Toxic

55. Fête foraine

Avant de quitter le village, June a tenu à remercier les villageois, ainsi que la guérisseuse. Ils n'étaient pas obligés de l'aider. Ils auraient pu la laisser mourir. Pourtant, ils lui ont donné un peu de leur chaleur et ils ont partagé leurs soins avec elle. Après cette expérience, June se rend compte que sa vision des choses étaient encore bridées par la vision asgardienne qu'elle a toujours eu. Les géants de feu sont un peuple comme tous les autres et qui n'hésite pas à aider quelqu'un en danger. Grâce à eux, elle peut reprendre le cours de sa vie sans jamais plus se soucier de sa chaleur corporelle qui oscille à l'approche du froid.

Thor, Nora et elle, s'éloignent du village pour permettre à Heimdall de les renvoyer sur Terre sans causer de dégâts près des habitations. Le pont arc-en-ciel s'abat sur eux et en l'espace d'à peine une minute, ils se retrouvent sur la terrasse du salon général. June sent tout de même un changement : elle sent la différence de chaleur entre Muspelheim, qui était extrêmement chaud, et celle de New York ou le froid la frôle sans vraiment l'affecter. Sur le coup, elle a cru que l'incantation de la géante de feu avait échoué, mais il lui faut uniquement quelques secondes pour s'habituer à une température bien plus basse que le royaume de feu. Quand elle se tourne vers Nora, elle la voit sourire et prendre de grandes inspirations. Par ailleurs, elle est étonnée qu'elle est réussie à rester autant de temps sans jamais s'évanouir par la chaleur. C'est une nouvelle fois la preuve que la rousse est unique en son genre. Le dieu du tonnerre entre le premier, suivi de Nora. Quant à June, elle reste quelques secondes de plus dehors, le temps de remplir ses poumons de l'air frais.

À peine passe-t-elle la baie-vitrée, que le dieu de la malice arrive rapidement sur elle, telle une comète. La géante de feu ricane faiblement en l'enlaçant après qu'il l'est soulevé du sol en la serrant contre lui. Il finit par la reposer et la regarder sous toutes ses coutures.

Loki : Tu te sens comment ? Tu as chaud ? Tu as froid ? Tu as des vertiges ? Tu as soif ? Faim ? Tu as besoin de te reposer ?

June comprend rapidement en entendant toutes ses questions qu'il n'a pas cessé d'angoisser, voir qu'il se rendait malade depuis leur départ précipité sur Muspelheim. Loki piétinait et souhaitait plus que tout, les accompagner. C'est dans ces moments qu'il maudit ce qu'il est, June le sait parfaitement. Pour rapidement faire cesser ce qu'elle appelle « une crise d'angoisse » elle pose ses paumes de mains directement sur les joues de son fiancé.

June : Je vais très bien. Arrête de t'inquiéter. Je suis hors de tout danger à présent. Sourit-elle en lui caressant les joues avec ses pouces. Tu sens ? J'ai retrouvé ma température normale. Les frissons sont terminés.

Le dieu de la discorde soupire fortement et la reprend dans ses bras soulagés. June sourit faiblement et lui embrasse la tempe. Elle savait qu'en rentrant, elle devrait le calmer et le rassurer.

Loki : Je suis heureux et soulagé que cette histoire soit enfin derrière nous.

June : Et moi, je suis heureuse de constater que tu n'as pas tué tout le monde d'inquiétude. Rit-elle faiblement.

Loki : J'étais à deux doigts. Ricane-t-il légèrement. Mais avec la soirée d'hier, certains sont encore dans une forme de coma.

D'ailleurs, June n'a que de vague souvenirs de cette soirée. Elle se souvient uniquement d'avoir écouté leur conversation, d'avoir dansé avec Loki et d'avoir bu quelques mojitos. Cette absence trouve finalement une explication logique. La perte de température a empêché le cerveau de se souvenir de détails quels qu'ils soient. Heureusement, elle se souvient du principal.

Nora fait signe à la géante de feu. La rousse lui présente une assiette qu'elle vient de réchauffer. Affamée, June ne perd pas de temps et s'installe pour dévorer l'assiette de haricots verts accompagnés d'une escalope de dinde avec des champignons forestiers. Pour accompagner cela, Thor lui sert ce qui reste de vin asgardien, qu'il avait soigneusement caché pour éviter qu'un milliardaire trop curieux s'enivre au point de finir dans un coma dont il aurait du mal à sortir.