CHAPITRE 11

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La sonnerie du réveil est brutale. J'ai l'impression d'avoir fermé les yeux seulement cinq minutes. Si ça continue comme ça, mon corps me lâchera avant la fin de la semaine !
Le plus dur est en début d'après-midi, juste après le déjeuner. Les évènements de la veille ont eu raison de moi. Je m'endors accoudée à la table, le visage posé sur ma main. Encore une fois, c'est la sonnerie de fin de cours qui me réanime violement.

« Super, en plus j'ai bavé »

Il ne me reste plus que deux heures de souffrance, avant que je ne puisse retrouver Vincenzo à l'hôpital. Je subis chaque parole de mes professeurs comme un calvaire interminable ; Les mots s'emmêlent, les chiffres se multiplient et les phrases ne veulent rien dire. Dur ! Ma vue se floute, mes yeux louchent et je pique du nez, fini les cours, je capitule en me rendormant sur mes livres.

Je suis toujours fatiguée quand je me présente à Vincenzo. Mon ami est en meilleur forme. Chaque jour, il retrouve une force supplémentaire qui fond de lui un gaillard impressionnant.

- Coucou frérot, comment tu vas aujourd'hui ? 

- Beaucoup mieux, mais ça n'a pas l'air d'être ton cas !

- Je suis allée voir Jared hier soir.

- Alors, il était là-bas ? Comment il va ?

- Oui, il y était, et il va bien, si tu fais abstraction de son look de SDF. Il a perdu plusieurs kilos et je ne te parle même pas de son odeur, c'était... en fait s'est indescriptible. Un mélange de poisson pourri et de rat crevé. Un mariage terre-mer qui s'est imprégné dans mes narines. 

Vincenzo part à rire devant mon visage de dégout. Un rire si puissant, qu'il m'emporte aussitôt.

- Il n'a qu'à me rejoindre, je lui cède volontiers ma place pour la toilette du matin ! 

- Toujours pas de femme pour te laver ?

- Non, je crois qu'elles ont un peu peur de moi. Elles doivent m'envoyer le seul mec de cet hosto ! Pourtant, promis, je n'ai encore étranglé personne.

- Et tu ne le feras pas !

- Nan, ça je le réserve aux jeunes filles arrogantes !

Je lui lance un regard assassin qui s'évanouie immédiatement, quand je comprends qu'il plaisante.

- Alors, est-ce que Jared à ce qu'il faut ?

- C'est-à-dire ?

- Des armes ! 

- Ha ça, je confirme ! Il me l'a même mise sur la tempe.

- Ho merde ! Je suis sûre que tu t'es pissée dessus ! 

- Dans le mille ! Pourtant, j'avais pris toutes les précautions que tu m'avais recommandée, mais Jared doit avoir un super pouvoir.

- C'est la peur qui le met aux aguets. Dans son cas, n'importe qui développerait un sixième sens. Bon, il faut que je quitte cet hôpital pour le sortir de cette merde, sinon, il va se faire butter comme un chien.

A ces mots, il met en pratique ce qu'il vient de dire en tentant de se lever, mais je m'interpose en le remettant au lit.

- Non ! Qu'est-ce que tu fais ? Tu as besoin de repos, il est hors de question que tu sortes d'ici dans ton état.

- Victoria, si je reste là, ça va mal tourner pour lui.

- Non, pas s'il reste à couvert ! Vincenzo, je ne veux pas que tu prennes de risques inutiles. Moi vivante, jamais !

- Alors tu tiens vraiment à moi, dit-il d'un air surpris. 

- Oui gros béta ! Depuis que j'ai failli te tuer, je ne pense qu'à toi. Pas comme tu l'entends, mais oui, je tiens à toi, alors reste allongé et surtout reste en vie !

Santana partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant