38 - Galères

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Mercredi 24 févier 2010


Quinze jours. Cela fait quinze jours que je l'ai trompé. Étrangement, je n'ai aucun regret. Je me choque tout seul a ce constat, c'est contraire à mes valeurs, mais j'ai foncé tête baissée chez Mehdi et il c'est passé, ce qu'il devait se passer... plusieurs fois depuis.

C'est le jour du marché dans ma ville, sinon. Du coup, Djamel et moi, on est sortie justement, il avait envie de traîner un peu avec moi et que l'on achète des fruits etc... quand il est comme ça, il est presque agréable, c'est dingue quand j'y réfléchie, surtout après... bref, je me comprends.

Cela fait bien vingt-cinq minutes qu'il parle avec une commerçante, pour des jeans, visiblement Djamel doit passer souvent ici, car la meuf est amicale avec lui et elle l'appelle par son prénom. En vraie, je n'écoute même pas ce qu'ils disent. J'attends simplement, en regardant tout ce qu'il se passe autour de moi, les activités etc...

C'est fou le nombre de personnes qu'il y a ici, le mercredi. On n'est qu'à une centaine de mètres, de mon ancien collège aussi, je n'aime pas le coin.

Il c'est passé trop de chose ici, a commencer par l'endroit où vivait Mehdi. Son père y habite encore apparemment et il ne se trouve qu'à quelques pas, de l'endroit où je me tiens. La vie n'est pas simple quoiqu'on en dise, surtout quand chaque chose que vous faites est un rappel de votre vie passée.

Djamel : Dis, tu crois que je peux le prendre celui-là ?

Sa voix me fait revenir à la réalité. Je n'ai rien suivie, je le reconnais sans difficulté.

Moi : De quoi tu parles ?

Djamel : Le jean là. Il m'irait bien non ?

Je hausse les épaules et rajoute.

Moi : Prends-le si tu veux. J'aime bien la couleur.

La vendeuse : Vous êtes trop mignons tout les deux.

J'arc un sourcil. Je vais vomir, je crois. Si ça arrive, je me promets de lui vomir dessus. Je vois Djamel sourire, pendant que je reste neutre. Sérieux quoi... De toute façon, dès qu'on le complimente d'une manière où d'une autre, il ne se sent plus... Bref. Djamel finit par l'acheter, je ne sais même pas comment, je m'en tape tellement, de toute façon.

On ce dirige jusqu'au marché couvert, où il y a les étals de fruits, de viandes Halal, poisson etc... j'aime bien cette endroit, je croise des têtes que je connais depuis très longtemps. On se salue vite fait, sans plus quoi. Le temps a passé et l'éloignement en grandissant, fait que l'on n'a plus rien a se dire, pour la plupart. C'est la vie et je ne regretterai plus jamais rien, désormais.

Je profite du lieu, pour regarder vite fait les fruits etc... Djamel lui, fait de même, on se parle a peine sauf a un moment. Je ne sais pas trop pourquoi, mais il me parle de ses deux frères Ilyes et Yacine. Ilyes est le troisième, alors que Yacine est le cinquième et dernier enfant dans la fratrie. J'ai déjà parlé avec Yacine au téléphone, en vrai, lui il est normal... comparé a son grand frère. Il est posé et finit ses études, à ce que j'ai compris. Je crois que Djamel en avait eu la garde légale, pendant deux ans, quand il est venue en France faire sa licence de je ne sais même plus quoi. C'était a l'époque où Djamel habitait à Cannes.

Bref, pour ce qui est Ilyes, c'est encore autre chose. Apparemment, il reste souvent seul et partage sa vie entre muscu et travaille, rien d'autre. Djamel m'avait montré une photo et je le reconnais, il ne fait pas semblant niveau masse musculaire. Accessoirement, c'est le beau gosse de la fratrie. Clairement.

Il a détruit ma vieWhere stories live. Discover now