CHAPITRE 19

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Dire que je n'ai pas dormi de la nuit, est tout à fait la phrase appropriée. Je me suis tournée et retournée sur mon matelas en cherchant le sommeil qui ne venait pas. J'avais une frustration dérangeante qui bouleversait mon ventre et trempait ma culotte. Sony a su activer mes hormones comme un tortionnaire, mal attentionné.
Après trois douches froides, je me suis décidée à affronter ce samedi de façon ordinaire, en occultant cette tension tangible.
J'ai passé ma matinée à réviser et je compte sortir cette après-midi, afin de trouver un cadeau pour l'anniversaire de Gaby.
J'invite ma sœur à partager un moment shopping avec moi, mais sans surprise, l'appel de l'amour la pousse dans les bras de Malcolm. Tampis !
Ne voulant pas être seule, pour éviter de penser à Sony, je demande à Vincenzo de m'accompagner.

Moi :
Coucou Vincenzo, tu fais quoi cette aprèm' ?

Chou :
Salut, je ne fais rien jusqu'à 18H, tu veux passer ?

Moi :
Non, je dois trouver un cadeau pour l'anniversaire d'une amie, tu veux m'accompagner ? Promis, je ne te ferais pas trop marcher.

Chou :
Si tu veux, mais viens avec ma voiture, hors de question que je marche à pieds ou que je prenne le bus.

Moi :
Ok, à tout de suite.

Comme prévu, mon ami me rejoint, dès que je me gare en bas de chez lui. D'un pas nonchalant, mais d'une démarche assurée, Vincenzo foule le sol, comme si la terre lui appartenait. Cet homme hyper balaise dégage une dangerosité sur chaque partie de son corps ; Cheveux rasés de près, barbe de trois jours, tenue aussi sombre que ses yeux, et ses tatouages ne dénaturent pas avec son look. Son petit air viril de Vince Diezel, interpelle bon nombre de regards timides sur sa route. Vincenzo ne scrute pas simplement les gens, il les assassine presque, faisant courber plusieurs têtes sur son passage. Ce mode barbare est un moyen de défense comme un autre, pour ne plus être dévisagé de la sorte.
Sous cette carapace de fer qui impose le respect, se cache mon ami Vincenzo Laitto, que j'apprécie de plus en plus.

- Salut chouchouuu, dit-il en chantonnant.

Comment ne pas remarquer cet homme bon, derrière ce déguisement terrifiant ? Il a ce sourire charmeur qui me donne envie de rire, cette voix joviale qui altère avec son personnage et cette joie de vivre communicative. Donc je confirme, hors de son gang, Vincenzo est une vraie pate !

- Coucou, comment tu vas aujourd'hui ?

- La routine, à part que les affaires reprennent.

- Comment ça ?

- Laisse tomber, la routine, c'est tout !

Est-ce que je dois associer le mot routine à celui du Gang ? A son timbre de voix, j'en conclu que oui !

- Tu veux conduire ta voiture ?

- Non, vas-y roule, je veux voir comment tu te demerdes avec.

Contente qu'il me laisse le volant sans discuter, je me dirige prudemment vers le centre commercial. Fière de ma performance, je me gare en marche arrière sur une place de parking étroite.

- Bien joué chou, Sony t'a bien appris.

- Dis plutôt que je suis un as du voulant !

Mon bras noué autour de son coude, nous arpentons les halls du grand magasin à la recherche du cadeau idéal. Mon choix s'arrête sur une paire de créoles géantes en argent, en soldes. Je suis sûre que ces bijoux plairont à mon amie, c'est tout à fait son style. Gabrielle est d'apparence expressive. Clinquant et voyant, qualifient ses tenues du quotidien, qui font d'elle une personne à part entier. Les jugements des autres, elle n'en a que faire, son apparat est sa marque de fabrique qu'elle arbore fièrement.
Parfois, j'aimerai pouvoir être comme elle, et faire abstraction du jugement d'autrui. Vivre avec mes choix et mes envies, quels qui soient. Mais cette réflexion, n'est pas envers ma tenue vestimentaire, seulement pour Sony. Mais lui n'est pas facile à assumer, comme une robe multicolore !

Santana partie 2Where stories live. Discover now