Protège-moi - T.2: L'Alpha [ Terminé ]

Chapitre 37.3

Le calme après la tempête songeais-je en avisant nos ennemis attachés et regroupés au centre de la pièce. Celle-ci portait les stigmates de ce qui s'était joué avant l'arrivée des renforts. A première vue, nous n'avions pas subi de pertes. Mon regard survola les visages de nos amis puis s'arrêta sur une silhouette penchée à même le sol. Reconnaissant Ferghus, je m'approchais, un mauvais pressentiment ancré dans ma poitrine. Quand j'arrivais à sa hauteur, ce que je craignais se révéla sous mes yeux. Il dut sentir ma présence car il leva son visage défait vers moi. Sa main caressait doucement la tête de son fils posée sur ses genoux. Sa douleur me broya le cœur et raviva le souvenir encore vivace d'Ethan. J'avais vécu cette souffrance intolérable, la perte d'un être cher mais ce n'était pas comparable à celle qu'il vivait. Cette mort venait de sa main même. Il devrait vivre toute sa vie avec cet acte irréversible. Il n'existait aucune parole, aucun mot juste pour le réconforter. Me laissant glisser à ses côtés, je l'enlaçais. C'était le seul geste qui me vint. Il secoua la tête doucement avant de céder à son chagrin, son grand corps tressautant sous les sanglots silencieux. Je fixais la silhouette sans vie de mon cousin, remplie d'amertume. Le groupe L avait su trouver un autre moyen de nous enlever l'un des nôtres. Ferghus finit par se calmer et me rendit mon étreinte un court instant. Je le pris comme un remerciement. Me relevant lentement, je rejoignis mon homme et Lucius, qui s'étaient joint à lui, le laissant à son deuil. Le père de Sohren me ramena à la réalité.

— Declan ? Quelqu'un l'a vu ?

Je les entraînais vers le couloir annexe, inquiète de ne pas les avoir vu refaire surface de ce côté. Se battait-il toujours contre Tanëhl ? Ils m'emboîtèrent le pas.

Nous trouvâmes l'endroit désert, seul les traces sur le sol attestaient de leur passage. Lucius s'élança le premier sur la piste et nous le suivîmes jusqu'à un escalier amenant à l'étage inférieur. En bas, aucune lumière ne brillait. Les oreilles grandes ouvertes nous étions à l'affût du moindre bruit. Le silence était total et oppressant. Bien accrochée à mon homme, je tentais de capter les pensées de l'alpha mais sans succès. L'air était plus froid ici. Humant les alentours, je reconnus l'odeur de pluie et d'orage arrivant progressivement vers nous. Il y avait une ouverture menant directement au dehors. Allongeant le pas, nous finîmes par déboucher à l'air libre par une vieille porte de secours ouverte. Sur celle-ci, des empreintes de sang imprégnaient la poignée que l'on avait certainement forcée. Je me mordis les lèvres.

Un grondement dans le lointain, écho qui se répercuta de part en part. Le tonnerre éclata au-dessus de nous puis une pluie diluvienne nous enveloppa. Un éclair jaillit du ciel, éclaboussant de sa lumière vive les alentours. J'eus le temps de distinguer une silhouette massive non loin de nous, avant d'être de nouveau dans la pénombre.

— Là-bas, indiquais-je.

Je priais pour qu'il s'agisse de Declan. Il en avait la carrure. Arenht garda une main ferme sur mon bras pour éviter que je me précipite dans un éventuel piège.

Plus nous nous approchions de l'endroit où se tenait la silhouette, plus les bruits se multipliaient. Ils avaient été jusque-là couverts par les coups de tonnerre. Une partie de la meute venue à notre secours étaient apparemment affairée non loin de là, leurs indications résonnaient à présents directement à nos oreilles. Apparemment ils s'occupaient d'un membre du Groupe L leur donnant du fil à retordre.