Chapitre 12

1.1K 84 0
                                    

    Une bonne heure passe mais je ne trouve pas le sommeil, je réfléchis trop, comme toujours ! Je sens que mes songes commencent à se dissiper pour laisser place à un état de demi-sommeil quand la porte de la chambre s'ouvre dans un horrible grincement. Apeurée, je me fais toute petite et me recroqueville tel un fœtus tout en fermant les yeux ; Comme si cette position allait m'aider à passer inaperçue ! La personne venant d'entrer dans la chambre allume la lumière avant de finalement pousser un petit cri étouffé. Kerian...

– Merde, Jensen, qu'est-ce que tu fous là ?

  Sa voix rauque semble pâteuse, il a bu et je m'en rends bien compte. Mais qu'importe, je suis incapable de bouger d'un millimètre, comme si j'attendais juste qu'il me rejoigne. Je réussi à me redresser et me retient de rire en voyant ses yeux à moitiés fermés et sa démarche peu assurée.

– C'est Rachel, son copain dort ici et... en fait je pensais que tu dormirais à la maison.

  Il glousse, s'assied au pied du lit pour retirer ses chaussures ainsi que ses vêtements, se retrouvant rapidement vêtu de son simple caleçon. Dans un important soupire, le grand blond se tourne vers moi tout en passant délicatement sa langue sur ses lèvres roses.

– Il aura quelqu'un d'autre dans son lit ce soir.

  Je comprends vite de quoi Kerian veut parler. Mais, je suis d'autant plus rassurée en comprenant que Kerian aussi aurait pu arriver avec une de ses nouvelles conquêtes. L'adolescent se lève d'un bond avant de se diriger vers son bureau, farfouillant je ne sais quoi.

– Et toi tu n'as ramené personne ? Etonnant !

  Il fait volte-face dans ma direction avant de se faufiler sous la couette. Lorsque son corps bouillant entre en contact avec le mien une insoutenable chaleur gagne l'intégralité de ma chair. Son haleine empeste l'alcool. Un horrible mélange entre de la vodka, du whisky et de la bière, et pourtant je ne peux toujours pas reculer, comme si cette simple proximité me clouait littéralement aux draps.

– Oh, non. Je savais très bien que toi, tu dormirais là !

  Je me redresse subitement, je sais que je devrais m'enfuir en courant, que je devrais prendre mes jambes à mon cou pour traverser la rue. Mais je n'y parviens pas, c'est impossible, je ne peux pas détourner mon regard de ses yeux à demi-fermés, de ses douces pupilles dilatées et de son teint rougeaud inhabituel.

– Tu... le savais ?

Mon ton peu assuré le fait sourire.

– Bien-sûr, Jensen. Pourquoi est-ce que tu crois que j'ai dit à Rachel que je dormirai chez toi ? Tu me fuis en ce moment, alors il fallait bien que je trouve un moyen de te voir. J'ignorais juste que tu m'attendrais déjà dans mon lit !

  Il pouffe de rire et je ne peux m'empêcher de faire de même bien qu'il ait usé d'un stupide subterfuge pour me faire rester chez lui, mes yeux restent rivés dans les siens, je n'ai aucune envie de bouger. Kerian se tient allongé et je suis redressée sur un coude quelques centimètres au-dessus de lui. Je peux sentir ses effluves d'alcool mais à vrai dire je m'en moque. La lueur de la lune se reflète dans ses yeux verts leurs donnant un aspect grisonnant. Ses cheveux emmêlés lui donnent un air plus enfantin, ou plutôt insouciant. J'aime cette insouciance, j'aime le voir si apaisé, si serein, si tranquille. Ça me plaît énormément, si bien que je ne réagis pas à la remarque de Kerian. Celui-ci pose sa main gauche sur mon omoplate tout en passant délicatement une mèche derrière mon oreille de son autre main.

– Merde, qu'est-ce que tu me fais faire, Holly ?

  Sa voix est de nouveau mielleuse, il chuchote tellement bas que je crois moi-même ne pas entendre toute la phrase. Sa main droite glisse agréablement sur ma joue avant que le beau blond ne se relève brusquement pour m'embrasser. Félicitation, te voilà repartie ! Je tente mentalement de le repousser mais mes mains ne suivent pas. Je ne peux pas, je ne veux pas, je suis faible et je le sais mais tant pis. Je veux qu'il me remontre, qu'il me fasse ressentir ce que j'ai senti la dernière fois. Je veux connaître ça, avant de devoir lui dire de me laisser tranquille.      Foutue pour foutue, autant se sentir mal pour avoir été jusqu'au bout, non ?
  Je ne pense plus à rien, tout ce halo de question en perpétuel flottement autour de moi disparaît, je me sens libre, je me sens moi-même. Le goût de toutes les boissons alcoolisées mélangées sur ses douces lèvres n'est pas si écœurant que ce que je ne pensais, j'ai l'impression que tout l'alcool entre en ma personne et se propage dans la moindre parcelle de mon frêle corps, très vite une immense chaleur m'envahit de tout part. Je suis enivrée par la sensation de ses lèvres contre les miennes, par ses mains se posant sur mon corps tiède. Ne t'arrête pas Kerian, ne t'arrête surtout pas. Il semble comprendre totalement ce que ma bouche ne pourrait jamais prononcer. Il se place sur les genoux et je le suis, à vrai dire nos corps le font automatiquement, je sens comme une profonde communion entre nos deux corps, une connivence que je ne pourrais pas expliquer. Il passe ses courts ongles sous mon débardeur pour attraper ma nuque puis glisse le long de ma colonne vertébrale. La légère griffure causée par ses ongles est loin d'être désagréable, il descend jusqu'à l'arrière de mes cuisses qu'il presse violemment, mes jambes nues en redemandent. Kerian remonte rapidement jusqu'à mon haut pour me le retirer doucement. Je baisse les yeux sur ma poitrine qu'il dévore littéralement des yeux et pose instinctivement mes mains sur mon ventre, j'ai toujours l'impression d'être cette fille ronde, la bonne copine. Et pourtant je sais pertinemment que Kerian n'aurais jamais agis de la sorte avec une « bonne copine » ou avec une « petite grosse ». Voyant mes mains cacher le bas de mon ventre il fronce ses sourcils en me les retirant violemment.

Soulmate - Tome 1Where stories live. Discover now