CHAPITRE 40

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Ce milieu de semaine s'annonce fatiguant. J'ensuque le réveil deux ou trois fois avant de réussir à ouvrir les yeux. Je me retourne vers Sony qui dort toujours profondément. Je le secoue plusieurs fois, mais mon intervention est aussi efficace qu'une piqure d'un pou sur la peau d'un éléphant.

- Sony réveille-toi, bon sang !

- Hummm, laisse-moi dormir, pitié, somnole-t-il le visage enfoui dans un coussin.

- Désolée, c'est l'heure, tu dois aller bosser et moi aussi !

- Hummm.

Il m'enlace pour me faire prisonnière de ses bras et se love au creux de ma poitrine, il se rendort aussitôt.

- C'est pas vrai ! Sony dépêche-toi, tu vas nous mettre ne retard ! dis-je en m'extirpant de son corps.

- Je passe mon tour pour aujourd'hui !

Il me relâche pour me remplacer par un oreiller.

- Quoi ? Pas moyen ! Bouge-toi, il faut que j'aille en cours, et toi, tu dois bosser !

- J'ai bossé 36 heures d'affilés, c'est pas suffisant ?

- Si tu n'es pas capable d'assumer les deux, tu n'as qu'à faire comme tout le monde et n'en choisir qu'un !

- T'es pas marrante comme fille, tu le sais ça ?

Vexée, qu'il me qualifie d'ennuyeuse, je me mets sur la défensive.

- Eh bien, toi qui te disais adulte et prêt à élever un enfant, vu sous cet angle, on dirait plutôt un adolescent en pleine crise !

Enfin, ses yeux s'ouvrent, mais c'est seulement pour me foudroyer.

- Putain Victoria, tu ne loupes jamais mes écarts ! Ce n'est pas par ce que je suis fatigué et que je décide de ne pas aller bosser, que je ne suis pas apte à élever un enfant.

- Un enfant c'est des nuits blanches, de longues journées, si s'ajoute à ça, tes boulots et mes études, le premier obstacle et on se prend un mur !

- Personne n'y est préparé la première fois, les habitudes s'installent comme tout le reste ! Tu sais quoi ? T'as réussi ton coup, merci tu m'as bien réveillé. Je me casse avant que ça ne parte en couilles. Soit prête à 16H30 devant ta fac, on ira à l'hôpital chercher nos résultats de prise de sang. Et j'ai bien dit, 16H30 devant ta fac !

- C'est bon, j'ai compris !

Sony semble lassé de mon attitude. Il me regarde comme s'il regardait une petite fille. Je n'aime pas l'image qu'il a de moi. J'ai cette impression de ne pas être à la hauteur d'une petite amie, mais celle d'une petite sœur casse pieds. Blessée, je reste assise sur le lit en le regardant s'habiller. Puis enfin prêt, il ouvre ma fenêtre dans l'intention de partir sans me regarder une dernière fois.

- Attends Sony, tu ne me dis pas au revoir ? dis-je en me précipitant près du bord, pour l'y voire suspendu.

- Tu ne le mérites pas, tu es trop méchante le matin ! 

- Est-ce que la méchanceté de Santana égale aussi la mienne, pour avoir l'espoir que tu me dises au revoir.

Sony fronce les sourcils, avant de sourire amusé.

- Viens là, demande-t-il en rapprochant son visage du mien.

Il englobe ma nuque d'une main délicate, pendant que l'autre s'accroche avec force sur le rebord de ma fenêtre. Il m'offre alors un chaste baiser aussi rapide qu'une étoile filante.

- C'est tout ?

- Les princesses aussi ont besoin de se brosser les dents le matin ! m'explique-t-il dans un clin d'œil avant de partir à rire et de se volatiliser hors de la porter de ma colère.

Santana partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant