Chapitre 33.4

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Les sons métalliques associés aux verrous ébranlèrent le silence nous entourant. A la faible lueur émanant de la trappe grillagée, je croisais le regard de ma compagne de cellule. La même angoisse s'y reflétait. Alors que le battant s'ouvrait, la silhouette reconnaissable de notre geôlier apparut. Derrière lui, Saehmon soutenait quelqu'un qui n'avait pas l'air bien du tout. Dès qu'ils franchirent le pas de la porte, je ne pus réprimer un cri en reconnaissant leur prisonnier.

— Arenht, gémis-je en tirant sur mes chaînes.

Que lui avaient-ils fait ces ordures ? Ils l'avaient roué de coup. Il n'avait pas dû leur faciliter la tâche. Inconscient, il ne tenait debout que porté par mon cousin. Alors que celui-ci croisait mon regard, je me dépêchais de détourner le mien. Il ne m'était plus possible de le regarder en face sans avoir des envies de meurtre à son encontre.

— Accroche-le avec les autres. Là-bas au fond. Pas trop proche d'elle sinon ce serait moins drôle. Quoiqu'il n'est pas prêt de se réveiller.

Mon cœur se serra douloureusement en constatant l'état dans lequel mon homme se trouvait. Ils me le payeraient. La flamme brillant dans mes yeux n'échappa pas à Tanëhl.

— La colère te va bien. J'aime les femmes combatives. Quand je te disais que nous ferions un couple d'alphas à la hauteur de mes ambitions.

Je serrais les dents pour retenir les insultes prêtes à s'échapper de mes lèvres. Il pouvait se les mettre où je pensais ses rêves de grandeur. Je m'astreignis à ne pas laisser filer mes pensées pour ne pas aggraver notre cas. Il serait bien capable de faire payer mes compagnons de cellule de mon attitude envers lui.

L'eau dégoulinant le long de mon cou me fit du bien malgré la main de laquelle elle venait. Je ne pouvais pourtant pas refuser ou m'offusquer. Je haletais sous le fragile bonheur de cette fraîcheur. Ma tête retomba en arrière, lourde, brumeuse. L'atmosphère étouffante n'aidait pas à garder les idées claires. Dormir, cela serait si simple. Quitter un instant ce cauchemar. Mes yeux luttèrent contre la fatigue. Je devais rester éveillée. Mes doigts se déplièrent, doucement, lâchant les liens auxquels ils se nouaient depuis plusieurs heures. La douleur envahit mes mains, m'offrant une pénible lueur de conscience. Arenht. Je voulais l'appeler mais pas devant lui. Il jubilerait trop de me voir ainsi aux abois, inquiète. Il finit par sortir, nous trouvant certainement trop affaiblis pour jouir du spectacle. Il comptait certainement nous laisser reprendre quelques forces avant de revenir jouer avec nous, prédateur pervers. De l'autre côté du mur, Tahlia était encore consciente mais toujours sous le choc des révélations de son frère. Je n'osais l'interpeller. A sa place, je sombrerais certainement dans les souvenirs, rejouant la moindre scène sous le nouvel éclairage donné. Une vie bâtie sur des mensonges, des personnes aimées n'étant pas celles que l'on croyait, des vices dévoilés, le bonheur entaché de la souillure de la vérité. Je pensais à mes parents et alors, une question vint me percuter, obsédante : les avait-il tué ? Sous couvert de son besoin de vengeance, les avait-il éliminés, froidement, me laissant orpheline ? Je hurlais brusquement. Cri rauque et fulgurant me déchirant la gorge. 

Protège-moi  - T.2: L'Alpha [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant