étais la grande sœur fêtarde et irresponsable dont tout le monde rêve !

La plaisanterie de ma tante ne semble pas faire rire ma mère qui fait grincer son couteau dans l'assiette comme pour la faire taire. C'est étrange, je ne sais rien du passé soi-disant « fêtard » de cette dernière.

– Maman ? Je veux tout savoir !

Owen a l'air de relativement s'amuser, ça me fait plaisir que mon aîné cesse un peu de penser à Sandy. Après tout cette rupture ne peut être que bénéfique pour les deux.

– Et bien Kerian aurait totalement été le style de votre mère ! Ne le prend pas mal mon grand mais elle adorait les...

– Les petits cons prétentieux ? Coupe Kerian en pouffant de rire.

– Il y a de ça !

Nous rions à gorge déployée.

– Je n'étais qu'une ado inconsciente, Marry. Maintenant tais-toi.

Je crois recracher l'intégralité du verre d'eau que je viens d'avaler à l'entente de la réponse de ma mère, et je dois avouer ne pas du tout apprécier cette manière de s'adresser à sa cadette. Après tout Marry ne fait rien de mal.

– Ne le prend pas comme ça ! Ça arrive à tout le monde de se faire tromper et abandonner, Barbara.

Ma mère bondit de la chaise sous les regards inquisiteurs de l'assemblée puis quitte la pièce sans dire un mot. Madame Duchemin, attirée par ce raffut, bondit à son tour de sa chaise, balayant l'assemblée du regard.

– Bon... si on passait aux cadeaux avant d'attaquer le dessert ?

Cette dernière accompagne sa question d'un sublime sourire, comme d'habitude ! Elle se gratte ensuite l'arrière du crâne, lançant un regard tout ce qu'il y a de plus confus à ma tante Marry avant de faire volte-face pour rejoindre ma mère.

C'est étrange, j'ai l'impression de nous voir, Rachel et moi dans quelques années. Peut-être que dans des années nos repas de familles se passeront de la sorte ! Les familles Duchemin et Jensen réunies autour d'une table, parlant du bon vieux temps, de nos années lycée et de notre enfance. Que rêver de mieux ? Quelques secondes plus tard, je me lève, aidée par mon blondinet avant de me diriger vers l'énorme pile de cadeaux préalablement installée dans le salon. Chacun prend place sur une chaise ou bien sur un canapé tout en se passant les paquets adressés à chacun de nous.

Soulmate - Tome 1Where stories live. Discover now