40 - Alex

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Samedi 02 octobre 2010 – 23h30



Je suis en route, on doit ce voir prêt de l'un des lycées de ma ville. Enfin lycée... plutôt la forêt qui longe le lycée en question. Je connais le coin, une pote et ancienne collègue de chez Dolce & Gabbana, habite dans le coin. J'ai hésité à contacter Mehdi, mais un samedi soir... il doit certainement être dans ses merdes de trafic ou je ne sais quoi. Alors je me suis rabattu sur Lui... en vrai, c'est la première fois que je vais le voir.

Mais je m'en fou, j'en ai envie et si je devais compter sur l'autre bouffon, incapable de ken correctement... bref je m'arrêterai là, je vais encore devenir méchant sur ses absences de performances sexuelles... a bah si, j'ai été méchant, ça fait du bien en vrai. J'émet un rire discret alors que je marche seul, à la tournure de ma phrase.

Alex, c'est son nom. Je l'ai « rencontrer » sur un site, le hasard veut qu'il ne soit pas loin de chez moi. D'ailleurs je suis partie le voir sur un coup de tête. Rien n'est prémédité et je remarque, au passage, que je suis de plus en plus impulsif. Dans un coin de ma tête, j'aurais pût contacter Samir ou Idir... mais je refuse de les mettre dans un rôle pareille... je ne les entraîneraient pas dans ma chute...

Autrement... je n'ai plus aucun remord a le tromper, je ne sais pas comment j'ai pût renier mes principes aussi radicalement, mais les faits sont là. J'ai surpris une conversation la dernière fois, entre Julien et Djamel, qui était beaucoup trop ambiguë... j'ai compris que les deux étaient loin d'être « innocent » si je peux le qualifier comme ça, après ce qu'il c'est produit... il n'y a presque plus aucun doute qu'il couche ensemble ses deux FDP, depuis, je n'ai plus aucun remord. Alex en est la parfaite concrétisation. Ma vie se résume à une succession d'opportunités, qui m'enfonce un peu plus, a chaque fois. Si je devais avoir une conscience, ce dont je suis dénuée depuis que je suis avec Djamel, je serais incapable de me regarder dans le miroir.

Je le demande quand ; quand est-ce que je vais enfin me casser de cette ville de merde, le fait de marcher au milieux de ses bâtiments depuis presque vingt ans, m'a usé plus que je ne le reconnaîtrais à haute voix.

De toute façon... il n'y a plus rien a sauver et aucun espoir, alors autant en profiter avant la fin...

Je marche devant le bâtiment de mon ancienne collègue, ça fait une éternité que je n'ai pas marché dans ce coin de ma ville. Je reçois un message de sa part, il me confirme être en chemin. De toute façon, j'y suis d'ici une petite minute a peine.

On s'est donné rendez-vous sur un chemin de forêt qui fait un croisement avec la route principale. Le chemin s'enfonçant loin dans le noir, aucune lumière ne s'en dégageant. C'est l'avantage des endroits à la limite entre deux villes, aucune des deux ne veux payer d'éclairage qui bénéficierait à l'autre. Donc on a le droit a un petit no man's Land, sans aucune luminosité.

Je me pose sur la barrière qui coupe le chemin. Je n'attends pas longtemps, car une silhouette se détache en provenance de la cité pas loin, il a annoncé la couleur a l'avance, casquette et survêt. D'ici, je dirais qu'il doit faire ma taille. Démarche typiquement d'un mec de la cité. Je suis sûr que l'on ne se douterait pas, de ce que ce l'on s'apprête a faire, si on ne le sait pas à l'avance. Il a tout les « codes » d'un hétéro, voir macho.

Il finit par arriver à mon niveau, il me tcheck et s'assoie a côté de moi.

Alex : Bien ? T'a pas trop attendue ?

Moi : Non, je viens d'arriver, on est synchro.

Je le détail un peu, il n'est pas spécialement beau mais il cache un bête de corps, ça se voit direct. Par contre il a l'air mat de peau, je n'arrive pas a bien le discerner avec le manque de lumière.

Il a détruit ma vieWhere stories live. Discover now