Santana partie 2

CHAPITRE 38

6H00. Première sonnerie et je sursaute cherchant Sony autour de moi. Personne ! Tout porte à croire qu'il n'est pas revenu cette nuit ; les volets sont rabattus comme il les avait laissés, mes draps ne portent pas son odeur et j'ai froid, comme quelqu'un qui vient de dormir seule.
J'ai lutté pour ne pas m'endormir, afin d'attendre son retour, mais Morphée en a décidé autrement !

Je me prépare dans l'urgence, curieuse de savoir comment c'est passé leurs retrouvailles, qui disons-le, sont un peu grâce à moi.

Juste le temps d'embrasser mon père dès son réveil, que j'accours mon sac sous le bras chez Sony. 
7H00. Je me trouve sur son palier sans porter réellement attention à l'heure précoce du matin. Par le passé, Sony a fait preuve d'impolitesse à plusieurs reprises, c'est pourquoi, je n'éprouve aucune honte à toquer poliment à sa porte.
C'est Malcolm qui m'ouvre, une brosse à dents dans la bouche et vêtu d'un simple boxer.

- Chalue, Vick, Cha va ?

- Salut Malcolm. Quel accueil, encore un caleçon ! Humm, je suis sûre que ma sœur va être ravie de l'apprendre.

- Eh che pas chuste !

- Ce qui n'est pas juste, c'est de faire souffrir mes yeux qui découvrent la forme de ton anatomie divulguée sous un ridicule bout de tissus. Ton frère est là ?

Malcolm rougis si fort que la blancheur de son dentifrice m'éblouit. Il porte une main devant ses parties intimes, pendant que l'autre me désigne la chambre de son ainé. Bien !
J'apprécie de retrouver l'ascendant sur ce petit adolescent en pleine puberté.

- Merci, mais à l'avenir j'aimerai que tu portes un pantalon. Je ne voudrais pas avoir les yeux qui saignent ! Bonne journée beau-frère.

Exacerbé par mes remarques, il lève les yeux au ciel, avant de se réfugier dans la salle de bain. Ravie de l'avoir mouché, c'est avec la joie au cœur que je m'en retourne réveiller mon petit ami. 
Quand je pousse la porte de sa chambre, j'ai comme une impression de déjà-vu/déjà-vécu. La dernière fois que je suis venue ici, il s'était présenté à moi une image parlante de Sony et Samantha, qui m'avait anéantie en une nanoseconde. Aujourd'hui c'est la même représentation qui me saute aux yeux. Mais à présent que je connais leur secret et que je les sais tout habillés, je n'éprouve ni colère, ni jalousie.
Amusée de pouvoir revivre la même scène, mais sous un autre angle de vu, je me racle la gorge en souriant poliment.

- Rumrurumrum.

Cette fois-ci, c'est Sony qui se réveille le premier. Quand il réalise la disposition du décor, ses yeux s'exorbitent avant qu'il ne relâche le corps endormi de Samantha dans un bon.

- Bébé, bébé, bébé, je te jure que ce n'est pas du tout ce que tu crois. Putain Sam réveille-toi, demande-t-il en lui secouant énergiquement l'épaule. Merde Sam, ouvre les yeux.

- Hummm, bordel Sun, arrête de me crier dans les oreilles ! C'est quoi l'urgence, laisse-moi dormir !? demande-t-elle les yeux celés par la fatigue.

Ne trouvant aucune aide de la part de son amie, Sony s'en remet à moi en adoptant le regard suppliant du chat botté dans Sherk.

- Ma puce... pitié... ne te méprends pas. On s'est juste endormis en parlant, promis. 

Complètement désemparé, Sony place ses mains devant lui comme une auto-défense. Je prendrai volontiers un malin plaisir à rejouer la scène de la petite amie trompée, pour le lapin qu'il m'a posé cette nuit, mais sa détresse gagne ma méchanceté.
Je tourne en dérision la situation ridicule, en pouffant entre mes doigts. Mon pauvre petit ami me regarde perdu, ne sachant plus comment réagir.