Chapitre 1.1

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Il nettoyait son arme. Ses mouvements, experts, étaient vifs et assurés, quasi automatiques. Je savais qu'il pouvait s'en occuper les yeux fermés. Appuyée contre l'encadrement de la porte, j'admirais son profil à demi éclairé, ses gestes agiles. Ils l'étaient dans d'autres situations. Rien qu'à le regarder, je n'avais qu'une envie, lui sauter dessus. Quand je surpris un sourire étirer lentement ses lèvres, je compris qu'il avait senti ma présence.


— Tu vas rester longtemps à m'observer dans ton coin ?

Pour autant, il continuait d'astiquer les différentes pièces de son revolver.

— Je vois que tu es très absorbé par ton arme.

— Tu es jalouse ? me taquina-t-il.

— Sans aller jusque-là, je ne verrais pas d'objection à prendre sa place.


Il planta ses yeux ambrés dans les miens. Je fus à deux doigts de me liquéfier. Entrant totalement dans la réserve, je refermais la porte derrière moi, poussant le soin jusqu'à donner un tour de clé.

— Aurais-tu une idée derrière la tête, Ayl ?
Il n'avait toujours pas lâché le chiffon ni le canon de son arme, mais son regard étincelait.
— J'aurais bien besoin d'attention moi aussi, susurrais-je en m'approchant de sa chaise.
Baissant la tête, il posa la pièce sur la table avec délicatesse puis en saisit une autre pour la nettoyer. Je fis la moue en croisant les bras. N'avait-il pas compris le message ? Celui-ci était peut-être trop subtil.

— Bon, je vois que tu es occupé. Je vais te laisser.


Tournant les talons je me dirigeais vers la porte. Le verrou me résista. Je m'énervais dessus et finis par en avoir raison. J'allais actionner la poignée quand un bras bloqua le battant. Un léger sursaut de surprise puis un long frémissement. Un torse musclé venait de se plaquer contre mon dos. Finalement, il avait bien saisi.

— J'ai terminé avec mon arme donc...

Sa bouche effleura la peau sensible de mon cou.

— ... Je suis disponible pour m'occuper de ma prochaine patiente.

Bon, d'accord. Il était meilleur que moi à ce jeu-là et je lui laissais la main sans hésiter. Je le taquinais à mon tour.

— Aurais-tu une idée derrière la tête ?

Je sentis son rire résonner en moi.

— C'est trop facile de te faire marcher.

Il me mordilla l'oreille, geste qui m'envoya des frissons comme chaque fois. Je me retournais pour lui faire face.
— Ça te plaît de me rendre folle, hein ?

— Hum... je ne vois pas de quoi tu parles. Pas du tout.

Sa main glissa le long de ma joue, caresse d'une légèreté subtile. Les yeux baissés, j'osais à peine respirer, le laissant tracer son chemin sur ma peau sensible. Des frissons accompagnaient le moindre de ses effleurements. Ses doigts se posèrent sur mes lèvres, en dessinèrent le contour, remontèrent sur mon front, dégageant mes mèches de cheveux. Son regard chercha le mien, l'enchaîna au sien. Je frémissais sous ses yeux brûlants. L'instant d'après, il happa ma bouche. Je m'accrochais à lui, collant mon corps au sien.

Un coup discret à la porte qui se transforma rapidement en tapements insistants vint nous interrompre. Je plissais les yeux en me doutant de l'inopportun. Il en avait fait une habitude depuis qu'il nous savait ensemble. Je le soupçonnais de se venger ainsi du fait que je monopolisais l'attention de son meilleur ami. Je posais ma tête sur le torse d'Arenht en soupirant.

— Eh ! Les deux tourtereaux ! Y'en a qui aimerait bien accéder à l'armurerie si c'est pas trop demander, retentit une voix faussement bougonne de l'autre côté. Y'a des chambres pour ça.

Me déplaçant avec lui vers le mur sur notre droite, mon homme entreprit de l'ignorer, me donnant un baiser renversant. J'allais protester sur le tapage que ne manquerait pas de faire Sheren si on n'ouvrait pas tout de suite, mais je succombais vite à ses lèvres, glissant mes mains dans ses cheveux.

— Lynee, le boss veut te voir.

Mon cerveau mit quelques secondes à comprendre le message, alors que mon corps se cabrait sous les caresses d'Arenht le long de mon dos. À regret, je détachais ma bouche de la sienne.

— Attend... Il vient de..., tentais-je de dire, haletante.

Ses lèvres s'étirent en un sourire sexy, son souffle brûlant me frôlant la peau. Il s'approcha de nouveau.

— Lynee ! criait maintenant Sheren. Veux-tu que j'aille lui dire que tu es occupée ?

Cette fois, je m'écartais franchement d'Arenht, l'énervement remplaçant l'excitation.

— Il le fait exprès ! Il sait que je déteste ce surnom.

Je passais une main agitée dans mes cheveux emmêlés, essayant d'y remettre un semblant d'ordre. Je n'allais pas me présenter comme cela devant le chef.

— Si jamais il va rapporter ça à Declan...

Le jeune homme posa un doigt sur ma bouche, un sourire aux lèvres.

— Il ne le fera pas, tu le sais bien. C'est juste pour t'agacer et toi tu tombes chaque fois dans le panneau.

Il s'approcha du battant.

— Deux secondes She. Et arrête de brailler comme ça.

— C'était pour être sûr d'être entendu.

— Un jour, je vais l'étrangler, menaçais-je en remettant de l'ordre dans ma tenue.

— À moins que quelqu'un le fasse avant toi, rétorqua Arenht en ouvrant la porte.

Il m'attrapa le bras avant que je me sauve.

— On se retrouve ce soir. N'oublie pas notre sortie.

Je l'embrassais en réponse et passais devant Sheren, le fusillant du regard.

— Ben quoi ? Je ne suis qu'un pauvre messager.

Il se tourna vers son ami.

— C'est vraiment compliquée une femme !

Protège-moi  - T.2: L'Alpha [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant