Il a détruit ma vie

4 - Changement de vie

4 Février 2008 - 8h30

On est en train de rouler, j'ai la tête coller contre la fenêtre et je regarde le paysage avec un sentiment de béatitude que je n'ai pas connus depuis... En fait je n'en ai aucune idée de quand remonte la dernière fois que j'ai été comme ça.

L'homme avec qui je partage mon souffle quotidiennement est concentré sur sa conduite, un main sur le volant, je suppose, et son autre main caresse régulièrement ma cuisse avant de disparaître quelques secondes certainement pour changer de vitesse ou allez savoir quoi. Les choses futiles n'importe pas et je n'ai pas envie de m'y attarder. Mon reflet dans la vitre me surprends, je fixe mes yeux qui brille d'une intensité assez surprenante même pour moi. Alors c'est ça d'être heureux.

Moi : Je t'aime Idir...

Idir : Je t'aime aussi omri.

Ces mots sont sortis sans que je le contrôle et suffisent a peine a évoquer la vérité sur l'intensité de ce que je ressens pour cet homme. En plusieurs mois et même années, Idir est devenu à mes yeux, absolument tout, ça me conduit à dire que respirer n'a plus aucun intérêt si je ne peux partager mon oxygène avec lui. J'ai atteint un niveau d'abnégation envers lui qui en serait flippant hors du contexte de l'amour... Le don de soi a son détriment, émotion tellement forte. C'est un acte de pur folie qui va à l'encontre de l'instinct de survie mais cela n'est que pure réalité.

Pourtant j'ai conscience de la réciprocité de ces actes. Idir serait prêt a se sacrifier pour moi sans la moindre hésitation si cela s'avèrerait nécessaire... Une tel fusion de l'âme et de l'esprit est inconcevable quand on n'est pas avec la bonne personne. La frontière entre la folie et la rationalité est tellement mince que cela en donne le vertige.

Idir : Bébé ? Tu sais que je t'aime comme un dingue ?

Bien sur que je le sais. Tes putains de yeux émeraude se sont posés sur moi et ont transpercés mon âme à la première milliseconde où nos regards se sont croisés Idir... Tu as forcé et obtenu ce que tu convoitais et depuis, je me perd en toi...

Moi : Je ne le sais que trop bébé.

Je souffle doucement, un léger sourire accroché sur le visage. De toute façon je ne fais rien d'autre que ça depuis quelques mois, j'en suis tout simplement incapable. Tu me rends heureux.

Le paysage défile, les champs de la Seine et Marnes ont ce pouvoir hypnotique qui vous font penser a rien quand ils défilent sous vos yeux. Je ne le remarque que maintenant mais ma main repose sur la main de « mon mec » tandis que l'autre caresse précieusement l'anneau accroché autour de mon cou comme si ma vie en dépendait.

Dans mon élan méditatif, je passe en revue l'intégralité de mon corps. Mes jambes sont étendus, mes mains n'ont pas bouger, je caresse doucement le dos de la main d'Idir. Je le connais par cœur désormais et sais que je n'ai pas besoin de le regarder pour savoir qu'il doit sourire en réaction a mes caresses. Ma respiration est lente et contrôler, comme apaisée.

Bordel je pourrais mourir là, tout de suite... Je suis comblé, s'en est bouleversant.

Et merde c'est quoi ce gout salé qui vient du coin de ma lèvre ? A contre-cœur, la main qui touchait le bien le plus précieux a mes yeux sur moi remonte jusqu'à mon visage. C'est humide et en concentrant mon regarde sur la vitre je vois la trace d'une larme qui a fait sa route jusqu'à ma bouche, ma tête légèrement penchée sur le côté ayant conduit a ce sillon. Je ferme les yeux, une larme perle et coule de mon autre œil. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive et je n'ai pas envie d'en comprendre les raisons. Je sais que cela vient de lui, qu'il en ai la seule et unique raison. Sa présence est devenue vitale et aussi incroyable que cela puisse paraître, c'est ce qu'il se passe quand on aime une personne plus que l'on ne pourrai jamais s'aimer soi-même. Aimer quelqu'un c'est lui donner les plein pouvoirs pour nous détruire. Entre de bonne main, cela conduira a sublimé votre existence alors que l'inverse vous fera plonger. Pourtant je plonge les deux pieds en avant vers cet homme qui occupe toute mes pensées.