Chapitre 2.2

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On dépassa quelques bosquets avant que le chemin bifurque franchement vers une sorte de bois. Il finit par s'arrêter et s'écarta pour me libérer la vue. J'en restais bouche bée. C'était féerique. Aucun autre mot ne pouvait décrire ce que j'avais sous les yeux. Une petite cabane se tenait là, le devant éclairé de guirlandes lumineuses projetant leur douce clarté à travers le feuillage des arbres. Il avait tout préparé. Mon regard s'embua sous l'émotion provoquée. Je me tournais vers lui. Il me dévisageait avec une légère fébrilité. Doutait-il vraiment de ce qu'il venait de m'offrir ? Je me jetais contre lui, incapable de parler. Il referma ses bras sur moi.

— Ça te plaît ?

Je hochais la tête, tout en reniflant. Ce n'était pas très romantique, mais il fallait s'y attendre quand on m'arrachait des larmes. Il saisit mon menton, tourna mon visage vers le sien et essuya délicatement mes pleurs.

— Je ne voulais pas te mettre dans des états pareils non plus.

— C'est parfait, magnifique, lui répondis-je en retrouvant ma voix. Encore mieux qu'un restaurant.

— J'ai pensé qu'au moins on serait tranquille, juste nous deux. Comme tu n'es pas contre l'idée de batifoler en pleine nature. Ça correspond aux critères, une chaumière perdue dans la forêt.

Je lui lançais un sourire taquin avant de l'entraîner à l'intérieur.

Là non plus, il n'avait pas fait les choses à moitié. La table était dressée, avec belle vaisselle, bouteille de vin, chandeliers. Foulant le tapis sur le sol, je visitais les lieux. C'était plus grand que ce que j'aurais pensé. Il y avait une petite cuisine et une chambre avec une salle d'eau attenante.

Me suivant dans mon inspection, il m'attrapa par la taille et laissa ses lèvres effleurer mon cou, m'envoyant automatiquement des frissons courir sur toute ma peau. Je me tournais vers lui, enlaçais sa nuque pour l'attirer vers moi. Dans ses prunelles ambrées, je lisais son désir, flamboyant. J'avais envie d'aller plus loin avec lui. Je mentirais si je disais ne pas y avoir songé en m'habillant pour cette soirée. Il me donna un baiser renversant, tout en m'effleurant la peau en caresses incendiaires. Je tentais de cacher ma fébrilité, de me noyer dans les sensations pour occulter mes craintes. Celles de ne pas être à la hauteur, de le décevoir. Sa main remonta le long de ma cuisse, retroussant lentement le tissu de la robe. Malgré tout ce qu'il faisait naître dans mon corps, celui-ci cessa soudain d'être réceptif, comme si un signal d'alarme venait de s'enclencher, entraînant le verrouillage de mes membres. Je ne comprenais pas moi-même le phénomène alors que jusque-là je brûlais d'envie qu'il poursuive. Je baissais la tête, honteuse de cette réaction de repli.

— Eh, ma belle. Ne te cache pas.

Aucune trace de moquerie dans sa voix, juste de la tendresse.

— Je suis désolée. Je... Tout est parfait, le cadre, toi et moi je...

Il m'embrassa doucement, m'empêchant de poursuivre.

— Toi, tu es parfaite aussi.

— Si tu le dis.

Mon ton était loin d'être convaincu.

— Je vais devoir trouver un moyen de vous faire accepter cette réalité, mademoiselle Galdon.

Je me pelotonnais contre lui.

— Tu es le premier tu sais, avouais-je contre son torse. Le premier garçon à s'intéresser à moi et parfois...

Je déglutis avant de poursuivre.

— Parfois, j'ai peur que tu te rendes compte de ton erreur.

— Ayl !

Il me força à croiser son regard.

— Et si je t'avouais avoir la même peur.

Sa voix vacilla sur les derniers mots. Je le dévisageais, interloquée. Comment pouvait-il craindre que je regrette d'être avec lui ? Ma paume vint se poser sur sa joue.

— J'ai l'impression d'être dans un rêve depuis que je suis avec toi. À tout moment, j'ai peur qu'il prenne fin.

— Alors, ne nous réveillons pas, murmura-t-il tout contre mes lèvres. On a le temps. Les choses iront à ton rythme. Ne te sent pas obligée de faire quoi que ce soit.

— J'en ai envie.

Je m'étonnais d'avoir réussi à l'admettre à haute voix. Je ne voulais pas qu'il doute de ce point. Mon estomac choisit ce moment pour se manifester, nous arrachant un rire.

— Allons contenter ce grognon. Affamer une louve n'est jamais une bonne idée.

— Voyons voir ce que tu m'as concocté.

— Tu risques de ne plus me trouver si parfait dans quelques secondes. 

Protège-moi  - T.2: L'Alpha [ Terminé ]Where stories live. Discover now