Chapitre 19.4

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Assise devant une tasse de thé bouillante comme je l'aimais, je vis Antonh entrer dans la cuisine et se servir un café bien noir. Il ne jurait que par ce breuvage amer, ayant besoin d'au moins une dizaine de tasses, son quota journalier, pour tenir le coup. Il s'installa face à moi et prit une gorgée de cette mixture noirâtre avant de lâcher un soupir. La journée avait été longue pour nous tous. J'attendais qu'Arenht ait fini de faire son rapport à Declan concernant sa mission auprès des autres meutes avant de rentrer avec lui à son appartement.

— Putain de journée, déclara-t-il après quelques secondes à savourer la descende du café dans son organisme.

Je relevais la tête en souriant. Il ne jurait que très rarement, mais certains jours comme aujourd'hui, cela lui arrivait.

— Tu peux le dire. Et moi qui pensais que ça ne pouvait pas être pire, je me trompais lourdement.

Il se rejeta contre le dossier de la chaise, la fatigue semblant avoir raison de lui.

— Je sens que ces prochains jours vont être décisifs.

— On a intérêt à prendre des forces cette nuit alors, marmonnais-je en sirotant mon thé.

— Et comment! Au fait, j'avoue que je ne m'attendais pas à voir Sohren débarquer ici.

Je sentis son coup d'œil suspicieux vers moi. Je faillis m'étrangler avec ma gorgée d'eau chaude. Reprenant contenance je décidais de ne pas jouer à celle qui ne savait rien, vraiment pas l'énergie aujourd'hui.

— Oui c'est bon, je l'ai appelé. Elle en avait besoin.

— Hum hum.

— Quoi? Ce n'est pas si bizarre que ça, si?

Son sourire entendu me tapa sur les nerfs. Voilà que j'avais la désagréable impression de devoir me justifier alors que j'avais agi sur une impulsion.

— Ah non, mais c'était très généreux de ta part, je ne dis pas le contraire.

— Je crois qu'elle tient vraiment à lui.

— Tu veux jouer les entremetteuses maintenant? s'amusa-t-il.

— Pas question, qu'ils se débrouillent. C'est juste dommage qu'ils soient aussi butés.

— J'en connais deux qui ressemblaient à cette description à une époque.

— Je ne vois vraiment pas de qui tu parles.

Il laissa échapper un petit rire avant de se lever et de m'ébouriffer les cheveux.

— Comme quoi leur situation n'est peut-être pas si désespérée.

Je lui tirais la langue. Au moins pendant quelques instants nous avions pensé à des choses plus légères. Quelqu'un frappa au carreau de la vitre. Je vis signe à mon homme avant de le rejoindre. Il était temps de rentrer chez nous.

Protège-moi  - T.2: L'Alpha [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant