Il a détruit ma vie

13 - Ça commence

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"Aerosol can, bom bom bom bom"

19 août 2008

Cela fait deux jours qu'il est en garde à vue, il ne va pas tarder à arriver à la maison. Je n'ai même pas pu le voir quand j'ai été au commissariat, c'est abusé... du coup, je n'en sais pas plus si ce n'est que l'ordonnance à son encontre a fixé la libération a dix-sept heures quarante-cinq soit il y a quinze minutes. J'aurais voulu être là, à sa sortie, mais je n'ai appris l'heure qu'à dix-sept heures trente, les attardés !

Je suis là à attendre seul dans le salon éclairé par le soleil, la télé est éteinte et il n'y a aucun bruit hormis ceux de la ville et de la nature qui rentre par la porte fenêtre du balcon. Je soupire et repense au dernière quarante-huit heures. Olivier et Guillaume ont été omniprésents et ont dormis ici deux nuits de suite. Ce matin, je leurs ai dit de rentrer chez eux et que j'allais bien même si je mens complètement sur ce coup. Mon mec, l'homme que j'aime, est enfermé derrière des barreaux et j'irais bien ? Soyons sérieux deux minutes et arrêtons de se mentir a sois même.

C'est vrai que sa beauté me fait peur parfois, car quand je vois le regard envieux de tous ceux que l'on croisent, cela me fait dire qu'un jour, peut-être, il tombera sur quelqu'un qui sort vraiment de l'ordinaire et que là, il m'annoncera que lui et moi c'est fini. La peur de la fin est une mise à mort lente et douloureuse que j'avais ressenti avec Samir sur la fin. Cela me faisait tellement mal de me dire que nous étions sur la fin. Son comportement et l'éloignement causé par son rejet familiale ainsi que par son viol, dont j'ignorais l'existence, m'avais conduit au doute et à l'incertitude. Malheureusement, en dépit des paroles et du comportement de Idir, je doute encore. Je sais que je ne devrais pas, après tout, il m'a donner sa virginité et si cela ne doit pas me convaincre que cela était important pour lui, on n'a cessé de reproduire nos ébats sexuels depuis. La durée en étant juste incroyable au passage. Je ne parlerais pas de son comportement parfait envers moi, il est doux attentionné, etc...

Nous avons faim de l'autre, le désir nous anime, au point d'en perdre tout contrôle et raisons. On se laisse tellement aller que nous passons des nuits entières dans les bras l'un de l'autre. Alors pourquoi se questionnement sans cesse, qui me torture.

Je me sens étrangement coupable de l'admettre mais j'aime davantage Idir que je n'ai pût aimer comme un dingue Samir, c'est dire. Est-ce que l'amour me rends à ce point vulnérable, au point que je serais capable d'être à terre dans le pire des scénarios ? Cela me fait peur et demande beaucoup de recul que j'ai beaucoup de mal à avoir en ce moment.

La passion nous anime, j'ignore ce que Idir me trouve, sincèrement. Mais moi, je sais ce qui fait battre mon cœur pour lui, il y a tellement de chose à dire que je n'arrive même pas à les énumérer. Et depuis que mes amis sont répartis chez eux, je me sens incroyablement seul. Elle est là la dure réalité de mon existence sans ce mec, je suis seul. La place qu'il a pris dans ma vie est telle, que je ne me suis même pas rendue compte de ma dépendance à son égard. Quand je dis : « il est tout » et bien j'ai raison mais cela inclus les bons comme les mauvais côtés. Il est facile de se bercer d'illusion quant à ce que l'on peut ressentir et dire « il est tout pour moi » c'est si facile de voir cela comme exclusivement positif sauf que non, son absence laisse un vide béant dans laquelle on peut se noyer facilement.

C'est la dure réalité, la face cachée d'une pièce de monnaie. Derrière la façade, vous avez la réalité et elle est très dure a accepter et tolérer.