Toxic

42. Hors de contrôle

Il n'y a aucun bruit. June lutte contre elle-même. Elle ne veut pas admettre qu'elle vient de tout gâcher. La jeune femme serre les poings tout en essayant de reprendre une respiration normale. Malheureusement, ses efforts ne serviront à rien contre ses émotions bien trop fortes.

La géante de feu se met à hurler avant de saisir le canapé et de l'envoyer violemment sur la terrasse, en brisant la baie-vitrée. Le meuble tient parfaitement en équilibre entre l'extension de la tour et le vide de plusieurs mètres. Mais June ne s'arrête pas là. Elle renverse bouteilles après bouteilles. Elle pose ses mains sur le plan de travail, faisant fondre le marbre. La jeune femme hurle de toutes ses forces avant de les retirer et de laisser le marbre chaud se refroidir pendant sa coulée en direction du carrelage. June ne se contrôle pas. Elle n'a plus le contrôle sur ses émotions et encore moins sur ses actes. La peine et la colère la pousse à faire des choses dévastatrices. C'est dans cet état qu'elle est le plus vulnérable et c'est dans cet état que Thanos la mettait pour détruire rapidement des planètes. C'est pour cela, qu'elle essayait de se retenir. Ce n'était pas que pour les autres. C'était avant tout pour elle.

Nora : Qu'est-ce qui se passe ?

La jeune femme ne lui répond pas, préférant garder les yeux fermés, mais la tension en elle fait rapidement exploser l'ampoule de la grande lampe qui était près du canapé. Les morceaux s'éparpillent dans toute la pièce tellement que la pression exerçait par la magie était intense.

Nora : June.

June : Je viens de tout perdre. Je viens de tout perdre parce que je ne suis qu'un monstre.

Nora : Tu n'es pas un monstre. Je suis sûre que tu n'as pas tout perdu...

Elle l'entend s'approcher. Elle décide donc de reculer.

June : Va demander à Loki ! Je suis la pire des femmes qui existent ! Qu'est-ce que je pensais... Qu'après Thanos, je pourrai reprendre une vie normale, démunie d'émotions et de sentiments. On me voit comme une bipolaire à la limite de la schizophrénie ici ! Tu veux savoir pourquoi je suis dans cet état ? Parce que j'ai enlevé mon alliance le temps d'aller fouiller dans la robinetterie, puis je suis partie prendre l'air près d'un lac. Mais j'ai oublié de la remettre avant d'y aller. J'ai eu beau lui dire la vérité, il ne m'a pas cru ! Il pensait que je l'avais enlevé parce que je voulais partir dans son dos ! Mais c'est faux ! Hurle-t-elle en envoyant une boule de feu dans la télévision qui se met à exploser.

Nora : Vous êtes tous les deux perturbés par les derniers évènements. Laissez-vous du temps. Dit-elle en se mettant en face d'elle.

La géante de feu part sur le côté, mais la rousse se décale en même temps lui faisant de nouveau face. Elle recommence, mais Nora se replace devant elle sans craindre de se prendre un coup ou pire encore.

June : Il ne veut plus me voir. Il ne veut plus de moi ! Il m'a demandé de le laisser alors que jamais, il m'a demandé une chose pareille ! Et par-dessus ça, je me suis imposé pour pouvoir l'aider alors qu'il ne voulait pas... Je vais me retrouver seule. Je ne veux pas. Je ne veux plus. Je n'ai pas assassiné cette connasse et risquait ma vie pour rien avoir après !

Nora : Calme-toi. Tu réagis alors que tu es encore pleine d'émotions. C'est le pire... Je te l'ai dit. Laissez-vous du temps.

Elle s'immobilise avant de poser rapidement son regard sur son bras. Nora venait de lui prendre doucement. Son contact l'apaise un instant, mais ce n'est pas sa présence qui va renvoyer ses démons au placard.

June : Du temps... Du temps pour me faire de faux espoirs quand il va revenir m'annoncer que je dois disparaître de sa vie ! J'ai passé des années à ses côtés. J'ai passé des années à ignorer aux mieux les commères, les regards d'Odin qui réussissaient malgré tout à me tuer sur place. J'ai tellement sacrifié de choses pour rester à ses côtés parce que j'étais bien. Il était bien ! Il avait besoin de moi ! Et aujourd'hui, il m'a fait comprendre que ses sacrifices ne servait à rien... Il a osé, droit dans les yeux, me dire que nos situations était différentes. Il a osé. Frigga était sa mère, mais je la considérai comme telle ! Elle s'est occupée de moi comme une mère ! C'était une mère de substitution ! Moi aussi, j'avais besoin de lui pour digérer cette affreuse nouvelle ! Mais il s'est enfermé en faisant son égoïste comme s'il était le seul à avoir été détruit !