Toxic

37. Un faux pas fatal

June ouvre doucement les yeux. La jeune femme se tourne pour être positionnée sur le dos et regarder le plafond. Pendant un moment, elle ne fait rien d'autre que de le regarder. Puis, elle se met à soupirer en retirant la couverture encore sur elle. Une nouvelle journée commence. Cependant, elle est surprise de voir qu'il est 7 heures du matin. Depuis qu'elle sert la princesse d'Alfaheim, June s'est surprise à se lever plus tard, mais elle n'a pas pour autant cessé ses insomnies. Tout cela là tout de même un peu chamboulée. Mais ce matin, elle s'est réveillée bien trop tôt. Elle ne sert jamais le petit déjeuner avant 9 heures. Elle doit patienter encore deux heures. Sauf qu'elle n'a pas envie ni l'énergie de faire quelque chose. Mais il y a bien une chose qui la pousse à sortir du lit : c'est la faim. Si seulement son ventre ne grognait pas, elle se serait retournée et rendormie dans les draps de son amant.

C'est donc en traînant les pieds qu'elle se dirige dans la cuisine, après avoir enfilé rapidement un jogging. Elle ouvre le frigo et découvre, avec une grande déception, qu'il n'y a plus rien à manger. Comment peuvent-ils oublier de faire les courses ? Ce ne sont pas les missions qu'ils ont qui vont les empêcher de faire un tour à la supérette du coin. Que deviendront-ils si elle, Nora ou bien Natasha n'étaient pas là ? June trouve néanmoins un yaourt à la vanille tout en bas du réfrigérateur. Elle aura au moins ça à se mettre sous la dent. En quelques cuillères, son petit déjeuner est terminé. Installée sur le canapé, elle décide de regarder les informations pour passer le temps, voir d'essayer de se rendormir ne serait-ce qu'une heure. Ce sera déjà une heure d'ennui en moins.

Ce stratagème fonctionne, June s'endort petit à petit sur le canapé. Elle est allongée, les jambes repliées et les bras sur ses côtes ou à côté de sa tête.

Personne n'était levé. Tous dormaient encore, sauf une.

« À qui est ce haut d'homme ? »

La rousse se réveille et se tourne vers son interlocutrice. Les idées encore confuses, elle ne fait pas réellement attention.

June : À mon amant.

« Ah oui ? Toi, tu as quelqu'un ? »

Se sentant vexé, June retrouve l'usage total de ses capacités et c'est au moment où elle allait révéler son identité qu'elle se rend concrètement compte de la femme qui se tient en face d'elle. Allya.

June : Tout le monde à le droit d'avoir quelqu'un qu'on aime dans la vie.

L'elfe ne répond pas et la regarde. Sans doute juge-t-elle une nouvelle fois sa tenue plus que moyenne, June veut bien l'avouer ; un jogging et le haut de Loki trop grand pour elle... Le haut de Loki... Allya va faire le rapprochement. Le cœur de l'assassin se met à accélérer. Elle n'aurait jamais dû s'assoupir ici. Pourtant, June sait qu'Allya se rend plus régulièrement ici. Quelle erreur.

June : Eh bien, je vais aller me changer et aller vous préparer votre petit-déjeuner.

C'est la seule façon de se débarrasser de l'indice implicite qu'elle porte. Si elle est vraiment blonde, Allya n'aura rien relever de suspect. June s'accroche à cet espoir, sans succès...

Allya : C'est donc toi ! S'exclame-t-elle.

Dos à elle, June ferme les yeux et se mord la lèvre inférieure. Elle est démasquée. Elle s'arrête et prend un air perdu en se tournant vers elle.

June : Que voulez-vous dire ?

Allya : Je sais qui tu es, j'avais raison. Ton visage me disait bien quelque chose. Tu n'es pas une stupide midgardienne. Tu étais la courtisane des Princes d'Asgard... Ta réputation te précède.

À quoi bon nier ? June est fatiguée de continuer à faire semblant et servir cette peste. Elle en a assez de faire des courbettes, de se plier aux ordres et de subir de nouveau l'absence et l'abandon de son amant, juste parce qu'elle, elle est présente et pour le bon vouloir d'Odin. Elle en a assez de se plier aux désirs de tout le monde. Maintenant, tout le monde va se plier à ses désirs à elle.