CHAPITRE 43

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Avec Sony, tout va trop vite, beaucoup trop vite ; l'amour, son gang, son travail et maintenant ce projet pour New York. Je ne suis pas prête, mais surtout, je me sens étouffée et prise au piège d'une éventuelle grossesse.

Depuis la faillite de mon père, mon existence m'échappe. J'avais planifié ma vie comme du papier à musique. Dans l'idéale, je me voyais indépendante, redevable de personne. Pour au final, suivre le même schéma que ma mère. Envisager une vie à deux, pourquoi pas ! Mais à trois...que penserait mon père de tout ça ? Il serait certainement déçu.
Bouleversée, je m'effondre sur mon lit en espérant trouver le sommeil. Comment vais-je arriver à dormir ? Je ferme quand même les yeux.

00H00, je ne dors toujours pas, car quelqu'un vient gratter à mon volet. Sony est têtu, il ne connait pas le sens du terme : laisser de l'espace vital à l'autre.
Epuisée de me battre contre le vent, je traine des pieds jusqu'à la fenêtre où je lui ouvre en faisant un barrage humain devant ma chambre. Monsieur opiniâtre fait abstraction de ma posture et pénètre quand même mon antre en posant un pied sur ma pile de livre. Tout comme la première fois, il perd l'équilibre, venant m'aplatir de tout son poids. Par Chance pour ma boite crânienne, il a la décence d'esprit de glisser, à temps, une main derrière ma nuque, pendant que son autre main s'amorti sur un de mes seins.
Blasée de ses maladresses du jour, je le dévisage, mais la nuit noire m'empêche de le voir. Apparemment, il ne ressent pas mon irritation, car il vient m'embrasser avec fougue. Une fougue surprenante et inhabituelle.
A la limite de l'étouffement buccal, je ne reconnais pas son baiser et encore moins le gout de ses lèvres. En revanche, j'identifie l'odeur du chewing-gum à la fraise que mâche constamment Malcolm.
Avec rapidité, je me dégage de son étreinte, puis je me mets debout, il m'imite. Face à face et toujours dans le noir, je calcule la distance qui nous sépare, avant de lui flanquer une de mes plus belles baffes.

CLAC.

- Aïe Jeanne ! Qu'est-ce qu'il te prend ?

« Bien vu, ce garçon n'est pas mon mec ! »

Je ne lui réponds rien, préférant lui faire la surprise en allumant la lumière de mon bureau. Mon jeune beau-frère écarquille les yeux, avant d'atteindre une couleur rouge, la plus vive qui soit.

- J'ai trois questions pour toi Roméo. La première, qu'est-ce que tu fous dans ma chambre ? La deuxième, pourquoi tu m'as peloté le sein ? Et la dernière, pourquoi as-tu tenté de m'étouffer de ta langue ? Sois clair, précis et en aucun cas j'espère qu'une de tes réponses ne concernent ma petite sœur !

Malcolm cherche ses mots. Son petit visage d'adolescent passe par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel pour finir par être blanc. Je rajoute à son malaise un regard placide et une posture froide.

- Heu... c'est, heu... désolé. Je me suis trompé de chambre, mon frère confond toujours sa droite et sa gauche, alors...me voilà !

- Ne me dis pas que Sony t'a dit comment t'introduire dans la chambre de ma sœur ?

- Désolé Victoria, il fallait vraiment que je lui parle. Elle était tellement triste d'apprendre qu'on allait peut-être déménagé, que je voulais la réconforter.

- La réconforter ou la peloter ?

- C'est un malentendu, je suis tombé et je me suis raccroché à ce que j'ai pu.

- A ce que tu as pu, hein ?! Vide tes poches !

- Quoi ?

- Tu m'as bien entendue, vide tes poches !

- Pourquoi ?

- Fais-le, ou je dis à ma sœur ce que tu viens de me faire subir !

- Mais...

Santana partie 2Donde viven las historias. Descúbrelo ahora