Il a détruit ma vie

46 - Temps suspendu

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Lundi 5 mars 2012

Le réveil est difficile, j'ai rendez-vous au siège de Swarovski, c'est pas loin de la station Bonne Nouvelle au cœur de Paris, je ne sais toujours pas ce que l'on me reproche mais je vais être fixé aujourd'hui... au moins...

Je me dirige vers mon balcon, il fait beau, encore. Curieusement il fait chaud pour un mois de Mars, la preuve, je suis en tee-shirt dehors. Après je ne vais pas m'en plaindre. Sinon je bois mon café que je me suis préparé il y a cinq minutes, j'en profite, la vue est sympa de mon balcon, je suis au dessus des toits sans aucun vis-à-vis.

C'est apaisant et reposant de sombrer quelques minutes dans la contemplation, mon cerveau est presque en veille et c'est avec plaisir, que je laisse divaguer mes pensées au rythmes de celles-ci.

Il y aura au moins un effet positif a ses médocs, que je prends chaque jour, c'est que j'arrive souvent a ne plus penser a rien. C'est apaisant de ne pas réfléchir et de se torturer l'esprit en continue, comme j'ai toujours eu l'habitude de le faire. Dans mes souvenirs, je ne compte plus le nombre de fois où Samir et Idir ont eu peur en me voyant comme absent et perdu, dans mes pensées. Avec le recul, j'espère ne pas leurs avoir trop fait de mal, avec mon comportement de merde.

Ils me manquent, le cacher ou pire le nier, serait un mensonge voir une véritable hypocrisie. Nous avons été mutuellement maladroit alors que nous avions tout ce qu'il fallait pour être heureux le temps d'une existence. C'est valable pour Samir et moi, ainsi que de ma relation avec Idir. Cela paraît tellement loin tout ça, c'est dingue à quel point le temps passe vite.

Sinon, je continue a ignorer les appelles de Djamel ou bien ses messages/menaces, cela dépends des heures... une vraie montagne russe émotionnelle ce gars... il veut que l'on « parle » surtout, même si je ne vois pas trop de quoi on pourrait parler... il a démontré tellement de fois sa capacité a mentir et ne pas respecter ses propos, que je ne relève même plus. Le dénombré serait une véritable perte de temps.

Par contre, ce qui m'énerve vraiment le plus chez moi... c'est ma capacité a ressentir un manque, c'est totalement paradoxale envers lui. Je sais et j'ai conscience de sa capacité de nuisance, mais c'est plus fort que moi et parfois je pense à lui, en me disant qu'il peut changer et s'améliorer. Qu'enfin, je vais connaître une vraie relation avec se gars.

Je me fais flipper tout seul d'avoir se genre de pensée contradictoire. J'étais complètement paumé mais je ne sais même pas si je le suis encore ou non. Rahhh ça me saoul de me mentir a moi-même... bien sûr que je suis encore paumé. Ce n'est pas des médicaments qui m'empêche de trop penser, qui vont y changer quoi que ce soit. Autant être honnête...

Il y a deux jours sinon, Mehdi m'a envoyé un message... enfin une simple phrase qui disait « tu me manques » j'ai souris et hésiter à l'inviter chez moi. Mais non, je lui ai simplement répondus que c'était gentil et que sa bienveillance me manquait aussi. Je n'ai pas rouvert la conversation depuis, je n'en ai pas la force de toute façon.

Avec Walid c'est encore autre chose, c'est simple, on n'arrête pas de se parler par message. Il sait enfin mon prénom d'ailleurs, c'était hier et il m'a fait rire presque immédiatement après, en m'envoyant un screen de son téléphone où il a renommé mon précédent surnom avec mon prénom suivie de plein de cœur rouge. Un vrai gosse. Mais c'est mignon en vrai. Très fleur bleu et limite gnangnan, mais je ne sais pas, je trouve ça mignon avec lui.

D'ailleurs j'en sais beaucoup plus sur lui, il a vingt-cinq ans, il vit seul pas très loin de chez moi vers Val d'Europe. Sinon il est diplômé en biotechnologie... j'étais choqué en vrai, il m'a envoyé une photo de son diplôme d'ingénieur, quand il a vue que je le croyais sans réelle conviction. Encore une leçon a tirer d'ailleurs, l'habit ne fait définitivement pas le moine, comme on dit.