Chapitre 18.1

49 6 0
                                    


L'analyse de la clé USB donna des informations au-delà de nos espérances. Dessus, Ethan avait réussi à collecter des données venant directement des ordinateurs du Groupe L: une liste de leurs principaux points de chute, de leurs laboratoires, ainsi qu'une partie des éléments entrant dans la composition du sérum. Autant dire que Doc n'avait pas traîné pour incorporer ces nouvelles connaissances dans ses propres recherches. Yorsha avait également identifié un texte codé, déchiffré sans problème par notre génie de l'informatique. Des coordonnées géographiques. Cela devait mener à l'endroit auquel il se cachait. En tout cas c'est la conclusion à laquelle j'arrivais immédiatement. Yorsha et Declan y pensèrent également tout en modérant mon enthousiasme. On ignorait à quel moment Ethan avait enregistré ces informations sur cette clé. Il se pouvait que les données ne soient plus d'actualité. Malgré ces réticences, je voulais tenter ma chance. Ma ténacité paya et je me retrouvais de nouveau en route avec ma coéquipière du moment. Celle-ci ne se gêna pas pour souligner la faible probabilité de le retrouver, s'évertuant à me miner le moral. Elle pouvait toujours essayer !

Un terrain vague, envahi par les mauvaises herbes en tout genre, poussiéreux à souhait et aux premiers abords sans âmes qui vivent. J'ignorais le haussement de sourcil de Tahlia équivalent à un « je te l'avais dit ! » peu subtil. Après tout il ne devait pas rester à cet endroit 24H sur 24. Etudier un peu les alentours en attendant de le voir apparaître ne me semblait pas ridicule. J'arpentais la grande étendue pierreuse en veillant à me servir de mon odorat au cas où des traces de son passage seraient par miracle décelables. Aux aguets, je scrutais la surface irrégulière du sol, à la recherche d'indices tels des empreintes de pas ou plutôt de pattes.

Soudain, je m'arrêtais net, ma respiration se coupant d'elle-même. Ma louve l'avait senti approcher une seconde avant moi, frémissante. Mes yeux venaient de confirmer l'information. Le grincement des mâchoires de ma coéquipière mirent fin à la moindre parcelle de doute. Il était là. C'était lui, je le sentais dans mes entrailles, le même loup que la dernière fois. C'est à pas feutrés qu'il avait dû s'approcher de nous, finissant par se rendre visible au moment où nos sens nous avaient alerté. Tahlia réagit la première, rompant le silence tendu.

— Pour un coup de chance ! Je n'y croyais vraiment pas.

Les oreilles de l'animal se dressèrent, attentives. Je restais les yeux rivés sur lui, attentive à ses mouvements. Rien ne garantissait qu'il agisse de façon amicale. Quand j'identifiais le son métallique qui résonna dans l'air derrière moi, je me crispais aussitôt, n'ayant pas besoin de me retourner pour deviner ce qui l'avait produit. D'une voix tendue, j'interpellais la jeune femme.

— Ne t'avise pas de lui faire du mal.

Je lui jetais ensuite un coup d'œil pour vérifier sa réaction. Devant ma mise en garde, ses lèvres se réduisirent à une fine ligne.

— S'il fait un seul pas de travers, il aura ce qu'il mérite. Je ne vais pas risquer d'avoir ses crocs dans ma chair parce que c'était ton ami.

— Il est toujours mon ami ! Ce n'est pas ce virus qui va changer les choses. Il ne t'attaquera pas.

— Tu as l'air bien sûr de toi. Pourtant tu as vu les effets secondaires de cette cochonnerie qu'on leur injecte. Ils peuvent facilement perdre la tête avec. Je ne vois pas pourquoi ça serait différent pour lui.

Elle ne le quittait pas des yeux, le défiant de s'approcher de ses lames. Doucement je raccourcissais la distance entre lui et moi. Une pointe de méfiance persisitait, je ne pouvais lui donner totalement tort. Ethan n'était plus vraiment lui-même. Il grondait sourdement, son regard passant de l'une à l'autre. Il avait dénudé ses crocs. Pas franchement une attitude amicale. Je m'arrêtais à quelques pas de lui. Je ne voulais pas le pousser à attaquer. Un seul faux pas et il se retrouverait avec une des lames de Tahlia en travers du corps.

— Ils ne vont pas tarder, dis-je pour la faire patienter et pour me rassurer par la même occasion.
Il fallait juste le retenir jusqu'à ce qu'ils arrivent. Plus simple à dire qu'à mettre en pratique.

Protège-moi  - T.2: L'Alpha [ Terminé ]Where stories live. Discover now