CHAPITRE 22

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18 minutes d'attente, où la route se fait longue, les feux rouge agaçants et les passants de passage piéton irritants. Tous semblent prendre des airs de ralenti, pour nous éviter d'atteindre le but ultime. Aucun mot n'est échangé, le silence absolu, bercé par le ronronnement du moteur.
Sony se cramponne au volant et au levier de vitesse, pendant que ses yeux observent mes jambes de façon désireuse. Son regard fait l'amour à mes cuisses, qui se frottent entre elles sensuellement. Sa langue et ses dents s'amusent sur sa lèvre inferieur et s'évertuent à me rendre folle d'envie. Encore un autre feu rouge, et ni lui ni moi ne pourrons nous retenir de nous sauter dessus en pleine ville.

Dernière ligne droite, et Sony appuie volontiers sur l'accélérateur, plus de temps à perdre, ça je l'ai bien compris. Chaque seconde qui s'écoule, alimente notre tension sexuelle et augmente le temps de notre séparation. Deux points importants, qui feront de nos retrouvailles un feu d'artifice digne d'un 4 juillet. 

Enfin, la voiture se gare. Toujours aucun échange verbal, seules nos respirations communiquent par de fortes aspirations, sauf que celle de Sony cesse brutalement. Un changement radical qui m'interpelle et qui m'inquiète.  
Je regarde l'homme sexy qui m'a servi de chauffeur et me retrouve nez à nez avec son double maléfique. Plus de regard équivoque, plus de jeu coquin, seulement le froid de deux billes noires. 

« Qu'est-ce qu'il lui prend ? »

- Sony ?

- Victoria, fais-moi une promesse, demande-t-il avec une peur à peine dissimulée dans le fond de la voix.

- Quoi ? Pourquoi ? Laquelle ? Qu'est-ce qu'il y a ?

- Promets-moi de ne pas bouger de cette putain de bagnole.

- Quoi, pourquoi ?

- Promets-le-moi, c'est tout ! dit-il avec empressement.

- Promis, mais pourquoi ?

Il ne me répond pas, attrape son portable et compose un numéro.

- James, rassemble tout le monde en bas de chez moi, tout de suite ! Agis comme si je t'avais donné cet ordre, il y plus d'une heure, car Victoria est avec moi !...

Sony modifie son langage pour parler en espagnol, et de là, je ne capte plus rien. Je comprends juste qu'il est inquiet, voir craintif. Dans l'incompréhension la plus totale, j'examine les alentours à la recherche du moindre indice et mes yeux se posent sur un 4X4 noir mat Evoque de l'ancien gang de Jared. Je me pétrifie.  Le chaud, vient d'être remplacé par le froid, ma libido s'est enregistrée aux abonnés absence. J'aimerai pouvoir me dire que je n'ai rien à craindre, que Santana est avec moi, mais seul, que pourrait-il faire contre plusieurs personnes ? Est-ce que cette voiture annonce un problème évident ? Dans les yeux de Sony, ça m'en a tout l'air. Il raccroche son téléphone, ôte sa cravate et défait le premier bouton de sa chemise.

- Sony, qu'est-ce qui se passe ?

- Des ennuis, mais rien que je ne puisse contrôler, si tu ne bouges pas d'ici.

Avec rapidité et s'en aucune douceur, il écarte mes jambes et glisse une main sous mon siège pour en ressortir une arme.

« Bordel, mais qu'est-ce qu'il fout avec ça dans la voiture ? »

- Sony ? dis-je dans une voix à peine audible.

Tendu à l'extrême, muscles bandés, mâchoire serrée et regard froid, il réagit comme si je n'étais plus là. Il vient de se détacher de son personnage initial, pour ne faire place qu'à Santana.

- Par pitié Sony, regarde-moi, écoute-moi.

Ma peur et mes trémolos dans le fond de ma gorge l'interpellent enfin.

Santana partie 2Where stories live. Discover now