CHAPITR 50

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Le mode de vie du gang, me devient presque prévisible quand Sony prend congé pour la soirée. En une seule information, j'ai compris que tous ces mauvais garçons seront concentrés que sur une seule affaire. L'élection !

J'agirai à ma convenance dans l'ombre de leur trafic, sans faire de tord à quiconque, mais surtout pour jouer les héroïnes de notre couple maudit.
En amont, je commandite mon infraction pour m'armer d'éléments nécessaires pour mener à bien cette mission. Dont une primordiale : une voiture inconnue, celle de mes parents.

De retour chez moi, je privilégie mon intérêt personnel en informant de manière exaltée, l'acquisition du jour.

- Mesdames et messieurs, laissez-moi vous présenter sous vos yeux ébahis, la future conductrice confirmée du doux nom de Victoria Heaton ! dis-je en brandissant dignement mon permis.

- Bravo ma fille, je savais que tu ne nous décevrais pas !

- Merci papa.

- Tu nous rends fière jour après jour ma chérie, bafouille ma mère en essuyant une larme de joie.

- Merci maman.

C'est facile de grandir, on accueille le jour suivant avec naturel, en sachant pertinemment que nous avons le soutien de notre famille. Pas après pas, on est dirigé, conseillé, épaulé, guidé, par ces personnes qui nous ont donné la vie. Grace à eux, je suis devenue ce que je suis, mais demain quand j'aurais tout acquis et que je serais devenue mère à mon tour, est-ce qu'ils me regarderont avec fierté comme à cet instant ?

- Maintenant que je suis officiellement certifiée, est-ce que je peux vous emprunter la voiture pour ce soir ? J'aimerai vraiment fêter cette nouvelle avec mes amis, demandé-je dans une mou qui amadoue mon public.

- Mais Sony ne t'a-t-il pas offert une voiture ?

- Oui, mais il s'en sert ce soir.

- Et la Pontiac, elle est où ? demande mon père.

« Zut ! »

- En réparation, problème de carburateur, je crois.

- Dans ce cas-là, elle est à toi.

22H00. Samantha est déjà sur le pas de ma porte avec dans ses mains un sac énorme débordant de victuailles.

- C'est juste au cas où il aurait un petit creux ! me dit-elle simplement.

- Un petit creux ! Tu pourrais nourrir la somalie avec tout ça !

C'est en partant à rire, que nous nous mettons en route jusqu'à la cabane. Naturellement, l'imposant cabas est pour ma pomme, quand nous filtrons ces bois avec appréhension. Entre le poids du sac et celle du bras de Samantha, je me demande si je ne vais pas m'écrouler avant d'être arrivée.

Ici, rien n'a changé. La cabane tient encore debout, la nuit est toujours aussi sombre et le silence autant inquiétant. Si on rajoutait à ça le cri d'une femme au loin, je serais bien capable d'abandonner Samantha sur le champ.

Derrière le rideau de journaux collés sur les fenêtres, filtre une infime lueur d'une bougie. Ce soir Jared semble avoir baissé sa garde, alors avant de le surprendre et qu'il nous tire dessus, nous crions à l'unisson :

- Jared, c'est nous !
- Mais qu'est-ce que vous faites là ? demande-t-il surpris en déverrouillant sa porte.

Nous pénétrons la cabane, pressées de sentir la sécurité de quatre murs que la froideur de la forêt.
Notre fugitif se hâte de prendre sa femme dans les bras pour l'embrasser passionnément. Commence alors le rituel des retrouvailles où Jared contemple avec admiration les changements de notre future maman, avant de parler au ventre de celle-ci. Effusion de larmes, sur effusion d'amour, je prends place sur une chaise en attendant patiemment le récit de ces deux semaines qui les séparent. Grossesse, travail, humeur, sorties...tout y passe. De la pose pipi de Samantha à la promenade matinale de Jared, je commence sérieusement à piquer du nez.

- Les amis, non pas que vous m'ennuyez, mais je pense que je vais vous laisser un peu d'intimité pour ce soir. Jared, Sony ne se doute de rien, comme tu dois t'en douter, alors merci de rester muet pour le bien de tous.

- Tu as ma parole !

- Samantha je viendrais te récupérer à l'aube, tiens-toi prête.

- Pas de souci, merci pour tout.

- Laisse-moi au moins te ramenez jusqu'à la voiture, me propose Jared.

- Et laisser Samantha toute seule ici ?

- J'y survivrais, répond-elle courageusement, mais Jared promets-moi de revenir en courant, reprend-elle avec couardise.

- Mon cœur, je reviens vite. Surtout ne t'endors pas, car j'ai des projets bien définis pour toi cette nuit. 

Après ce sous-entendu plein de promesses, Jared et moi repartons bras dessus dessous dans le bois sombre.

- Jared, je peux te poser une question ?

- Vas-y !

- Pourquoi t'es-tu embrigadé dans ton gang et ne pas avoir suivi Sony ?

- C'est une longue histoire, laisse tomber !

- On a vingt minutes de marche, j'ai tout mon temps.

- Fais-moi la promesse de n'en parler à personne alors, et surtout pas à Sony.

- Promis.

- Au début, j'aidais Sony à vendre la drogue, on était des petits dealers sans importance et tout se passait plutôt bien. Il gérait parfaitement notre bisness et très vite il a pris de l'importance dans ce milieu. A l'époque, c'était un mec du nom de Jésus qui gérait le gang de Sony, il avait dans l'idée de prendre sa retraite et de donner sa succession à Sony, ce qui l'a fait d'ailleurs. Marvin qui était un de ses bras droit et qui devait normalement reprendre le flambeau, s'est vu détrôner par l'énigmatique Santana. 

- Mais ce n'est pas les bras droits qui prennent la place d'un chef ?

- Oui normalement, il est bien là le problème. Sony a toujours été Sony, influent, autoritaire et très respecté, ce qui n'a pas échappé à la vigilance de Jésus et des grands patrons. Comme un accord, ils ont décidé d'élire Sony à la place de Marvin. Marvin n'a pas accepté la défaite, il l'avait vraiment mauvaise, surtout quand Sony l'a chassé de son gang. Donc Marvin a rejoint mon gang, à l'époque c'était Francky le boss, mais il s'est fait liquider lors d'un échange avec ses quatre hommes de mains, alors sa place était à pourvoir, ainsi que les quatre bras doits. A l'époque, je n'appartenais à personne, mais je trainais déjà avec Vince. Notre complicité s'est faite naturellement et quand il a su ce que représenté Sony à mes yeux, il m'a avoué que Marvin convoitait la place de chef dans mon gang pour anéantir Sony, jusqu'à le faire butter. Bien que Sony, s'était fait connaitre par le biais de sa personnalité, en parallèle, je m'étais fait connaitre à travers mes connaissances en chimie. J'avais la capacité de déceler en un seul coup d'œil une bonne cam à de la merde, et aillant des connaissances en pharmacologie, je savais couper de la drogue sans altérer son goût pour qu'elle soit plus rentable. On m'a même surnommé l'alchimiste. Alors avec cet atout en poche, je n'ai pas hésité une seconde, je me suis présenté pour éviter le carnage. Je suis devenu chef et j'ai géré mon équipe. Marvin n'a pas supporté, puis un matin il est parti.

- Alors tu t'es engagé dans ce gang pour mettre Sony à l'abri ?

- Oui.

- Pourquoi ne lui avoir rien dit alors, il croit que tu as fait ça par jalousie ou autre ?

- Je sais, mais si je lui avais dit la vérité à l'époque, il ne l'aurait pas supporté et il aurait tué Marvin par vengeance. Je ne voulais pas qu'il soit l'auteur d'un meurtre. Tu sais, avant, Sony avait une haine en lui qui était incontrôlable. La mort de sa mère l'a transformée, personne ne pouvait le raisonner à part un peu Sam.

- Pourquoi ne pas lui avouer la vérité maintenant ?

- Car des années nous séparent de cette histoire et c'est peut-être mieux ainsi.

- Et dire que vous avez failli vous entre-tuer !

- Je ne l'aurais jamais fait, je l'aime trop pour ça. Mais si tu lui dis, je te tue, dit-il sans l'ombre d'une menace. 

- Vous devriez avoir une discussion tous les deux, et tout mettre à plat avant l'arrivée du bébé. Vous êtes au pied du mur, vous n'avez plus d'autre choix !

- J'en suis conscient !

Santana partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant