34. Mauvaise prise

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Les jours s'enchaînent et se ressemblent pour la jeune femme. Ses journées sont uniquement rythmées par de la cuisine, du ménage, quelques services par-ci par-là, ainsi que quelques heures à composer sa musique. Les journées de June sont loin d'être aussi captivantes que ce qu'elles étaient avant. Elle savait que le métier de servante ne lui allait pas. Déjà à cause de son physique qui pouvait motiver plus d'un homme à lui demander des choses strictement privé et intime, mais aussi à cause de son caractère. Elle n'a pas de patience et elle déteste recevoir des ordres. Malheureusement, elle doit se faire violence pour mener à bien ce plan.

Cependant, June prend le temps de prendre soin d'elle. Ce n'est pas parce qu'elle doit s'occuper des fesses royales de l'elfe qu'elle doit se négliger. Ce matin, June prend rapidement une douche pour finalement s'attarder sur ses cheveux qui ont décidé de mener une révolution. Apparemment, ils n'apprécient pas beaucoup le quotidien qu'elle mène depuis quelques jours déjà. Elle doit les brosser patiemment et les lisser. Même si elle n'est pas contre des cheveux bouclés, elle préfère les garder lisses. Ils seront plus simples à entretenir pendant cette période de catastrophe.

Après un petit déjeuner, elle ne perd pas de temps et descend pour préparer la suite. Elle se dirige dans la cuisine et ouvre le frigo, prenant le lait, le jus d'orange, le café, les fruits avant de se tourner vers les placards pour prendre le sucre, des gâteaux, des verres et des bols. Dans ces moments, June se déconnecte totalement de la réalité, pour éviter d'avoir les nerfs et de souffrir de la situation. À l'aide de ses écouteurs, Bluetooth, elle suit en direct une émission qui lui détourne l'attention avec succès : des manifestations en France. Ce qui est assez étonnant puisque le peuple français est long à la détente. Pourtant, ce sont eux qui ont fait la Grande Révolution Française, mais on dirait qu'ils ont oublié cette partie de leur histoire... Tout en écoutant les commentaires exagérés et gauchiste des animateurs, elle finit de mettre la table du déjeuner. Loki et Allya font leur apparition alors qu'elle a la tête dans le frigo en train de faire la liste des aliments manquants ou bien ceux à cuisiner en urgence à cause des dates de péremption. June a déjà pensé à rendre malade Allya avec des aliments périmés, mais elle risquerait de rendre malade Loki par la même occasion. Dommage...

Elle ne leur prête pas attention et eux n'ont plus. Elle entend simplement l'ascenseur remonter, signe que Loki est parti. La voilà à présent seule avec elle...

June décide de ne pas lambiner et de s'attaquer directement aux vitres. La pluie de sable ne les a pas épargnées. Elle a enlevé ses écouteurs pour éviter d'entendre Allya lui hurler gratuitement dessus.

Allya : Qui es-tu déjà ? J'ai vraiment l'impression de t'avoir déjà vu.

June : Je suis une simple midgardienne de 34 ans.

Allya : C'est étrange... Je ne suis pas allée sur Midgard depuis 50 ans au moins. Je n'ai donc jamais pu te croiser... Étrange... Songe-t-elle en retournant à ses activités.

June soupire discrètement. Heureusement, elle n'a pas la présence d'esprit de faire un vrai interrogatoire. Elle reprend le ménage avant de rejoindre les autres pour pouvoir se reposer un petit moment.

Steve : Dure journée ?

June : ... Horrible. Je déteste nettoyer les vitres après une tempête de sable...

Steve : Je vois. On a pas tous la chance de se reposer encore à cette heure...

June : Nora dort encore ?

Steve : Je suppose. On ne l'a pas vu.

June : Il est 10h... Bon, je vais la traîner hors de son lit à 12h.

Le soldat de l'Amérique sourit avant de disparaître.

June a deux heures à perdre, autant faire quelque chose qui la détend et lui fait plaisir. Alors, la jeune femme part s'enfermer dans sa chambre à réfléchir au sujet de futures paroles. Elle se rend rapidement compte que ce n'est pas évident. Elle ne s'arrête pas d'écrire. Plusieurs phrases et mots sont rayés en cours de route. Les idées fusent tellement vite dans son esprit qu'elle ne prend pas le temps d'harmoniser un peu son brouillon. Les phrases sont en désordre et la page est rapidement remplie de mots et de rayures. Néanmoins, cela montre la présence de plusieurs idées. Le problème, c'est qu'elle n'arrive pas à les contenir. Il lui faut au moins un quart d'heure pour arriver à un premier paragraphe à peu près satisfaisant. Elle ne se voile pas la face, ce n'est pas exceptionnel, mais l'idée globale est là, c'est ce qui compte.

ToxicDonde viven las historias. Descúbrelo ahora