CHAPITRE 62

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Le verdict tombe et le coroner remonte la fermeture éclair du sac mortuaire sur le visage de Vincenzo. Le bruit du zip me glace le sang me faisant trembler la colonne vertébrale. Devant le ruban jaune qui entoure la scène de crime, les policiers ne me ménagent pas avec leurs questions. Qui ? Comment ? Pourquoi ? J'explique vaguement ce qui s'est passé en omettant certains passages. Je leur raconte juste, une promenade entre amis, puis d'une grosse voiture noire, suivie de tirs d'arme et qu'après je n'ai plus rien vu. Je taies tous les plus grands détails, cachant l'infame vérité pour éviter des représailles de la part de Josh envers nous autres.

Avec le temps, j'ai appris le fonctionnement du mode de vie des gangs, et les balances non pas de place ici-bas. Je ne sais pas comment sont punie les meurtriers comme Josh, mais je suis persuadée que son acte ne restera pas impuni.

L'inspecteur semble surpris de mon lien étroit d'amitié avec Vincenzo. Il nous juge sans nous connaitre, mais le proverbe dit bien que l'habit ne fait pas forcement le moine. Cet homme d'une cinquantaine d'année, m'avoue que le casier de mon ami est aussi gros qu'une encyclopédie ayant plusieurs chefs d'accusation à son actif.
A tout juste 28 ans, Vince a fait 2 ans de prison fermes pour acquisition de produit illicite, 1 an pour agression sur agent et 6 mois pour trouble de la voie publique. Ce flic explique discrètement à un de ses collègues, qu'il était aussi suspecté dans une affaire d'homicide, voire être le tueur à gage plus connu sous le nom « Le Cœur Froid ». Sincèrement, je me fous de ce qu'ils me racontent et les laisse déblatérer sur la mauvaise personne qu'était Vince Laitto. Tout le monde cache sa part d'ombre, certain mieux que d'autre ! Alors moi, je garderais en souvenirs le vrai Vincenzo Laitto. Les policiers concluent, plus pour eux que pour moi, que cette affaire sera certainement classée sans suite, dans les archives : règlement de compte.

Plus tard, le corps de Vincenzo est emporté comme un vulgaire sac poubelle à la morgue. Un pompier s'approche de moi et s'inquiète de ma santé. 

- Mademoiselle, j'aimerais vous examiner, vous avez l'air blessée.

- Non, je n'ai rien.

- Pourtant vous saignez, il y a du sang sur votre jeans.

- Je n'ai pas été blessée, c'est le sang de mon ami sur mes tibias.

- Je ne parlais pas de ce sang là, mais de celui qui se repend entre vos cuisses.

Mes yeux se figent dans ceux du soignant, quand je sens cette désagréable sensation humide et chaude qui s'écoule sur mon pantalon.

- Mon bébé ! dis-je dans un souffle, avant de tomber à genoux, une main sur le ventre.

- Vite Oliver, emmène le brancard par ici, elle est enceinte !

Choquée, je deviens une carcasse vide sous les mains des pompiers qui me manipulent pour m'installer dans l'ambulance. J'ai le son, l'image, mais j'ai l'impression que mon cerveau vient d'être anesthésier pour laisser mon corps à l'abandon, comme prisonnière de moi-même.

- Mademoiselle, vous m'entendez ?  Me demande un homme aux cheveux bruns qui se tient au-dessus de moi en passant une lumière devant mes yeux. 

- Non, elle est toujours sous le choc !

L'intérieur du camion blanc des secours, vient de se matérialiser en salle blanche où plusieurs individus s'affairent autour de moi. Comment suis-je arrivée là ?

Dans les urgences de l'hôpital, chaque personne confirmée me prodigue un soin ; les médecins m'auscultent, les infirmières me piquent et les aides-soignants me font une toilette. Je suis ballotée de mains en mains, pourtant je ne ressens rien, absolument rien, à part ce trou béant qui envahit ma poitrine. Des gens parlent, d'autres écoutent et certains commentent et puis il y a cet homme qui dit tout haut en retirant une sonde vaginale de mon ventre :

Santana partie 2Where stories live. Discover now