CHAPITRE 41

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Ce matin, ce n'est pas mon réveil qui me sort de mon rêve, mais les mouvements de Sony qui est déjà sur le point du départ.

- Bonjour princesse.

- Bonjour. Tu t'en vas maintenant ? dis-je en voyant l'heure matinale. 

- J'ai un entretien avec mon boss ce matin, il faut que j'y aille.

- Un entretien ?

- Il m'a convoqué hier avant que je parte.

- Tu crois que c'est pour ton retard ?

- Non, je pense qu'il veut me parler d'un nouveau projet. Je te raconte tout ce soir, je dois vraiment y aller, m'explique-t-il en déposant un doux baiser sur mon front.

Les yeux fermés, j'accueille ses lèvres avec délice. J'ai le sentiment d'être la belle aux bois dormants, qui se réveille d'un long cauchemar, pour apprécier sa nouvelle existence. Une vie simple, dont les problèmes appartiendraient au passé.
- Bon courage mon cœur, dis-je sans réfléchir.

Sony reste suspendu au-dessus de mon front le temps de quelques secondes, puis il me regarde dans un grand sourire.

- Mon cœur ! J'aime quand tu me donnes des petits surnoms, ça me donne l'impression d'être important à tes yeux.

- Tu l'es, n'en doute jamais  !

Mon prince charmant m'adresse un clin d'œil avant de se volatiliser par la fenêtre de ma chambre, me laissant plus amoureuse que jamais.

La joie des uns ne fait pas forcement celle des autres. Et c'est en croisant ma mère au petit déjeuner que ce proverbe prend tout son sens.
Sylvia Heaton a toujours été bien apprêtée ; coiffure soignée, maquillage minutieux et tenue impeccable. Ce matin, je me demande bien où est passée cette femme à l'allure gracieuse. Ma mère semble tellement épuisée que j'ai l'impression de faire face à une autre personne, qui aurait fait le triathlon de New-York en une heure seulement.

- Ça va maman ?

- Oui, ne t'inquiète pas ma chérie. On m'a dit qu'il fallait quelques mois avant de s'habituer aux horaires de nuit.

Cette conception a été établie pour une personne qui connait le sens du mot travail, pas pour femme qui n'a jamais bossé de sa vie ! A ce rythme-là, j'ai bien peur qu'il ne lui faille plus d'une année pour trouver un équilibre.

- Maman, je pense sincèrement à chercher un job après mes cours pour vous aider un peu. A nous trois, on pourrait avancer plus facilement.

- Pas question ! Concentre-toi sur tes études afin de devenir quelqu'un, papa et moi gérons le reste ! Avec le travail de ton père et le mien, dans quelques mois, tout au plus, nos dettes seront écumées. Et quand tout se régularisera, nous retrouverons un train de vie convenable. 

- Qu'entends-tu par convenable ?

- Une maison plus confortable, où on ne se marchera pas les uns sur les autres. 

- Quoi, tu veux partir d'ici ? dis-je abasourdie.

- Victoria, tu t'y sens bien car tu as trouvé l'amitié et l'amour, mais bientôt tu auras ton permis et cela te donnera le droit d'aller où bon te semble. Cette maison n'est qu'une transition, le temps de nous reconstruire.

- Tu as pensé à Jeanne ?

- Jeanne a une grande sœur qui fréquente le frère de son petit ami, alors je suis certaine qu'elle pourra compter sur toi pour lui servir de taxi de temps en temps et vice versa pour Sony avec Malcolm. Ma chérie, je suis consciente qu'avant nous vivions dans l'excès, mais ton père et moi avons besoin de mieux que cette petite maison.  

Santana partie 2Where stories live. Discover now