CHAPITRE 18

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Vendredi, début de week-end où toute la famille se retrouve à la maison. Isolée dans ma chambre, je révise sans relâche mes cours de la semaine ; math, bio, histoire... chaque matière est mise à nu pour approfondir ma connaissance. J'ai du stylo plein les doigts, des post-it collés un peu partout sur mon bureau, mes feuilles de révision sont éparpillées sur le sol, mon cerveau bouillonne et mes yeux commencent à voir flous. Par chance, ma sœur m'interrompe m'évitant un coupe circuit.

- Coucou Victoria, je viens te prévenir que Malcolm vient diner à la maison. Ce soir, je le présente aux parents.

Comment ai-je pu croire que Jeanne puisse m'offrir un moment de pause dans mon travail personnel ?
Mes neurones sont à deux doigts de faire un bug général. 

- Sérieux ? Papa est d'accord ?

« J'hallucine ! »

- Quand il a su que c'était le frère de Sony, il était plutôt content de faire sa connaissance.

« Ben voyons ! »

- Tu viens me voir pourquoi alors ?

- Pour avoir ton approbation, mais surtout, j'aimerai que tu ne joues pas la sœur chipie.

- Ha, voilà pourquoi ! Tu as peur que je me comporte comme toi ?

- Heu, oui un peu. S'il te plait, Malcolm est très timide, il n'a pas l'aplomb de Sony. Si tu fais ça, il ne va plus vouloir revenir.

- On verra petite peste ! Tu n'as pas intérêt de faire allusion à Sony pendant la soirée !

- Ok, merci Vicky.

- Ne me remercie pas trop vite, je ne suis pas encore sûre de mes intentions envers vous deux.

Jeanne claque ma joue d'une bise sonore avant de se volatiliser de ma chambre. Ma cadette me donne l'effet d'une piqure de guêpe, rapide, violant, douloureux et pénible. Ce petit bout de femme de tout juste 16 ans, a su convaincre nos parents de recevoir son petit ami à la maison. Quel toupet ! Si Jack Heaton et sa femme connaissaient la vérité sur Sony, je doute que Malcolm ne franchisse le pas de la porte !

20 heures tapante et la sonnette retentit. L'adolescent semble respecter les horaires de rendez-vous à la lettre. Je l'imagine déjà se tenant droit, lunettes ajustées sur le bout du nez et tenue impeccable de rigueur. Je pousse le vice à croire qu'il aurait mis du gel dans ses cheveux pour paraitre le gendre idéal, mais là, je suis trop pressée de le découvrir. Alors je sors de ma chambre, dévalant les escaliers quatre à quatre, pour succéder ma sœur et ouvrir la porte en même temps que mon père.

« Bingo, il a mis du gel ! »

Malcolm est le cliché parfait des jeunes hommes qui veulent faire bonne impression lors d'un premier rendez-vous. Pathétique ! Mais bon, on dit que le ridicule ne tue pas ! Mais bordel, qu'est-ce que ça fait rire ! Je retiens un rire amusé en découvrant le visage ahuri de mon père, lui, ne s'attendait pas à ce genre de stéréotype. C'est sûr que quand on connait Sony, on se dit que son petit frère doit avoir hérité de la même assurance. Mais non, visiblement, il n'en n'est rien ! Malcolm fait partie de ces jeunes timides, dont le rouge aux joues colore en permanence leur visage ; Posture mal assurée, mains manifestement moites et toujours se sourire stupide qui ne décolle pas de ses lèvres. Affligeant ! Certainement briffé en amont par son grand frère, il porte un pantalon noir, une chemise blanche, une bouteille de vin dans une main et des lys blanc dans l'autre. Un mini Sony avec un manque évident de confiance en soi.
J'ai l'impression de revivre un flash-back, mais sans LUI. Leur ressemblance est troublante, mais pour la prestance, ils n'ont rien en commun. Sony et Santana gardent un sang-froid paré à n'importe quelle éventualité, alors que Malcolm doit être facile à déstabiliser, et je pense que mon père s'en frotte déjà les mains.

Santana partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant