CHAPITRE 44

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Vincenzo à l'air fort et costaud, mais devant une aiguille, il n'en mène pas large. Il grimace de douleur à chaque fois que le tatoueur la plonge dans sa chaire, imitant le cri d'une petit sourit aux abois. 

- Eh bien dis donc doudou, tu es une petite chochotte !

- Chou, ma cicatrice est très sensible, me faire tatouer juste en dessous, ça me donne un mal de chien, j'aimerais bien t'y voir, se défend-il les lèvres pincées.

- Je suis sûre que je ferais moins de cinéma que toi ! Ça n'a pas l'air si terrible !

- Je te mets aux défis de t'en faire un !

- Ah non ! Hors de questions de me faire tatouer !

- Pourquoi ?

- Car après tu l'as à vie, ce n'est pas éphémère ! Et si j'en ai marre de le voir ?

- Fais-le dans un endroit discret comme ta nuque ou ton dos.

- Non, je ne suis pas sûre que ça me plaise.

Le tatoueur pose son aiguille et se tourne vers moi.

- Vous savez, nous faisons des tatouages semis permanents. Il ne dure qu'un à deux mois, voire trois pour les peaux très claires. C'est pour les clients qui ne sont pas sûre de leur coup. C'est un peu le même procédé que pour le maquillage, mais on injecte moins de produit sous l'épiderme pour que le tatouage s'efface plus vite.

Ce concept est intéressant. Je pourrais m'offrir une petite folie sans le regretter par la suite. Après tout, on ne vit qu'une fois ! 

- Pourquoi pas ?! Ok doudou, je te suis, va pour un tatouage !

- Tu vas te faire quoi alors ?

- La même chose que toi !

- Où ça ?

- Eh bien... moi je t'ai eu au cœur, et toi, tu m'as tenue la première fois par le cou, alors disons sur la nuque.

Le tatoueur reste interloqué par mes propos. Mon tatouage est dédié à Vincenzo, alors autant en faire un, représentatif de notre amitié ! 

- Ça c'est une super idée ! 

Contente de ma décision spontanée, je prends place sur le siège en dévoilant ma nuque, où le tatoueur trace au feutre noir le contour du croquis. J'examine le résultat avant de donner mon accord final, puis satisfaite du dessin, je laisse mon bourreau me transpercer la chair.  

- Aïe, aïe, aïe, aïe.

La douleur est vive et aigue, comme après la piqure d'une guêpe. Je mettrais les doigts dans la prise que ça me ferait moins mal ! Pourquoi j'ai accepté, sérieux ?!

- Eh chou, qui s'est qui rigole moins maintenant ?! demande Vincenzo en se foutant ouvertement de ma gueule. 
Enfin le tatoueur pose son arme de torture, je reprends alors mon souffle en essuyant une larme, qui s'est malencontreusement échappée de mon œil. Bon d'accord, je suis en pleure ! Mais bordel, ça fait vraiment mal !

Vincenzo paye nos deux tatouages et pour oublier ce calvaire, nous nous offrons le loisir de manger une glace en bord de mer.  Nous nous promenons ensuite le long de la digue, où nous parlons de son élection qui se sera reportée à la semaine prochaine. Il m'explique que c'est encore plus compliqué qu'il n'y parait, car son gang est divisé en deux, entre lui et ce fameux Josh. Il me raconte qu'en l'absence d'un leader, ce sont les quatre hommes de mains qui dirigent le gang. Mais qu'à quatre, il est difficile de faire régner une entente et une harmonie parfaite, ce qui agace les grands patrons qui n'aiment pas avoir une équipe défaillante dans leur système bien huilé et que ça altère dans les affaires. 

Santana partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant