CHAPITRE 26

102 23 0
                                    

Après être rentrée chez moi, je me heurte à une maison vide, à l'exception de mon chien qui me saute dessus en m'aboyant dans les oreilles. Mes parents sont toujours sous l'emprise de la passion excessive, où ce dimanche soir se clôturera par un restaurant en amoureux.  J'étouffe de cette solitude qui n'anime que moi entre ces quatre murs. Comme une impression de ne pas être à ma place, un vilain petit canard qui s'est trompé de famille et d'endroit. Celle qui vit à l'envers des autres, dans ce nouveau monde qui ne lui correspond pas. Où sont passées, ma richesse, ma sérénité, mon insouciance qui berçaient ma vie d'adolescente ?
Cette fichue Kalia m'a filé le bourdon, ainsi que l'attitude de Sony qui s'est senti désemparé face aux avances vicieuses de cette dernière. Est-ce que les souvenirs qu'elle lui a remémorés et qu'il n'a pas oublié, vont raviver en lui une envie particulière ? Ne lui a-t-elle pas suggérer de la rappeler ce soir ? Les atouts de cette femme, ne vont-ils pas faire succomber Sony ? Je suis au bout de ma vie ! Je sombre dans une noirceur inqualifiable, où ma peine et ma crainte m'écorchent vive. J'ai besoin d'un soutien, d'une épaule sur qui pleurer, d'une oreille à l'écoute, d'un ami bien présent. Sans hésitation, je compose le numéro de Vincenzo.

- Coucou chou, comment ça va ?

- Bien, tu fais quoi de beau ? 

- Rien, j'allais me commander une pizza.

- Tu m'invites ?

- Tu veux que je passe te prendre ?

- Je préfère prendre le bus, je ne veux pas que tu prennes de risques inutiles en venant me chercher.

- Ne t'en fais pas, j'ai le droit de venir te chercher. Tiens-toi prête, je suis là dans 10 minutes.

- Ok, alors à tout' !

Quand on a le cafard, le mieux c'est de s'évader de chez soi en compagnie de quelqu'un en qui on a confiance et avec qui on se sent bien. Dans l'appartement de Vincenzo, je me sens particulièrement à mon aise et détendue. Mon ami dégage une chaleur accueillante, qui ne met aucune barrière de confidentialité intérieure. Ça devise : fait comme chez toi ! J'ai soif, je me sers, j'ai faim, je visite son frigo. Certaine personne on cette capacité de faire de leur environnement personnel, le lieu de vie de tous. Une méthode particulière qui ne me dérange absolument pas. J'en suis même venue à me demander si je n'allais pas faire un peu de ménage, histoire d'être vraiment comme chez moi.

- Alors chou, comment ça s'est passé avec Sony ?

- Plus ou moins bien.

- Tu lui as pardonné ?

- Disons qu'on est ami.

- Ce n'est pas trop dur d'être ami avec la personne que l'on aime ?

- Ce n'est pas évident, mais j'y travaille. Tu ne veux pas qu'on parle d'autre chose !?

- Comme tu veux !

Vincenzo n'est pas difficile en matière de conversation. Il ne s'embarrasse pas avec des sujets épineux ou des non-dits, il propose, je dispose et on compose notre soirée.
Ce soir, c'est une pizza quatre fromages et le film avatar qui est diffusé sur une chaine grand public, qui nous offrent une ambiance amicale et décontractée.
Affalés sur le canapé et les pieds en éventail sur la table basse, nous commentons le film en survolant les images. Quand tout à coup, son téléphone sonne et le coupe dans ses explications de metteur en scène.

- Allo,... oui,... ok ! il raccroche. Bon chou, je dois m'absenter, j'en ai pas pour longtemps.

- Tu vas où ? Ça va ?

- Oui t'inquiète, il y a du travail pour Vince.

- Ho non, je suis sûre que ça va être encore des ennuis Vincenzo, reste ici avec moi !

Santana partie 2Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu