Chapitre 13.1

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Le lendemain, je me dirigeais vers le Manoir, particulièrement remontée. J'empruntais une voiture pour m'y rendre, les quatre heures ne faisant qu'augmenter ma colère. Je n'avais pas l'intention de prendre des gants avec Sohren. L'épisode d'hier restait vif dans mon esprit, tout comme l'état dans lequel se trouvait Arenht suite à la morsure qu'il m'avait infligée. La fureur m'envahit, dirigée autant contre Tahlia que contre son fiancé.

Cette fois-ci, je ne me tairais pas, je ne plierais pas devant lui. Il allait entendre ce que j'avais à lui dire. Tant pis si cela ne lui plaisait pas. La colère bouillonnait dans mes veines, m'embrasant littéralement le sang. Dès que j'aperçus sa silhouette dans le parc, je fonçais droit vers lui. Son visage afficha l'étonnement. Eh bien, il n'était pas au bout de ses surprises. Arrivée devant lui, je le dévisageais furieuse.

— Dis-moi, tu m'as l'air d'être remontée, constata-t-il d'une voix nonchalante qui me hérissa. Ce n'est quand même pas de ma faute ?

— Devine ! Bien sûr que c'est à cause de toi et ne crois pas que je vais laisser passer cette fois.

Il arqua un sourcil, perplexe.

— Épargne-moi ta comédie, tu sais très bien à quoi je fais référence. Je ne suis pas d'humeur pour ton petit jeu, je te préviens.

— Éclaire-moi, je te prie, car là je suis perdu.

— Je n'aurais jamais cru que tu t'abaisserais à ce genre de chose. De ta part, ça n'aurait pas dû m'étonner finalement. Et moi qui pensais que tu valais mieux que ça.

Un éclair de colère traversa ses prunelles qui viraient au gris orageux.

— Si tu es venu pour m'insulter je ne vais pas rester là à t'écouter sans broncher. Soit tu m'expliques le problème, soit tu t'en vas. Je veux bien n'être qu'un type arrogant et exaspérant, mais ce n'est pas une raison pour m'agresser chez moi sans motif.

— Sans motif ? Oh, mais j'en ai un. Pourquoi t'es-tu vanté auprès de ta chère fiancée de m'avoir invité chez toi dernièrement juste pour énerver Arenht ? Celle-ci ne s'est pas gênée pour aller le lui répéter. Elle savait pertinemment que ça le toucherait.

Sa mâchoire se contracta violemment, ses yeux lancèrent des éclairs. Il s'approcha d'un pas.

— Qu'est-ce que tu racontes ? Je n'ai rien à voir avec ça.

— À d'autres ! Tu ne peux pas supporter Arenht, mais là, cela devient ridicule. Je veux que tu cesses ces mesquineries. Mais surtout, le menaçais-je en reprenant ma respiration, je veux que tu mettes fin à cette rumeur qui court.

— Tu as du toupet de venir au sein de ma meute pour m'insulter et imposer tes volontés. Même si j'admets ne pas détester quand tu t'opposes à moi, ici tu dépasses les limites. À quelle rumeur fais-tu allusion ?

Je secouais la tête, abasourdie par sa mauvaise foi.

— Tu ne me feras pas croire que tu l'ignores. J'ai même dû subir les foudres de ta fiancée, alors je t'avoue que je suis loin d'avoir envie de plaisanter sur le sujet.

— Tu devrais partir.

Il s'éloigna, me tournant franchement le dos. Je vis rouge immédiatement. Réagissant au quart de tour, je lui saisis le bras. Je refusais de le lâcher tant qu'il ne me ferait pas face. Ce qu'il finit par faire, exaspéré.

— Alpha ou invitée, cela ne te donne pas le droit de me traiter ainsi.

— Tu veux me faire croire que tu n'as rien à voir avec la rumeur qui prétend que tu vas rompre tes fiançailles actuelles pour...

Je n'arrivais même pas à le prononcer tout haut, tellement c'était ridicule. Il avait croisé les bras et me regardait avec impatience.

— Pour quoi ? s'énerva-t-il.

— Tu vas me le faire dire, c'est ça ? Pour te fiancer avec une Alpha, en l'occurrence moi.

Pour le coup, il parut franchement surpris.

— Alors là, c'est la meilleure ! s'exclama-t-il avec un rire bref.

— Tu as raison, c'est la meilleure ! Comme si j'accepterais une telle chose. Jamais je n'imaginerais m'engager avec un homme comme toi, lui assenais-je violemment. Tu es détestable et immature.

Reprenant vivement mon souffle, je continuais sur ma lancée sans tenir compte de son expression de plus en plus orageuse.

— Et ces qualificatifs sont encore faibles pour te décrire. Tu n'arrives pas à la cheville d'Arenht. De là que je me fiance avec toi, c'est vraiment la meilleure que j'ai entendue.

Il franchit rapidement l'espace entre nous. La rage brûlait dans son regard aussi dur que du granit.

Protège-moi  - T.2: L'Alpha [ Terminé ]Where stories live. Discover now