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 À peine une semaine après ma visite au Manoir, Declan me convoqua pour une affaire importante. Je m'y rendis en hâte, pensant de suite à Ethan. Ils tenaient enfin une piste.

Sur le bureau reposait un dossier sur lequel ne figurait aucune information sur le contenu. S'agissait-il de plans de bâtiments susceptibles d'abriter les opérations du Groupe L, voir même leur armée ? J'attendis qu'il m'expose l'objet de ma venue ici. Assis en face de moi, il saisit la pochette mystérieuse et la garda un moment entre ses doigts, ayant l'air d'hésiter à me la communiquer. J'éliminais donc ma première supposition. L'appréhension commença à me gagner. Reportant son attention sur moi, Declan sembla sortir de son doute et me tendit le dossier. C'est d'une main légèrement tremblante que je lui pris. Pour autant, je ne l'ouvris pas immédiatement. Après s'être éclairci la gorge, il lança rapidement le sujet qui nous réunissait.

— Nous avons reçu des informations concernant ta famille. Lucius n'a pas perdu de temps.

Il me laissa digérer l'annonce. Pour le coup, je ne m'y attendais pas. Mon regard dévia de son visage au dossier que je tenais entre les mains. J'avais l'impression de contempler une bombe sur le point d'exploser.

— Vas-y, m'incita-t-il en désignant la pochette. Si tu veux, je peux te donner quelques minutes, seule.

— Je..., ma voix trembla. Non. Reste.

Après une profonde inspiration, je l'ouvris. Rien ne me sauta au visage, rien à part les mots inscrits sur les pages. D'abord embrouillés, ils finirent par former des phrases cohérentes. Je pris mon temps pour lire le contenu. Mon passé allait enfin jaillir de l'ombre, devenir plus concret, un pan au moins de celui-ci. Declan restait silencieux, mais sa présence m'aidait à garder un minimum de sang-froid.

Certains mots ressortaient plus que d'autres et laissaient présager le pire. Voir associer la mention de mes parents et celle du Groupe L par exemple. Le dossier ne contenait que deux feuillets. C'était peu pour résumer mon histoire et celle de ma famille, mais plus que je ne pouvais espérer pour commencer. Une fois que j'eus relu au moins trois fois les pages, je reposais la pochette sur le bureau.

— Alors ?

— Eh bien... C'est un peu confus.

— C'est sûr que de découvrir ces choses sur une feuille de papier n'est pas la meilleure manière de lever le voile sur tes origines. J'ai eu l'occasion de discuter avec Lucius après la réception de ces documents. Je peux t'exposer les faits.

— J'apprécierais.

— Ils t'ont caché. Ils ne voulaient pas que leur clan ou même les autres apprennent pour ta naissance. Des rumeurs courraient selon lesquelles le Groupe L s'en prenait aux jeunes Alphas des meutes qu'ils avaient infiltrés. On en a fait l'amère constatation.

— Pour leurs expériences ?

Il hocha la tête d'un air grave. Alors comme ça ils prévoyaient leurs plans depuis des années déjà. Leur patience avait payé.

— Il y avait de fortes probabilités que tu sois une Alpha, reprit-il. Ils ont donc préféré te mettre en sécurité dès ta naissance, en te plaçant dans une famille humaine. D'autres jeunes Alphas n'ont pas eu cette chance...

— Tu veux dire que... que je ne suis pas la première qu'ils ont séquestrée ?

— Malheureusement, oui. Pour développer leur virus, ils ont certainement eu besoin de plusieurs cobayes. Toi tu leur as permis de finaliser le produit. Dans un sens, tu as eu de la chance de t'en être sortie vivante.

Je déglutis péniblement en pensant à toutes ces vies innocentes sacrifiées. Mes mains se crispèrent sur les accoudoirs du siège.

— Sont-ils...

— Nous ignorons ce qui est advenu d'eux, répondit-il en posant sa paume sur la mienne. Aucune trace ne permet de remonter jusqu'à eux depuis le jour où ils t'ont laissé dans une famille humaine.

— Mais le fait qu'ils ne m'aient pas recontacté...

J'avalais la boule douloureuse à l'intérieur de ma gorge avant de poursuivre.

— ... Je pense que... qu'ils ne sont plus.

Les lèvres serrées je refoulais vaillamment mes larmes. Lissant les feuilles de papier du bout des doigts, je remerciais Declan, prête à me lever de la chaise. Il m'arrêta d'une pression de ces doigts.

— Tiens, cela vient de Yorsha. Cette fois, je vais te laisser en prendre connaissance tranquillement.

Il déposa une mince enveloppe devant moi. Je la fixais avec curiosité.

— C'est très peu, mais je pense que cela aura une grande valeur pour toi.

— Tu sais ce qu'il y a dedans ?

Il hocha la tête, puis il me sourit pour me donner du courage. 

Protège-moi  - T.2: L'Alpha [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant