CHAPITRE 27

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La tête calée contre la vitre de la voiture, je lutte pour ne pas vomir et résiste pour ne pas m'endormir. De son coté, Sony se concentre sur la route en même temps qu'il me secoue pour que je garde les yeux ouverts jusqu'à chez lui. Le rhum vient d'assaillir mon corps d'une drôle de façon, où je deviens mole, muette et hypnotisé devant un point imaginaire. Je n'ai plus la force de rien, comme anesthésiée de tout. Sony vient de garer la voiture, puis il entreprend de me sortir de mon siège avec grande difficulté. Je ne peux lui apporter aucune aide, à par gémir de douleur, quand il m'extrait avec force pour me hisser sur son épaule. L'ascension de sa cage d'escalier est une vraie torture pour mon cerveau qui se voit remué dans tous les sens et mon estomac sens dessus dessous.
Si mon père me voyait dans cet état, pour sûre, je serais congédiée à vie dans ma chambre.

« Zut, mes parents ! »

- Faut... que... je rentre... chez moi, dis-je avec difficulté.

- Pas dans ton état, d'abord je m'occupe de ton dégrisement, mais je dois te prévenir que ce n'est pas agréable du tout !

Je suis une loque qui se laisse transporter vers l'abattoir le plus proche, pourtant je n'émets aucun refus, car je me suis mal comportée, alors la manière douce, je n'y ai pas droit ! Qu'elle image je vais donner à ma sœur ? Que va-t-elle penser de moi en me découvrant ainsi ?

- Jeanne ?

- Malcolm l'a ramenée y'a une heure et tes parents ne sont pas encore rentrés, alors ne t'inquiète de rien.

Mon calvaire prend fin, quand Sony m'assoie sur la cuvette de ses toilettes. Mon buste est aussi lourd que du plomb, il retombe faiblement entre mes jambes où je me laisse choir désastreusement. 

- Tu as bu quoi ? demande Sony.

- Rhum.

- Reste ici, je reviens !

Où veut-il que j'aille dans cet état ? Je serais incapable de bouger d'un millimètre. Quoi que, mon dos s'affaisse sur le côté pour trouver du soutien contre la baignoire, mais au lieu de ça, je rejoins subitement le froid du carrelage. Et me voilà écroulée au sol, embrassant presque le pied du WC. Je crois que je viens d'atteindre le summum de la honte et de la dépravation ! 

Sony réapparait quelques secondes plus tard et s'immobilise devant le pas de la porte.

- Victoria, ça va ? demande-t-il en se précipitant sur moi.

- Non, c'est l'enfer dans mon corps.

- J'espère que ça te servira de leçon pour la suite !

Je serais tenté de lui servir une repartie tranchante, mais hélas, rien ne me vient.

- Bon, premiere étape, tu dois vomir.

- Pas... envie.

- Toi, pas le choix !

Il ouvre la cuvette, me saisit par les épaules et me maintient au-dessus des toilettes.

- Pas...envie.

- Comme je viens de te le dire : Toi, pas le choix !

Il brandit sous mes yeux un verre remplie d'un liquide brun, qui passe de droite à gauche sous mes narines.

- C'est... quoi ? 

- Ton tord-boyau préféré, un bon vieux rhum, princesse !

- Nonnn...

L'odeur saisissante de l'alcool me prend aux
tripes violement et je rends le contenu de mon estomac dans la seconde qui suit.
Premier jet, le rhum.
Deuxième jet, la pizza.
Troisième jet, ma bile.
Le compte est bon, je suis à sec ! D'une poigne ferme, Sony me rassoit sur les toilettes et entreprend de me déshabiller entièrement.

Santana partie 2Where stories live. Discover now